Le programme de développement international du Gouvernement norvégien, confié au Ministère des affaires étrangères, existe depuis de nombreuses années. Il a été établi alors que le système des Nations Unies se mettait en place, dans la période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale. Vers la fin des années 1940, la Norvège acheminait l’aide au développement par l’entremise de l’ONU; elle a commencé à signer des accords bilatéraux en 1952. La coopération internationale au développement est intimement liée à l’évolution sociale, l’histoire culturelle et la politique étrangère de ce pays. En 2012, le budget consacré à l’aide publique atteignait 30 milliards de couronnes norvégiennes (5,1 milliards de dollars É.-U.), le double du montant de 2004. La Suède est le seul pays au monde à affecter une part plus grande de son revenu national brut à l’aide publique au développement.
Aujourd’hui, la moitié environ de l’aide internationale de la Norvège est fournie au titre d’accords bilatéraux, signés directement entre États. L’autre moitié passe par des institutions internationales, organismes d’aide multilatérale et organisations non gouvernementales. L’assistance transite de plus en plus souvent par des organismes bénévoles, mais elle est aussi acheminée par les entreprises norvégiennes établies dans les pays en développement.
Le but premier de l’aide publique au développement de la Norvège est le recul de la pauvreté par une répartition équitable des biens socio-économiques et par le développement durable. Le Gouvernement, sensible aux liens étroits qui unissent l’environnement et le développement, a fortement augmenté ces dernières années le budget affecté à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets. Les projets climatiques financés veulent avant tout réduire les émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts et promouvoir les sources d’énergie renouvelables et les économies/l’efficacité énergétiques. L’adaptation à l’évolution du climat est une autre priorité, axée sur la sécurité alimentaire, la réduction des risques de catastrophes et les services climatologiques. De plus, la Norvège veille à inclure les questions liées au changement climatique dans toutes les initiatives de développement. Le gros de l’appui aux mesures d’adaptation va à l’Afrique, soit 40 % environ du budget total correspondant en 2012. Haïti, le Mozambique et l’Inde en ont été les principaux bénéficiaires cette année-là.
Quelques éléments d’explication
La question de l’adaptation des sociétés à la variabilité et à l’évolution du climat intéresse vivement la Norvège. Toutes les nations et régions du monde sont reliées de diverses manières, encore plus quand il est question du temps, du climat et des océans. De nombreux facteurs commandent et conditionnent ces éléments et la Norvège, située en bordure de l’Europe, face au vaste Atlantique Nord, a un rôle important à jouer dans ce domaine. La part prise par la Norvège à l’exploration du globe n’est pas étrangère à son intérêt pour ces questions. Le célèbre marin Leif Eriksson, ce Viking qui a atteint les côtes de l’Amérique du Nord 500 ans avant Christophe Colomb, connaissait très bien les éléments naturels quand il a mis le cap sur l’inconnu, à l’ouest. Roald Amundsen, qui a découvert le passage du Nord-Ouest entre le Groenland et le Canada pendant son voyage de 1903–1906, a aussi dirigé la première expédition vers le pôle Sud géographique, atteint le 14 décembre 1911.
Il faut savoir également que la météorologie moderne a vu le jour en Norvège – à Bergen – où l’on a mis au point les premiers modèles conceptuels pour aider les prévisionnistes de l’époque à comprendre l’atmosphère et ses mouvements. L’École de météorologie de Bergen a établi les bases d’une grande partie de la prévision moderne du temps. Fondée par Vilhelm Bjerknes en 1917, elle a tenté de définir le mouvement de l’atmosphère au moyen des concepts mathématiques de l’hydrodynamique et de la thermodynamiqueLe Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC) figure parmi les grandes priorités de la Norvège, qui juge essentiel d’aider à s’adapter au changement climatique et de prévenir les catastrophes de nature météorologique. Le CMSC permettra d’optimiser la gestion des risques liés à la variabilité et à l’évolution du climat et favorisera l’adaptation aux changements climatiques par la production d’informations et de prévisions sur le climat scientifiquement fondées, et leur prise en compte dans les processus de planification, d’élaboration des politiques et de mise en pratique à l’échelle mondiale, régionale et nationale. L’analyse des catastrophes et des événements extrêmes survenus dans le passé montre que des milliers de vies pourraient être épargnées si les pays étaient prêts à faire face à de telles situations, si des systèmes d’alerte précoce étaient en place et si les populations des zones vulnérables bénéficiaient de mesures de préparation et d’autres mesures d’adaptation et de prévention. La Norvège a pris la tête du mouvement international qui préconise de renforcer les capacités météorologiques dont ont besoin les pays pour fournir les données et analyses qui entrent dans l’information climatologique et de soutenir financièrement la création du CMSC en tant que tel. Elle encourage vivement d’autres gouvernements à suivre son exemple.
Nature de l’appui
La Norvège a participé aux travaux de l’Équipe spéciale de haut niveau qui a établi le Cadre mondial. Elle a ensuite pris part à la mise sur pied du Bureau du CMSC et à l’élaboration de programmes basés en Afrique. L’accent est mis aujourd’hui sur la coopération entre les organisations du système des Nations Unies et sur la collaboration avec les institutions d’envergure mondiale afin de réunir les sciences naturelles et sociales dans le développement des services climatologiques. Cet appui occupe une place centrale dans le programme international d’aide au développement de la Norvège et s’inscrit dans la longue tradition de coopération multilatérale de ce pays.
Cadres nationaux pour les services climatologiques
La mise en oeuvre du CMSC exige de créer des cadres nationaux pour les services climatologiques qui rapprochent diverses disciplines, comme on le fait à l’échelle internationale. Un certain nombre de pays ont entrepris cette démarche afin d’affiner les services climatologiques dispensés à la population; plusieurs ont bénéficié pour cela de projets pilotes de l’OMM à l’échelle nationale ou régionale.
En avril, le Nigéria a lancé son cadre national pour les services météorologiques, suivi par le Royaume-Uni en juin. D’autres pays sont en train d’établir une feuille de route; le Burkina Faso, le Niger, le Mali et le Tchad ont récemment achevé le leur, avec l’aide des projets pilotes de l’OMM pour le CMSC qui ont débuté en 2012. L’Allemagne, l’Afrique du Sud et l’Espagne se disposent à tenir des réunions des parties prenantes à l’échelon national, en vue d’apprécier l’état des capacités et des besoins en matière de services climatologiques. Le Bureau du CMSC a coordonné deux réunions des parties prenantes à l’échelon régional, en Asie du Sud-Est et dans les Caraïbes, avec l’appui de divers donateurs et organismes de l’ONU.
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Références
www.regjeringen.no
www.hf.uio.no
www.globalissues.org