Les administrateurs auxiliaires

01 mars 2014
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  • Le Sécretariat de l'OMM

Les administrateurs auxiliaires œuvrent dans toutes les sphères de l’Organisation météorologique mondiale et apprennent à intervenir sur la scène internationale en collaborant avec des experts du monde entier. Les Nations Unies emploient des centaines d’administrateurs auxiliaires un peu partout sur la planète. Ce sont de hauts diplômés qui n’ont que quelques années d’expérience professionnelle. Les conditions d’emploi sont stipulées dans un accord signé par l’organisme de l’ONU concerné et le pays donateur, lequel assume l’intégralité des dépenses afférentes au poste.

À l’OMM, un directeur de département désireux de recruter un administrateur auxiliaire doit obtenir l’accord du Secrétaire général. Si l’on juge que les services d’un administrateur auxiliaire sont effectivement nécessaires, le département rédige une description de poste qui est acheminée par les Ressources humaines aux pays donateurs intéressés. Chacun de ceux-ci définit un processus rigoureux de sélection et soumet ensuite à l’OMM le curriculum vitae des candidats retenus. Si plusieurs candidatures sont présentées par différents pays pour un même poste, le Comité de sélection du personnel les étudie et transmet une recommandation au Secrétaire général qui prend la décision finale.

Six administrateurs auxiliaires travaillent actuellement au siège de l’OMM à Genève. Dans ce numéro du Bulletin consacré aux jeunes, ils racontent leur histoire afin d’inciter d’autres jeunes à suivre leur exemple.

La météorologie – Une passion, mais pas un coup de foudre

Par Karolin Eichler

JPO-Caroline Eichler.JPGPendant mes études secondaires, j’aimais la géographie, la physique et les mathématiques, sans être passionnée par une matière précise. J’ai choisi la météorologie parce qu’elle englobe les trois matières qui me plaisaient, à un niveau qui semblait me convenir – la physique ou les mathématiques pures auraient été trop difficiles pour moi.

L’enseignement principal a bien débuté, avec des cours sur la formation des nuages, la grêle, etc. – c’était facile, nous l’avions déjà étudié à l’école. Toutefois, j’ai rapidement découvert que la météorologie pouvait être extrêmement théorique. Mais on n’est pas obligé d’exceller en tout, car il y a beaucoup d’options, tel le climat ou la prévision du temps. Mon mémoire, rédigé en collaboration avec le Centre allemand de recherche en géosciences, portait sur le Système de positionnement global à des fins météorologiques.

Après cela, je suis entrée au Service météorologique allemand, qui m’a permis d’effectuer des recherches sans avoir de doctorat. J’ai bien aimé les défis de la recherche, résoudre des problèmes et des anomalies dans les modèles numériques. Il me fallait parfois quelques minutes, parfois des jours. J’ai introduit de nouvelles variables dans le modèle numérique de prévision du temps et discuté des résultats avec des collègues et lors de conférences. J’ai appris énormément à cette époque et les échanges avec mes collègues ont accru ma motivation. Ce fut une expérience exceptionnelle. Le temps étant un système chaotique, j’étais toujours surprise de voir que de petits éléments pouvaient mod fier complètement une prévision.

Je me suis passionnée pour l’assimilation des données. Il fallait faire beaucoup de programmation, et ce n’est pas ce que j’imaginais quand j’ai opté pour des études en météorologie – je croyais qu’un météorologiste passait la journée dehors à mesurer le vent et la température. Le travail sur le terrain était l’une des raisons de mon choix. Il faut quand même sortir de temps en temps (lors d’études in situ, par exemple), mais on passe le plus clair de son temps à l’intérieur, devant un ordinateur. Après deux ans, j’ai décidé de me spécialiser dans un tout autre domaine. De la recherche, je suis passée à l’OMM, et de la prévision du temps (étudier l’avenir) au changement climatique (étudier le passé). La courbe d’apprentissage a été prononcée: le climat, son évolution, le sauvetage des données et l’explication au public des grandes questions liées au changement climatique. J’organise aussi des réunions et je coordonne les publications. J’aime beaucoup voyager et assister à des conférences et des réunions internationales. Le travail au sein de la grande famille des Nations Unies et la collaboration avec des experts du monde entier sont des privilèges extraordinaires. Il est difficile de dire ce qui adviendra ensuite. Mon expérience professionnelle a fait naître la passion pour la météorologie que je n’avais pas au départ, notamment pour le climat et l’assimilation des données. Il y a énormément de débouchés pour les scientifiques, partout dans le monde, mais la plupart des contrats ne durent que deux ou trois ans. Depuis le début de mes études, j’ai déménagé huit fois et j’aimerais maintenant m’investir dans un emploi que j’aime et qui soulève mon enthousiasme.

Le projet Flores

Par Tamara Avellan

Christian et Laetitia, qui ont 7 et 9 ans sur la photographie, vivent dans la campagne uruguayenne. Ils avaient la chance d’avoir l’eau courante, une toilette avec chasse d’eau et un bon système de traitement des eaux usées. Mais cela ne semblait pas devoir durer très longtemps. En 2003-2004, dans le cadre de ma maîtrise en biologie, j’ai étudié la qualité de l’eau dans le ruisseau Flores (la source locale d’approvisionnement), les impacts sur les écosystèmes aquatiques et les rives dans la région et les rapports entre l’agriculture et la diversité biologique. La qualité de l’eau douce était menacée par l’emploi de pesticides et d’engrais et le niveau d’eau diminuait en raison de l’irrigation.

1L’Uruguay est le pays natal de ma mère; j’ai décidé d’y retourner après avoir réalisé aux États-Unis d’Amérique d’autres recherches sur la réaction des écosystèmes aux polluants et au changement climatique. Je voulais trouver des solutions durables à la pollution agricole du Flores. Je suis partie avec l’appui du gouvernement local et national et d’institutions internationales. Les fermiers, les villageois et moi-même avons créé la première zone humide artificielle de l’Uruguay, pour traiter les eaux usées rejetées par les laiteries.

Au cours de plusieurs réunions avec la population locale, nous avons expliqué le cycle de l’eau et l’importance des écosystèmes aquatiques et des rives pour la qualité et l’abondance de l’eau. On a montré à Christian et Laetitia comment mesurer la hauteur et la vitesse d’écoulement de l’eau dans la rivière quand ils se rendaient à l’école et en revenaient; ils ont accompli cette tâche chaque jour pendant à peu près une année. Leur père a appris à gérer le peuplement endogène d’arbres à croissance lente dans la plaine d’inondation, afin que le bétail puisse passer sans avoir à déboiser complètement et à brûler la zone comme on le faisait auparavant. Il est difficile de préserver la qualité et l’abondance de l’eau dans ce bassin versant, comme dans bien d’autres rivières de l’Uruguay, mais le projet a ouvert des possibilités de changement. J’ai géré le projet pendant trois ans, alors que je préparais à l’Université de Munich une thèse de doctorat sur l’état actuel et futur de l’utilisation des terres agricoles.

L’OMM m’a proposé ensuite un poste d’administrateur auxiliaire au titre de la mise en place du Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC). Je m’intéressais aux politiques internationales et aux négociations intergouvernementales, et à la façon dont elles cherchent à avoir des résultats concrets. C’était une chance inestimable.

Mon travail en hydrologie, climatologie et agriculture, à l’échelle locale et mondiale, m’a montré la difficulté de faire comprendre les questions environnementales dans un cadre quotidien et de faire percevoir les petits changements qui passent presque inaperçus. J’ai appris à respecter le savoir que les gens ont acquis au fil des ans et à expliquer les impacts méconnus que leurs activités peuvent avoir sur certains aspects de l’environnement. J’ai aussi appris à analyser différentes possibilités et à improviser, ainsi qu’à exploiter au maximum les capacités de chacun, du ministre de l’agriculture au simple particulier, en passant par l’ONG locale.

Quant aux enfants, Christian a terminé l’école et coupe maintenant du bois avec son père, tandis que Laetitia est à l’école secondaire et veut devenir vétérinaire. Ils ont découvert qu’ils vivent dans un monde qui évolue et qui doit être mieux protégé.

Le goût du sol

Par Moritz Krüger

Il m’a fallu des semaines pour décider ce que j’allais faire après mes études secondaires. C’est la géographie qui m’intéressait le plus – surtout la façon dont les gens migrent, s’établissent et vivent en milieu urbain et dont les villes en viennent à croître et à se développer. C’était étonnant, car je n’avais pas réussi mes cours de géographie au secondaire. Quand j’ai commencé à étudier cette discipline, je me suis vite rendu compte qu’elle était beaucoup plus vaste que je ne le pensais: elle rapproche les analyses des phénomènes humains et des processus naturels et étudie les interactions entre eux. J’ai donc suivi des cours en aménagement urbain, hydrologie, recherche sur le développement et climatologie. J’ai étudié en Allemagne et en Islande, en me spécialisant dans la géographie physique, notamment l’évolution des paysages et l’hydrologie.

2L’un des aspects essentiels – et passionnants – de ces sujets est l’étude sur le terrain, où la théorie est mise en pratique. Lors des déplacements, les étudiants et les chercheurs prélèvent des échantillons de sol et d’eau, portent sur des cartes les particularités du site, effectuent des levés topographiques et mesurent les écoulements. Ainsi, pour connaître rapidement la granulométrie d’un sol, on le goûte – s’il crisse sous la dent, il renferme énormément de sable. Cela peut sembler dérisoire, mais j’étais fasciné. Ce qui commençait en goûtant le sol se poursuivait par des calculs très compliqués, telle la simulation en temps réel des crues passées dans de vastes bassins ou la reconstitution du climat depuis 12 000 ans.

J’ai approfondi mes connaissances dans les matières qui m’intéressaient le plus. Après un stage sur la sur- veillance et la cartographie des sols dans un service public allemand, j’ai passé quelque temps à l’Institut Alfred Wegener pour la recherche marine et polaire, en tant qu’assistant pour un projet d’étude des conditions environnementales et climatiques passées sur un plateau du Tibet. Après ma maîtrise, j’ai été consultant auprès de l’Université de Berlin, sur des projets de recherche et d’enseignement en ligne, et chargé de cours.

Dans le même temps, j’ai commencé à m’intéresser à des disciplines connexes, dont la géologie et l’informatique. Mes domaines de prédilection étaient les ressources en eau, la gestion des crues et les modèles utilisés pour préciser comment les activités humaines interagissent avec l’environnement et le modifient. L’hydrologie est une science stimulante qui évolue sans cesse. Des bourses, des missions et des ateliers m’ont permis d’étudier et de travailler en Asie, en Europe et en Amérique du Sud. Je découvrais chaque fois un nouvel environnement et de nouveaux défis – tant personnels que professionnels.

Mes fonctions à l’OMM, au sein du Programme associé de gestion des crues, me donnent un autre aperçu de la diversité de la gestion des ressources en eau. Le travail quotidien est axé sur la planification et la gestion des projets. Les expéditions, les levés et les questions techniques à résoudre me manquent, mais je suis content de mettre en pratique ce que j’ai appris: notre équipe soutient les pays du monde entier dans leurs initiatives de maîtrise des crues. Nous aidons à répondre à des questions telles que: Comment établir un système de prévision des crues? Que recouvre la gestion intégrée des crues? Comment inclure cette approche dans les questions économiques et environnementales? Comment les populations locales peuvent-elles mettre en place un système d’alerte avec très peu de moyens?

Lorsque nous organisons des ateliers pour les Services hydrologiques, nous collaborons avec d’autres organismes de l’ONU, avec des sociétés privées, des universités et des centres de recherche. Il est stimulant alors de profiter du savoir de spécialistes qui s’occupent de la gestion des crues depuis des années. Les populations, les régions, les climats et les milieux politiques et culturels différents créent un contexte qui pose des défis nouveaux et montre clairement qu’il n’existe pas de «bonne» solution valable dans tous les cas.

La coopération pour le développement

Par Lina Sjaavik

3En tant que chercheur en sciences sociales, ce sont les politiques de développement et de sécurité qui m’intéressaient au départ. Après une licence en études latino-américaines et une maîtrise en études internationales, je suis entrée dans une ONG norvégienne où j’ai examiné la question des moyens de subsistance et de l’environnement. Au début, mon travail portait sur les impacts sociaux et environnementaux de l’exploitation minière, puis il s’est orienté vers l’adaptation au changement climatique. Ayant découvert à quel point les phénomènes météorologiques et climatologiques touchent les populations déjà marginalisées, je me suis passionnée pour les questions liées au changement climatique.

J’ai découvert l’OMM quelques mois seulement avant de présenter ma candidature pour le poste que j’occupe aujourd’hui; le Secrétaire général était venu à Oslo faire un exposé sur le Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC) lors d’un colloque sur le changement climatique. L’idée de mettre en place un tel cadre m’a plu et j’ai décidé de me renseigner sur le sujet. Quand le Ministère norvégien des affaires étrangères a annoncé qu’un poste d’administrateur auxiliaire s’ouvrait à l’OMM, je n’ai pas hésité une seconde. Je voulais vraiment en apprendre plus sur les aspects techniques du temps, du climat et de l’eau.

Je participe actuellement à deux grandes activités, un projet du CMSC financé par la Norvège, sur l’adaptation et la réduction des risques de catastrophes en Afrique, et le projet CLIMANDES financé par la Suisse, sur les services climatologiques à l’appui de la prise de décisions dans les Andes, au Pérou. Je coordonne aussi le Programme de coopération volontaire, qui vise à répondre aux besoins des Membres de l’OMM par un financement direct ou par le transfert de savoir-faire et de technologie entre eux.

La suite de ma carrière en sciences sociales n’est pas déterminée, mais je veux absolument travailler dans un domaine qui a un rapport avec le climat, que ce soit au sein du système des Nations Unies, d’une ONG ou du gouvernement norvégien. Il est intéressant pour un chercheur en sciences sociales de côtoyer des personnes qui ont une solide formation technique en sciences naturelles. Si je pouvais refaire mes choix, j’ajouterais les sciences naturelles à mes études. Mais je pense qu’il y a beaucoup de possibilités intéressantes à la croisée des chemins.

Protéger les océans

Par Jessica Holterhof

4Les océans et les écosystèmes marins m’ont toujours fascinée, tout comme leur incidence sur la vie de tous les jours; ils couvrent plus de 70 % de la surface du globe et composent 95 % de tout l’espace propice à la vie. La variabilité du climat, les changements mondiaux imputables aux activités humaines et une série d’autres facteurs sont responsables de la détérioration ou de la disparition d’écosystèmes marins. Les océans sont menacés de tous côtés: pollution et acidification des eaux, destruction des habitats aquatiques, élévation du niveau et de la température de la mer, surpêche. Confrontés à de telles forces, nous devons mieux surveiller et étudier les paramètres physiques, biologiques et chimiques du milieu marin, car il subsiste énormément d’incertitude quant aux mécanismes précis par lesquels la variabilité du climat agit sur les océans.

Depuis le début de mes études en sciences de la Terre, j’ai une passion pour l’environnement et le développement durable, en lien avec la protection du milieu marin et l’adaptation au changement climatique. Ces questions occupent une place de plus en plus grande dans l’action internationale en faveur du climat. J’ai donc orienté ma formation et mon activité professionnelle vers la surveillance des processus physiques et biochimiques en jeu dans les océans. Ces processus entrent dans un volet fascinant de l’océanographie, qui inclut l’étude des courants océaniques et de leurs interactions avec l’atmosphère, le temps et le climat.

Mes études de maîtrise en géosciences marines, puis mes travaux post-universitaires pour plusieurs organisations internationales et établissements de recherche, m’ont permis de collaborer avec de grands esprits scientifiques, mais aussi de me rendre dans des régions du monde où je ne pensais jamais aller. J’adore travailler dans le secteur des géosciences marines, qui m’a ouvert tant de possibilités intéressantes. J’ai pu conduire une rapide étude d’intervention sur les écosystèmes après le déversement de pétrole dans le golfe du Mexique et réaliser pour le compte de compagnies de prospection pétrolière et gazière des recherches sur des projets précis et leurs effets possibles sur le milieu marin; j’ai aussi rédigé des recommandations pour la liste des espèces et des habitats menacés dans le nord-est de l’Atlantique, recommandations qui ont été transmises à l’Union européenne. Cet été, je me joindrai à une équipe de scientifiques à bord d’un navire de recherche, afin d’étudier les processus météorologiques et biogéochimiques dans les eaux qui bordent l’Afrique australe et l’océan Indien.

Mon poste à l’OMM a été l’occasion d’appliquer et d’approfondir encore ma compréhension scientifique de la dynamique des océans et du climat, tout en me permettant de rencontrer une foule d’experts de cultures et d’horizons différents. J’ai appris à collaborer avec divers partenaires, y compris d’autres organismes des Nations Unies, des gouvernements et la société civile; cela m’a montré l’urgente nécessité de prendre des décisions plus éclairées en matière d’environnement, soutenues par une surveillance effective du système climatique, de sa variabilité et de son évolution. Je recommande vivement aux jeunes de s’orienter vers les géosciences marines. C’est un domaine formidable, l’un des plus vastes des géosciences, puisqu’il englobe certains aspects de la géologie, la chimie, la biologie, l’océanographie physique et l’ingénierie.

Protection de l’environnement, voyages et histoire

Par Jochen Luther

Depuis l’enfance, j’aime énormément la biologie, la géologie et, de manière générale, les activités à l’extérieur afin de satisfaire ma curiosité pour l’histoire de l’humanité et de la planète. Cela m’a conduit à développer une conscience environnementale et culturelle, à vouloir préserver le milieu naturel et à désirer parcourir le monde. Ce dernier souhait semblait impossible à réaliser pour un enfant d’Allemagne de l’Est, où les possibilités de voyager étaient rares. Vu mes intérêts, des études en sciences et en relations/coopération internationales offraient quelque espoir de contourner cet obstacle, qui a heureusement disparu après la chute du mur de Berlin.

J’ai obtenu en 2004 mon diplôme de géographique (juste avant que l’on adopte le système de licence et de maîtrise) à l’Université Philipps de Marbourg, en Allemagne. Ma thèse portait sur l’évolution passée des paysages le long du littoral grec; elle a nécessité beaucoup de recherches en géomorphologie et sédimentologie, sur le terrain et en laboratoire. Mes études m’avaient déjà conduit à Houston (États-Unis d’Amérique), au Québec (Canada) et en Grèce.

5En 2002 et en 2005, les inondations qui ont recouvert une bonne partie de l’Allemagne et de l’Europe centrale ont conduit à lancer plusieurs projets de recherche sur de nouvelles façons de gérer les risques de crues. J’ai accepté le poste que l’on m’offrait à l’Institut Leibniz d’écologie urbaine et de développement régional, à Dresde; il s’agissait de participer à des projets sur l’analyse des risques futurs de crue le long de l’Elbe. Quatre ans plus tard, je suis entré au Centre Helmholtz de recherche environnementale à Leipzig. Je m’y suis surtout intéressé à la cartographie des dangers et des risques et au développement des capacités sociales. Mon dernier projet portait sur le renforcement des capacités de réduire les risques de catastrophes et de s’adapter au changement climatique dans les villes d’Afrique.

Ces travaux m’ont amené à côtoyer plusieurs organismes de l’ONU ou à collaborer avec eux. J’ai décidé d’étendre le champ de mes recherches d’emploi au secteur public et intergouvernemental, ce qui m’a amené à l’OMM, plus précisément au Programme de réduction des risques de catastrophes. Le but de ce programme est de renforcer les capacités institutionnelles des Membres en matière de prestation de services météorologiques, hydrologiques et climatologiques et de coopération dans la gestion des risques de catastrophes afin de protéger les personnes et les biens. Les activités comprennent la création et la promotion de partenariats, la formulation de normes et de directives et la prestation de services dans des domaines tels que l’analyse des risques, l’utilisation de systèmes d’alerte précoce multidanger, la gestion sectorielle des risques et le financement ou le transfert des risques. Ces activités entrent dans les stratégies de l’OMM pour la prestation de services et le développement des capacités et observent les principes de son Système de gestion de la qualité.

Les projets auxquels je suis associé ne sont pas vraiment scientifiques, même s’ils exigent de bonnes connaissances en sciences naturelles et sociales. Je suis certain toutefois que, si je reprends mes études, l’expérience acquise m’aidera à comprendre les applications concrètes et le point de vue des praticiens sur les travaux scientifiques, leurs résultats et leur utilité pour prendre des décisions – les données sur les dangers (et les dommages/risques). De plus, j’apprends à œuvrer dans un cadre international qui traite de problèmes d’échelles différentes et j’améliore ma capacité de rédiger et de gérer des projets. De l’hydrologie à l’urbanisme, de la santé à la logistique, la réduction et la gestion des risques de catastrophes composent un domaine transsectoriel de recherche et d’application qui convient parfaitement à un géographe comme moi. J’espère aider à mettre en œuvre les concepts de la gestion intégrée et globale des risques de catastrophes, secteur dans lequel les Services météorologiques et hydrologiques nationaux jouent un rôle de premier plan et bénéficient de solides liens à l’intérieur comme à l’extérieur des pays et régions. Un autre avantage inestimable de cet emploi est la possibilité sans pareille qu’offre l’OMM d’échanger avec de nombreux experts de disciplines et de secteurs très différents.

Il est important, selon moi, que les étudiants et les diplômés désireux de se lancer dans l’étude des catastrophes aient une compréhension poussée des processus naturels qui sous-tendent les conditions météorologiques, climatiques et hydrologiques. La gestion des risques de catastrophes exige aussi des connaissances théoriques et pratiques en sciences sociales – méthodes de recherche quantitatives et qualitatives, théories et phénomènes politiques et sociologiques, etc. – alliées à une solide maîtrise de l’écriture et des langues, à une connaissance des systèmes d’information géographique, voire une expérience en modélisation et programmation. La formation professionnelle doit se poursuivre après les études afin de suivre l’évolution de ces domaines.

Les métiers de la météorologie

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Cette brochure présente brièvement les métiers de la météorologie. Une deuxième édition vient d’être publiée afin de souligner la Journée météorologique mondiale de 2014, qui a pour thème «Temps et climat: mobilisons les jeunes». L’intérêt pour la météorologie et les questions climatologiques et hydrologiques connexes a grandi depuis la parution de la première édition, en 2006. L’année suivante, le prix Nobel de la paix a été décerné au Groupe d’experts intergou- vernemental sur l’évolution du climat (GIEC) mis sur pied par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’Organisation météorologique mondiale. Le temps et le climat sont très présents dans les démarches engagées par les Nations Unies pour définir les objectifs de développement durable après 2015 et dans l’élaboration de la phase post- 2015 du Cadre d’action de Hyogo pour la réduction des risques de catastrophes.

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