D'emblée, les participants ont reconnu d'une manière implicite que l'entreprise météorologique englobe les secteurs public, privé et universitaire. Ils ont cependant tenu à souligner les contributions des organisations non gouvernementales – par exemple, les associations scientifiques et professionnelles – qui peuvent servir d'intermédiaires entre ces trois secteurs traditionnels. Tom Bogdan, Président de la Corporation universitaire pour la recherche atmosphérique (UCAR), a insisté sur ce point: «Certaines fondations sans but lucratif jouent également un rôle très important dans notre monde... Ces quatre groupes doivent joindre leurs efforts pour relever les défis que posent l'évolution de leur modèle de gestion, de leur clientèle et de l'influence qu'ils exercent à l'échelle du globe.» Les experts sont par ailleurs convenus de l'utilité d'inviter les utilisateur de l'information produite par les composantes opérationnelles de l'entreprise météorologique à se joindre au débat, compte tenu du rôle qu'ils jouent dans les efforts pour assurer l'utilité des services météorologiques, climatologiques et hydrologiques pour la société.
Au fil des débats, il est devenu clair qu'il fallait continuer de porter une attention particulière aux besoins des pays en développement – en particulier les pays les moins avancés. Ajit Tyagi, du Service météorologique indien, a déclaré: «Le fait que l'entreprise météorologique soit constituée d'un ensemble hétérogène de pays parvenus à des stades différents de développement économique, social, politique et scientifique présente une difficulté.» Les experts sont convenus que l'OMM pourrait jouer un rôle important dans l'intégration internationale de l'entreprise météorologique par le biais, par exemple, de ses activités en matière de renforcement des capacités.
Un consensus s'est également établi sur la façon dont la collaboration internationale peut réduire la croissance des coûts des infrastructures requises pour maintenir la bonne santé de l'entreprise météorologique – par exemple, systèmes d'observation par satellite et systèmes de calcul à haut rendement. Il convient en effet de favoriser le renforcement des liens entre les partenaires qui sont les mieux à même d'aider l'entreprise météorologique à atteindre ses objectifs. David Kenney, Directeur général de la Weather Company, a partagé sa passion: «Je me réjouis de nos investissements dans le domaine de la science et de notre aptitude à réduire les erreurs pour permettre à plus de personnes d'agir et de prendre de meilleurs décisions.» Il a recommandé de resserrer les liens entre l'entreprise météorologique et la Silicon Valley afin de tirer profit de l'expérience de cette dernière en matière d'accès aux fichiers de données volumineux grâce à la technologie mobile. «La gestion de gros volumes de données(Big Data), est aujourd'hui devenue le cheval de bataille de la Silicon Valley», a-t-il rappelé.
La disponibilité des données est un sujet qui a été abondamment abordé par les trois groupes d'experts, et bon nombre de participants ont vanté les avantages d'une politique d'accès libre aux données. Kristin Lyng, de l'Institut norvégien de météorologie, a vivement encouragé ses interlocuteurs à défendre le principe d'un accès élargi aux données météorologiques. «Pour s'assurer de jouer un rôle concret au sein de l'entreprise météorologique de demain, les instituts nationaux devront faire leur travail... et promouvoir l'accessibilité des données et des services.» Bob Marshall, directeur général de Earth Networks, a renchérit en insistant sur les avantages des partenariats public-privé et en expliquant comment ces partenariats peuvent accélérer la diffusion d'observations météorologiques essentielles. «Les perspectives de progrès qui existent dans ce domaine sont énormes», a-t-il conclu.
Jack Hayes, président du comité de planification de la session spéciale, a remercié les participants et loué leur engagement et leur leadership: «J'ai été impressionné par le niveau des exposés et par la volonté d’atteindre un objectif commun: améliorer le sort de nos sociétés maintenant et pour les générations futures.»
Les conclusions de la session spéciale feront l'objet d'un livre blanc intitulé Future Challenges and Opportunities, actuellement en préparation, qui servira de document de référence pour les débats qui se tiendront lors du prochain Congrès météorologique mondial.