Adaptation à la variabilité du climat et aux changements climatiques: rôle des forums sur l’évolution probable du climat

01 avril 2008

par Laban Ogallo1, Pierre Bessemoulin2, Jean-Pierre Ceron2, Simon Mason3 and Stephen J. Connor3


Introduction

Partout où ils frappent dans le monde, les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes sont synonymes de pertes de vies, de destruction de biens et de dommages socio-économiques. Ils menacent les moyens de subsistance et la survie même de l’humanité. Au fil des ans, la vulnérabilité des sociétés augmente dans de nombreux pays en développement, notamment en Afrique. Dans son quatrième Rapport d’évaluation, qui vient de paraître, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirme que les activités de l’homme modifient le climat en injectant des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (GIEC, 2007). Faire face aux incidences négatives des phénomènes climatiques extrêmes actuels et s’adapter aux futurs changements climatiques font partie des défis majeurs que doit relever l’humanité.

Au cours des 10 dernières années, un nouveau mécanisme connu sous l’appellation de Forums régionaux sur l’évolution probable du climat (FREPC) a été mis en place par l’OMM, les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN), les institutions climatiques régionales et d’autres organisations internationales afin de fournir des informations saisonnières d’alerte précoce homogènes visant à réduire les risques d’origine climatique et à soutenir les efforts de développement durable dans certaines régions. Les FREPC réunissent des climatologistes, des politiciens et des représentants de la communauté des utilisateurs dans le but d’élaborer des systèmes d’alertes pour les effets potentiels du climat sur différents secteurs socio-économiques. Les thèmes des FREPC sont choisis en fonction des besoins climatiques régionaux dominants des utilisateurs.
Le présent article examine l
e rôle que peut jouer le processus FREPC dans l’adaptation à la variabilité et aux changements du climat. Il s’articule autour des points suivants:

  • Le processus des FREPC proprement dit, ses origines, ainsi que les différents mécanismes employés pour l’élaboration et la diffusion de prévisions consensuelles;
  • La prévisibilité du climat aux échelles saisonnière à interannuelle;
  • Comment satisfaire les besoins croissants et diversifiés des utilisateurs;
  • évaluer l’utilité et les avantages des produits FREPC;
  • Quelques exemples réussis d’applications de produits FREPC;
  • Les limites et les enjeux des produits FREPC.

Le processus

L’idée de «forums sur l’évolution du climat» est née d’un atelier sur la réduction de la vulnérabilité d’origine climatique qui s’est tenu en octobre 1996 en Afrique du Sud (Victoria Falls, Zimbabwe). Reconnaissant que les prévisions climatiques pourraient rendre une aide substantielle à de nombreuses régions du monde dans l’adaptation aux incidences de la variabilité et des changements climatiques, les participants ont jeté les bases d’un FREPC doté d’une responsabilité globale visant à produire et à diffuser des évaluations régionales (en ayant principalement recours à une approche fondée sur le consensus) de l’état du climat régional pour la saison à venir. Un réseau régional et national d’échanges entre prestataires de services climatiques et représentants du secteur des usagers fait partie intégrante du processus FREPC.

Compte tenu de sa vulnérabilité à la variabilité extrême du climat, l’Afrique a joué un rôle d’avant-garde et a participé avec enthousiasme au processus FREPC. Les pays participants ont reconnu le potentiel que recélait la prévision climatique et saisonnière en tant qu’instrument à même d’aider les populations et les décideurs à faire face aux enjeux posés par la variabilité et les changements climatiques. Les capacités nationales et régionales sont certes variées mais assurément inadéquates pour faire face seules à ce défi. Depuis 1997, lorsque le processus du forum a débuté à Kadoma au Zimbabwe, l’Afrique a bénéficié d’aides considérables en matière de renforcement des capacités et de financement, ce qui a permis au Forum régional sur l’évolution probable du climat en Afrique australe et au Forum régional sur l’évolution probable du climat en Afrique occidentale de se rencontrer une fois par an et au Forum régional sur l’évolution probable du climat dans la Corne de l’Afrique de se rencontrer deux fois par an. Parallèlement, les SMHN et quelques décideurs ont réalisé les avantages qui pouvaient être retirés des forums et ont renforcé leur rôle au sein du processus. Les acteurs nationaux et régionaux ont, quant à eux, largement adhéré à ce mécanisme mais il n’en reste pas moins que les aides sont toujours nécessaires à tous les niveaux afin de conserver l’élan imprimé jusqu’à ce jour.

A travers ses Services d’information et de prévision climatologiques et ses programmes régionaux, l’OMM a fourni une importante contribution au développement et aux activités des forums, parallèlement à un large éventail de sources multilatérales accordant des aides financières et en nature. Parmi celles-ci, on peut citer notamment: le Bureau des programmes mondiaux relevant de la NOAA, l’Agence américaine pour le développement international, l’Union européenne, l’Institut international de recherche sur la prévision du climat, le Service météorologique du Royaume-Uni, Météo-France, la Banque mondiale, de nombreux SMHN, sans oublier les universités et les instituts de recherche.

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Un aspect important des forums est de réunir des experts issus de domaines variés, des météorologues locaux et des utilisateurs finaux des prévisions dans un environnement qui favorise l’interaction et l’acquisition de connaissances.

Les FREPC ont ensuite été étendus à l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale, l’Asie et aux îles du Pacifique. Bien que les mécanismes de mise en œuvre des FREPC dans le monde soient divers, en fonction des conditions locales, le concept de fond reste le même à travers toutes les régions: fournir en temps réel des produits consensuels sur l’état du climat qui soient orientés vers les utilisateurs grâce à une coopération et un partenariat au niveau régional.

L’un des principaux défis identifiés à ce jour dans le processus est la conception et la fourniture de prévisions et d’informations climatiques à même de satisfaire les besoins des utilisateurs finaux. Pour le relever le plus efficacement possible, des efforts concertés devront être déployés. Ce défi, tout comme celui de la pérennité, fait ressortir la nécessité permanente d’améliorer les fondements scientifiques des prévisions pour un renforcement des capacités et un soutien durable.

Le processus de prévision consensuel qui sous-tend les opérations des FREPC est constitué des éléments suivants:

  •  
Déterminer le moment décisif pour l’élaboration de la prévision climatique pour la région en question;
  •  
Réunir un groupe d’experts:
  - Des spécialistes de la prévision à grande échelle;
  - Des spécialistes de la réduction d’échelles/des prévisions et applications climatiques régionales et locales;
  - Des représentants de parties prenantes des secteurs sensibles au climat;
  •  
Analyser les anomalies climatiques actuelles à grande échelle (globales et régionales) ainsi que les dernières prévisions de leur évolution;
  •  
Examiner les conditions climatiques actuelles et leurs incidences aux niveaux local, national et régional ainsi que les prévisions à l’échelle nationale;
  •  
En tenant compte de tous les facteurs, réaliser une prévision consensuelle avec produit correspondant (par exemple, relevés de températures et d’anomalies de précipitations) qui sera utilisée et affinée (réduction d’échelle) par les SMHN de la région pour répondre à leurs propres besoins;
  •  
Discuter des applications de la prévision et des informations climatiques afférentes à des secteurs sensibles au climat dans la région; concevoir des produits pratiques que pourraient développer les SMHN;
  •  
Mettre au point des stratégies pour communiquer efficacement l’information aux décideurs dans tous les secteurs concernés;
  •  
Évaluer la session et ses résultats:
  - Le document a-t-il apporté des améliorations au processus et quels ont été les obstacles rencontrés?
  •  
Définir les étapes requises pour continuer à améliorer le processus pour les sessions ultérieures;
  •  
Fournir des mises à jour s’il y a lieu.

Les forums stimulent le développement des capacités des SMHN en matière climatique. Ils favorisent les décisions et les activités destinées à atténuer les aspects néfastes du climat et aident les collectivités à s’adapter à la variabilité climatique. Il convient également de noter qu’en plus de soutenir directement les FREPC, l’OMM et d’autres partenaires déploient des efforts concertés pour mettre en place un certain nombre de mécanismes mondiaux et régionaux susceptibles de renforcer encore les activités des FREPC. L’OMM a créé des Centres mondiaux de production de prévisions à longue échéance qui fournissent des prévisions saisonnières globales en temps réel accessibles à tous ses Membres. à travers ses Conseils régionaux, l’OMM est également sur le point de finaliser l’établissement de Centres climatiques régionaux pour répondre aux besoins spécifiques des régions en services climatiques.

Le processus des FREPC, lancé tout d’abord en Afrique, comprend une composante de formation destinée à renforcer les capacités des scientifiques régionaux spécialisés dans le climat à travers un atelier de formation sur la prévision climatique saisonnière, mené à bien avec l’aide d’experts régionaux et internationaux. Cet atelier de formation est suivi par une réunion de scientifiques régionaux et internationaux qui cimente un consensus sur l’évolution du climat régional. Le forum, quant à lui, appelle une coopération entre les climatologues et les utilisateurs finaux pour la formulation de stratégies de parade. Le FREPC offre également une plate-forme d’étude des obstacles à l’utilisation de l’information climatique, des expériences et des enseignements tirés d’anciens produits FREPC et favorise le développement de nouvelles stratégies axées sur des applications sectorielles. Les récents FREPC ont été suivis par des forums nationaux destinés à transmettre aux utilisateurs finaux des informations nationales sur les risques climatiques.

La prévisibilité du climat aux échelles saisonnière à interannuelle

Ainsi que nous l’avons évoqué plus haut, le processus des FREPC débouche sur une perspective saisonnière consensuelle pour des régions spécifiques, fondée sur des produits de prévision saisonnière en provenance de divers centres climatiques. Il est donc important de se pencher sur la prévisibilité du climat saisonnier afin d’être en mesure de comprendre les limites et les défis associés aux produits FREPC. à cet égard, le récent document exposant la position du Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC) sur la prévision saisonnière (PMRC, 2007) est également intéressant pour un examen plus approfondi des divers enjeux.

Prévisibilité du climat saisonnier

Les prévisions numériques du temps perdent pratiquement toute pertinence au-delà de 15 jours, mais des prévisions numériques peuvent toutefois être établies pour les mois à venir. Comment se fait-il que l’on puisse prévoir le climat à une échelle saisonnière alors qu’on ne le peut pas pour le temps? L’évolution de l’atmosphère dépend de son état initial et sur le forçage exercé sur l’atmosphère par des sources extérieures, telles que le soleil et les surfaces océaniques ou continentales. Si l’on veut prévoir le temps pour les prochains jours, il convient d’abord de se concentrer sur la prévision de la modification de l’atmosphère par rapport à son état initial. Si l’on veut prévoir le climat pour les prochains mois, il convient de se concentrer sur la manière dont l’atmosphère pourrait être affectée par des mécanismes de forçage externes. Et parce que l’évolution de ces contraintes externes est généralement lente et typiquement prévisible sur quelques mois (plus particulièrement pour les températures à la surface de l’eau), les incidences sur l’atmosphère peuvent être anticipées dans une certaine mesure.

La pertinence à ces échelles plus longues découle de la moyenne des prévisions dans le temps (figure 1). L’objectif n’est pas de prévoir le temps exact à un jour donné, mais plutôt les conditions météorologiques moyennes sur un certain nombre de jours. En fait, c’est le comportement à grande échelle de l’atmosphère qui est prévu, influencé par des mécanismes de forçage, et non des caractéristiques à petite échelle de l’atmosphère qui sont sujettes à des changements brusques et impossibles à prévoir avec précision.

Figure1_ogallo_fr Figure 1 — Coefficients de corréalation d'anomalie des prévisions journalières (SI) de 2500 au-dessus de l'hémisphère Nord (jeu de données de référence ERA 40) sur la base d'un modèle de circulation générale à un maillage de -300 km, comparés aux coefficients à l'échelle mensuelle (S2), à l'échelle saisonnière (S3) et à la prévision d'ensemble à l'échelle saisonnière (S4), indiquant un accroissement progressif de la pertinence. La ligne verte horizontale indique un niveau de 95% de signification statistique pour les corrélations.
   

Rendre compte des incertitudes liées aux prévisions

En raison des longues échéances prévalant dans les prévisions saisonnières, les incertitudes sont considérables comparées à celles des prévisions du temps. C’est la raison pour laquelle il est important de communiquer le degré d’incertitude afférent à une prévision. Et, pour le faire de manière fiable, il est nécessaire de comprendre les sources de l’incertitude. La première vient de la nature imparfaite des connaissances de l’état actuel du système climatique.

Une prévision signifie anticiper l’évolution future de l’état actuel de l’atmosphère. Or, si nous ne connaissons pas cet état actuel, la prévision sera inévitablement imparfaite. Les lacunes de nos connaissances de l’état actuel de l’atmosphère sont dues, d’une part, à l’inadéquation du réseau d’observations, mais aussi à des erreurs faites au moment où les relevés sont effectués. D’autres erreurs peuvent survenir lorsque ces observations sont utilisées pour construire une description de l’état actuel du système climatique par les systèmes d’assimilation. Afin de tenir compte de ces incertitudes dans les conditions initiales, plusieurs prévisions sont réalisées, chacune d’elles représentant une estimation différente des états initiaux du système climatique. Cette procédure conduit à un ensemble de prévisions dont les membres indiquent individuellement différentes conditions climatiques saisonnières.

D’autres incertitudes peuvent naître de la nature imparfaite des modèles utilisés pour réaliser les prévisions. Les modèles doivent simplifier le système climatique réel, par exemple par discrétisation et paramétrisation, et, ce faisant, introduisent des incerti-tudes dans les prévisions. Le meilleur moyen de représenter ces incertitudes est d’utiliser les résultats de plusieurs modèles dans un ensemble multi-modèles. Enfin, une composante d’imprévu est inhérente au système climatique lui-même.

En raison de toutes ces incertitudes, une seule prévision ne représenterait que l’une sur de nombreuses prévisions également valables. C’est pourquoi les ensembles de prévisions sont généralement résumés sous la forme d’une prévision probabiliste. Bien qu’il existe un certain nombre de manières de résumer les différents résultats possibles, la plus courante est d’indiquer la probabilité de ce que sera le climat observé au sein de chacune des trois catégories définies en utilisant les terciles de données climatologiques, à savoir supérieur à la normale, proche de la normale et inférieur à la normale. Ce format est adopté dans tous les FREPC.

Produits de prévision saisonnière et niveaux de pertinence

Les produits de prévision saisonnière de loin les plus courants sont ceux des températures saisonnières moyennes et des totaux pluviométriques mais d’autres produits saisonniers sont fournis par les nombreux centres climatiques implantés à travers le monde. Ainsi, par exemple, des prévisions de l’activité cyclonique au-dessus des principaux bassins océaniques et de variables non climatiques, telles que l’écoulement dans certaines régions des FREPC et les risques d’épidémie de paludisme (Guofa et al., 2004; Thomson et al., 2005) sur le sud et l’est de l’Afrique. Les prévisions relatives aux cyclones tropicaux sont diffusées en faisant appel à des modèles statistiques et numériques; les approches multi-modèles s’étant en effet révélées particulièrement efficaces.

En raison de la nature probabiliste des prévisions saisonnières, les évaluations de la prévisibilité doivent être réalisées en utilisant une longue série de prévisions. Pour les modèles statistiques, ces évaluations sont calculées à l’aide d’une forme de procédure de validation croisée afin de générer des «prévisions» pour les années antérieures; en modélisation numérique, on génère des «simulations rétrospectives».

Pour les procédures statistiques, il est relativement aisé de générer les prévisions à validation croisée tant que des données d’observation sont disponibles, mais il est très difficile de garantir que ces prévisions à validation croisée ne semblent pas meilleures que les prévisions effectivement réalisées en temps réel. En ce qui concerne les modèles numériques, il est bien plus difficile de réaliser des simulations rétrospectives en raison des frais de calcul et de la nécessité de disposer de données d’observation plus exhaustives, mais il est en revanche plus facile d’obtenir une estimation réaliste de la pertinence des prévisions en temps réel que pour les modèles statistiques.

A l’heure actuelle, la pertinence des modèles saisonniers statistiques et numériques est identique. Toutefois, avec de meilleures observations du système climatique, de meilleurs systèmes d’assimilation des données et une meilleure représentation des composantes du système climatique, les modèles numériques recèlent un énorme potentiel d’augmentation des niveaux actuels de pertinence. Le tableau ci-contre (Palmer et al., 2008) présente l’indice d’efficacité de Brier (BSS) pour les principaux paramètres (températures et précipitations) et régions du globe des prévisions saisonnières à un mois de l’expérience multi-modèles DEMETER. L’indice BSS est calculé séparément pour les prévisions de conditions supérieures à la normale (au-dessus du tercile supérieur) et de conditions inférieures à la normale (en dessous du tercile inférieur). Les valeurs positives révèlent une pertinence significativement «meilleure que la climatologie» alors que les valeurs négatives indiquent une pertinence significativement «plus mauvaise que la climatologie». Il convient de noter que les valeurs négatives ne signifient pas nécessairement que les prévisions sont mauvaises, mais simplement que les erreurs dans la fiabilité des probabilités sont plus importantes que la résolution des prévisions.

Certaines généralisations peuvent être déduites quant à la pertinence. Tout d’abord, les températures sont plus faciles à prévoir que les précipitations. La plupart des modèles n’ont pas réussi à capter la variabilité des pluies sur des zones terrestres (à l’exception de quelques régions comme le bassin de l’Amazone).

Les précipitations sont particulièrement difficiles à prévoir en raison de leur nature hautement localisée. Non montrés dans le tableau, des résultats récents indiquent que la fréquence des précipitations pourrait être plus facilement prévisible que les totaux pluviométriques. Deuxièmement, la prévisibilité de l’atmosphère tropicale aux échelles saisonnières est supérieure à celle de la température de l’atmosphère (encore avec quelques exceptions, telles que la pertinence élevée sur le plateau du Tibet). Ces résultats s’expliquent par la plus grande sensibilité de l’atmosphère au forçage extérieur dans les tropiques par rapport aux latitudes moyennes. Troisièmement, il existe une certaine saisonnalité à la prévisibilité du climat saisonnier, avec généralement une pertinence plus élevée pour la saison décembre à février (DJF) que la saison juin à août (JJA). La différence est plus marquante pour les précipitations dans les tropiques. La plus grande prévisibilité dans la saison DJF est en partie liée à la saisonnalité du phénomène ENSO qui est la principale source de prévisibilité saisonnière et qui atteint son maximum généralement à cette période de l’année. Pour les mêmes raisons, en Afrique orientale, par exemple, une pertinence plus élevée a été notée au cours de la période octobre-décembre par rapport à mars-mai.

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Actuellement, il existe peu d’estimations de la qualité des prévisions saisonnières délivrées par les FREPC au public, avant tout parce que, dans la plupart des cas, les prévisions n’ont été diffusées de manière opérationnelle que depuis une dizaine d’années. Ces derniers temps, à travers un projet conjoint conduit par le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement en collaboration avec l’Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI), le Centre de suivi de la sécheresse de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe et le Centre de prévision et d’applications climatologiques (ICPAC) relevant de l’Autorité intergouvernementale sur le développement, quelques analyses de vérification des produits FREPC sont réalisées, et des standards sont définis pour le contrôle des prévisions opérationnelles sous les auspices de la Commission de climatologie de l’OMM. Des normes ont été établies pour la vérification des simulations rétrospectives. Elles sont détaillées dans le système de vérification normalisée des prévisions à longue échéance de l’OMM (SVSLRF). Les résultats des contrôles du Système de vérification normalisée des prévisions à longue échéance pour tous les Centres mondiaux de production de prévisions à longue échéance peuvent être consultés sur le site Web du grand Centre SVSLRF (http://www.bom.gov.au/wmo/lrfvs/). Celui-ci présente les niveaux de pertinence attribuables aux simulations rétrospectives des modèles.

Des efforts considérables sont investis en permanence dans la recherche en vue d’améliorer la pertinence des prévisions saisonnières et quelques progrès significatifs ont déjà été réalisés en combinant les approches numériques et statistiques. En ayant recours aux méthodes de réduction d’échelles, par exemple, des corrections peuvent être réalisées sur certaines déformations spatiales dans les produits de modèles numériques, qui peuvent engendrer des progrès considérables dans la pertinence des prévisions. D’autres progrès peuvent être réalisés en utilisant des procédures statistiques qui expliquent la dépendance de la pertinence du modèle à l’égard de la prévision. Par exemple, au-dessus de la Nouvelle-Calédonie, la pertinence est plus élevée durant un épisode La Niña que durant un épisode El Niño ou lorsque les conditions sont neutres.

Les besoins croissants et variés des utilisateurs

Les besoins des usagers en information climatique dépendent en grande partie des domaines d’application visés et peuvent varier considérablement d’un secteur à l’autre: ainsi, l’industrie de la construction pourra avoir besoin de simples cartes des risques climatiques; une activité de récupération des eaux pluviales sera plutôt intéressée par des risques cumulés de voir un réservoir d’eau non suffisamment plein à une saison donnée; un agriculteur devra, quant à lui, non seulement connaître le risque de parvenir à un certain total pluviométrique mais aussi la distribution temporelle de certaines valeurs seuils qui seraient à même de satisfaire ses besoins en eau à différentes étapes de la croissance des cultures; enfin, un responsable de la gestion des catastrophes préfèrera connaître le risque qu’un cyclone passe au-dessus d’une ville, etc.

Nous avons noté dans les sections précédentes que la plupart des produits FREPC sont de nature probabiliste et que de nombreux utilisateurs ont du mal à les employer, spécialement dans les pays en développement. Des expériences ont tenté de comparer les évolutions climatiques saisonnières produites avec certaines des années passées, entrant dans la même catégorie de prévision, ce qui a permis à quelques utilisateurs de rattacher les produits FREPC à certaines incidences passées dans un secteur spécifique. On a cependant remarqué qu’une telle comparaison pouvait parfois induire en erreur si les données de base ne sont pas suffisamment fiables.

Quelques examens récents du processus FREPC ont montré que les forums en question ont joué un rôle majeur dans le renforcement des capacités dans de nombreux endroits du globe (IRI, 2006; Patt et al., 2007; Berri et al., 2000). Les forums ont également contribué à développer des liens entre les climatologues, les utilisateurs finaux et d’autres partenaires, notamment en Afrique. Ils ont stimulé l’intérêt pour les besoins en information climatique et leur ont voué une reconnaissance en se penchant sur les problèmes régionaux de lutte contre la variabilité climatique et d’adaptation au changement du climat. Plusieurs limites ont toutefois été relevées, à savoir notamment:

  • Difficultés dans l’emploi de produits fondés sur des probabilités;
  • Faible niveau de compréhension des prévisions climatiques;
  • Aptitude limitée des utilisateurs à définir leurs propres besoins spécifiques en prévisions et informations climatiques;
  • Ignorance de certains utilisateurs quant aux produits et services disponibles à travers le système des FREPC et des forums nationaux sur l’évolution du climat;
  • Fiabilité insuffisante de certains services disponibles et prise en compte inopportune des vulnérabilités et sensibilités des utilisateurs par rapport au climat; y compris dans les mises à jour, les évaluations et les suivis des changements et améliorations proposés;
  • Inaccessibilité des modes de diffusion des produits et informations pour les utilisateurs.

Dans certaines régions, on tente de développer des projets-pilotes multidisciplinaires afin de permettre aux climatologues et aux utilisateurs de trouver la meilleure manière de réduire les échelles et d’interpréter les produits FREPC pour des usages spécifiques à un secteur et également d’aborder les questions de coût-avantage. Quelques enseignements tirés de ces projets-pilotes et d’autres bons usages des produits FREPC sont examinés ci-après.

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Evaluations du rapport coût-avantages des prévisions climatiques saisonnières

Il n’est pas difficile de prouver que des prévisions pertinentes ne sont pas nécessairement utiles pour ce qui est d’offrir à un utilisateur la possibilité de tirer parti des prévisions. La difficulté réside en partie dans le fait qu’il y a une perte supplémentaire de pertinence lorsque la prévision climatique est convertie en prévision des incidences mais aussi parce que les différentes contraintes relatives aux décisions pouvant être prises (y compris leur coût, leur aspect pratique et leur efficacité) peuvent rendre des précisions pertinentes totalement inutiles (voire pire). C’est la raison pour laquelle, outre la pertinence, l’utilité des prévisions doit également être déterminée. Il existe deux approches générales pour estimer l’utilité de prévisions: les évaluations ex-post et les évaluations ex-ante. Une évaluation ex-post calcule l’avantage acquis des prévisions déjà diffusées sur la base des décisions qui ont été effectivement prises et répond à la question de savoir quelle utilité a été retirée. Une évaluation ex-ante, en revanche, calcule l’utilité de prévisions qui aurait pu être retirée en utilisant les prévisions si une série de décisions rationnelles avait été prise à la suite de l’information livrée et, ce faisant, répond à la question de savoir quelle utilité peut être retirée.

Les évaluations ex-ante suscitent un beaucoup plus grand intérêt et les météorologistes ont développé des indices de vérification qui tentent d’estimer l’utilité économique potentielle des prévisions. La méthode de mesure la plus courante est l’indice de l’utilité économique, fondé sur le modèle coût-perte. Le modèle coût-perte compare les économies réalisées en atténuant les effets d’un événement climatique en prenant des mesures de précaution avec le coût de ces mesures. Le modèle compare ainsi les économies réalisées en utilisant des prévisions exactes avec les coûts et les pertes engendrés si les prévisions sont inexactes. étant donné que les valeurs relatives des coûts et des avantages ne sont pas uniques, l’indice d’utilité économique est utilisé pour intégrer l’utilité potentielle des prévisions à travers tous les rapports coût-avantages possibles.

Le modèle coût-avantages est un modèle simple et instructif pour indiquer l’utilité potentielle des prévisions mais il est trop idéaliste pour livrer une indication réaliste de la véritable utilité des prévisions à de nombreux utilisateurs. Il convient avant tout que la communauté des météorologistes collabore étroitement avec les collectivités d’utilisateurs afin d’estimer la véritable utilité des prévisions. Néanmoins, il pourrait sembler trop restreint de se concentrer uniquement sur la pertinence des prévisions FREPC sans prendre en compte leur utilité et, de la même manière, se concentrer sur l’utilité économique des prévisions FREPC à ce jour ne fournit qu’une estimation incomplète de l’utilité du processus.

Au demeurant, les estimations économiques de l’utilité des prévisions ignorent l’utilité sociale qui peut en être retirée: comment estime-t-on, par exemple, la valeur des vies sauvées par la prévention d’une épidémie de paludisme? Mais mis à part ces considérations sur la manière dont les prévisions permettent d’accomplir des progrès dans la gestion des risques climatiques, les avantages du développement du processus FREPC lui-même doivent être reconnus. Même si, à ce jour, les prévisions des forums ne se sont révélées d’aucune utilité, le processus a eu le mérite de consolider les capacités des services climatiques de nombreux SMHN dans les pays en développement et de créer le potentiel pour fournir une meilleure information climatique (prévisions et autres) à l’avenir. Il a également contribué à établir et/ou renforcer le dialogue entre les communautés des prévisionnistes et des utilisateurs, un atout qui permettra d’accroître l’efficacité de la gestion des risques climatiques.

Applications des produits FREPC

Le processus FREPC a favorisé la compréhension des relations existant entre le système climatique et les activités socio-économiques. à la suite de ces développements, une demande croissante en services climatiques a été enregistrée dans de nombreux endroits du monde. On s’est rendu compte que l’information climatique, y compris les prévisions climatiques à court terme, est un élément essentiel de l’étude des incidences des variations climatiques. Les FREPC ont favorisé les interactions et les échanges d’information entre les climatologues et les utilisateurs des informations sur le climat. Mais surtout, ils ont facilité la prise en compte de la coopération régionale et démontré avec efficacité les immenses avantages réciproques issus du partage des informations et des expériences.

Les forums ont largement contribué à améliorer la qualité des perspectives d’évolution saisonnières des précipitations ainsi que leur communication aux usagers. Les contacts entre climatologues et utilisateurs de différents secteurs ont amélioré la diffusion et l’application des produits d’information et de prévision climatiques dans la région. Depuis leur mise en place, les FREPC ont prouvé que les stratégies de gestion des risques d’origine climatique, en optimisant l’utilisation des produits et informations climatiques, peuvent contribuer considérablement au développement durable dans une région. L’étroite collaboration entre prestataires et utilisateurs des produits d’information et de prévision climatiques a amélioré les retours d’information des utilisateurs aux climatologues et ces échanges ont catalysé le développement de nombreux produits adaptés aux besoins spécifiques des utilisateurs.

Dans certaines régions, les extrêmes climatiques sont associés au phénomène ENSO. En livrant des informations d’alerte précoce pour l’atténuation sectorielle ponctuelle de manifestations climatiques violentes, les prévisions et les produits d’alerte précoce sur ce phénomène continuent à profiter à divers secteurs socio-économiques. Sur la base des informations sur le phénomène ENSO et d’autres informations des FREPC, des évaluations de vulnérabilité sont réalisées et l’on tente de mettre en place des plans de secours spécifiques aux secteurs. Certaines de ces mesures ont suscité de nouvelles discussions au sujet des politiques de réduction des risques de catastrophes.

Agriculture et sécurité alimentaire

Dans certaines régions, des perspectives d’évolution de l’agriculture et de la sécurité alimentaire sont maintenant régulièrement produites après les forums sur l’évolution du climat. Dans la Corne de l’Afrique, suivant l’exemple des perspectives climatiques, des perspectives de sécurité alimentaire sont fournies par le Système d’alerte rapide aux risques de famine des États-Unis, le Programme alimentaire mondial, la FAO et des experts nationaux (figure 2a) et 2b)).

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Figure 2a) - Perspective climatique consensuelle pour la Corne de l'Afrique pour mars à mai 2008 par l'ICPAC en collaboration avec des partenaires, dont l'OMM et l'IRI Figure 2b) - Perspective de sécurité alimentaire de mars à juillet 2008 réalisée par le Système d'alerte rapide aux risques de famine (FEWSNET)
   

Ressources en eau

Les informations sur le climat sont essentielles à tous les stades de l’évaluation, du développement et de la planification des ressources en eau, y compris lors des alertes précoces sur les phénomènes hydrologiques extrêmes.

La figure 3 représente les prévisions de débit naturel du fleuve Sénégal à Bakel (Sénégal) en septembre et octobre. Jusqu’à la fin de la prochaine saison des pluies, la gestion du barrage de Manantali (Mali) est fondée sur les prévisions de débit issues de prévisions à échelle réduite des précipitations fournies par un modèle de circulation générale (ARPÈGE). Ces informations, couplées à un logiciel d’optimisation de la gestion, portent l’optimisation de la production d’énergie à 35-40 % et le débit artificiel, permettant la culture de décrue d’une superficie de 50 000 ha, est garanti dans trois années sur quatre, au lieu d’une sur cinq en l’absence de prévisions (Julie et Ceron, 2007).

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Figure 3 — Prediction of the natural flow of the Senegal River at Bakel (Senegal) in September-October. The left panel show shows forecast flow values in relation to observed flow values (black dots for the calibration period 1979-2000 and red dots for the operational period 2001-2006). The right panel shows the forecast and observed natural flow time series for the entire data period 1979-2006.
 

Santé publique

De nombreuses maladies sont indirectement ou directement associées au climat. Les maladies à transmission vectorielle sont sensibles aux changements dans les paramètres météorologiques, tels que les pluies, les températures, le vent et l’humidité.
 


Parmi ces maladies, on peut citer le paludisme, la dengue et la fièvre de la vallée du Rift.

Les phénomènes climatiques extrêmes peuvent provoquer des poussées de maladies véhiculées par l’eau, telles que le choléra et la typhoïde, dans des régions où elles ne sont pas habituelles. Des efforts sont actuellement déployés pour fournir des alertes de changements dans les risques épidémiques qui intègrent les précipitations, les températures et d’autres informations non climatiques. Des forums sur le paludisme (MALOF), par exemple, sont maintenant régulièrement organisés en association avec les FREPC en Afrique australe et dans la corne de l’Afrique (Pascual et al. 2006). L’information développée conjointement par les experts en matière de climat et les experts dans le domaine de la santé au cours de ces sessions, ajoutées aux données relatives à la vulnérabilité de la population, à la sécurité alimentaire, à l’immunosuppression et à l’adéquation de la couverture des contrôles, octroie aux milieux de la santé un délai d’anticipation plus long permettant d’optimiser la mobilisation des ressources disponibles pour combattre le paludisme.

Diffusion et communication

L’éducation et la sensibilisation sont maintenant une composante centrale des FREPC dans certaines régions qui ont reconnu le rôle que pouvaient jouer les médias dans la démystification des jargons techniques relatifs au climat et au temps. Des ateliers nationaux et régionaux interactifs entre les médias et les climatologues ont été organisés en étroite coopération avec les FREPC. Dans la Corne de l’Afrique, par exemple, des climatologues et des spécialistes des médias ont eux-mêmes formé un réseau (Network of Climate Journalists of the Greater Horn of Africa).

Conclusions

Au cours des 10 dernières années, les FREPC ont joué un rôle majeur dans le renforcement des capacités en matière de prévision climatique saisonnière dans de nombreux endroits du globe. Les forums ont également contribué à catalyser les relations entre météorologistes, utilisateurs, gouvernements, ONG, universités et institutions climatiques internationales. Les FREPC ont stimulé l’intérêt pour les incidences de la variabilité et du changement climatiques. Certains d’entre eux ont ciblé des utilisateurs avec lesquels ils ont développé des produits spécifiques et recueilli des données sur les avantages de ces produits ou services. Ils ont en outre démontré que les produits climatiques peuvent améliorer les performances des utilisateurs s’ils sont utilisés à bon escient dans les processus de décisions. Mais plusieurs défis restent encore à relever, non seulement dans la fourniture de produits FREPC appropriés en temps opportun et sous une forme conviviale, mais aussi en ce qui concerne les processus régionaux d’amélioration des produits de prévision locale. Les avantages des produits FREPC ne sont pas non plus évalués correctement.

Les SMHN, les régions et les utilisateurs des produits doivent contribuer à la pérennité des FREPC (par exemple, prouver l’utilité des forums et des produits à ceux qui ont besoin de ces informations). Les capacités de recherche au niveau régional doivent en outre être accrues de manière à pouvoir évaluer la pertinence des prévisions et à l’améliorer lorsque nécessaire. Les médias ont, quant à eux, un rôle important à jouer dans le processus FREPC qui a besoin de soutien et d’une promotion active.

Initialement axés sur la prévision saisonnière, les FREPC ont été élargis afin de satisfaire aux besoins de développement et de diffusion de produits d’information sur les changements clima-
tiques régionaux. De telles initiatives ont déjà été prises par certains forums (par exemple, dans la Corne de l’Afrique). Peuvent également être intégrées à la gamme des produits des forums des évaluations régionales du changement climatique observé et projeté, y compris le développement de scénarios de changement climatique à échelle réduite à des fins d’évaluation des incidences. Ces aspects ont déjà été relevés par l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et constituent des facteurs clefs de la participation de l’OMM au Programme de travail de Nairobi concernant les incidences des changements climatiques et la vulnérabilité et l’adaptation à ces changements.

Avec les compétences dont ils ont fait preuve pour fournir des informations sur le climat cohérentes et adaptées aux utilisateurs, la plupart sur la variabilité actuelle mais aussi tendant vers des aspects du changement climatique, les forums détiennent une position unique pour contribuer aux décisions relatives à l’adaptation à la variabilité du climat et au changement climatique aux niveaux régional, national et sectoriel. Les efforts de recherche, les capacités humaines et techniques spécialisées et les relations avec les utilisateurs doivent en permanence être soutenus au niveau régional afin d’améliorer la compréhension des processus climatiques régionaux et les liens avec les incidences socio-économiques régionales spécifiques, la vulnérabilité et le développement de stratégies d’adaptation. Un soutien concerté tant au niveau local que national, régional et mondial est essentiel pour mener à bien ces activités, pour renforcer et soutenir le processus des FREPC et ouvrir la voie à l’adaptation climatique.


Bibiliographie

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1 Centre de prévision et d'applications climatologiques relevant de l'Autorité intergouvernementale sur le développement (ICPAC), Nairobi, Kenya
2 Météo-France, Toulouse, France
3 Institut international de recherche sur la prévision du climat, Palisades, New York, États-Unis d’Amérique

 
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