Partenariats axés sur le succès – Le Programme de bourses d’études de l’OMM

Depuis sa création il y a une cinquantaine d’années, le Programme de bourses d’études de l’OMM a aidé un grand nombre de Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) de Membres de l’Organisation, en les aidant à former des experts qui ont ensuite joué un rôle déterminant dans le domaine du temps, du climat et de l’eau. Jusqu’à il y a une dizaine d’années, l’OMM formait avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) un partenariat pour financer et mettre en oeuvre le Programme de bourses d’études. Lorsque cette entente a pris fin, le budget et les fonds d’affectation spéciale des Membres ont fourni les ressources nécessaires au maintien du Programme; toutefois, ce Programme, qui avait déjà peine à répondre à la demande, était encore moins à même de financer le renforcement de ses capacités afin de couvrir de nouveaux secteurs et d’offrir un plus grand nombre de bourses d’études. Comme une solution s’imposait d’urgence, l’OMM a redoublé d’efforts pour trouver de nouveaux partenaires.

L’OMM mettait déjà en oeuvre des partenariats concluants dans le domaine de l’enseignement et de la formation depuis les années 1960, grâce à la création de ses centres régionaux de formation professionnelle au sein d’établissements nationaux, et ce, surtout dans les pays en développement. Ces établissements ouvraient leurs portes à des étudiants étrangers dans les domaines du temps, du climat et de l’eau. Plusieurs d’entre eux, ou les Services météorologiques et hydrologiques nationaux qui les soutenaient, avaient réussi à trouver diverses formes d’appui auprès de leur gouvernement: dispense de frais de scolarité, assistance consulaire et aide au logement pour les étudiants. Dans certains cas, des bourses nationales complémentaires étaient également octroyées pour couvrir les frais associés aux cours. Pour le Programme de bourses d’études, l’OMM a essentiellement veillé à renouveler ce type de partenariats et à en créer de nouveaux.

C’est ainsi que l’Organisation a pu accroître le nombre de boursiers et élargir l’éventail et la teneur des sujets traités. Fait encore plus notoire, elle a réussi sur ce plan tout en veillant à ce que les bourses d’études fassent l’objet d’une vaste répartition géographique, respectent l’équité hommes-femmes et répondent aux besoins des pays en développement et des pays les moins avancés. Cet article présente quelques–unes des réussites les plus récentes au chapitre des partenariats et démontre le potentiel du Programme de bourses d’études de l’OMM quand il s’agit d’assurer le renforcement des capacités et la formation qui s’avéreront nécessaires pour mettre en oeuvre le Cadre mondial pour les services climatologiques.


En faire davantage avec les partenaires

Chine

En avril 2007, l’OMM et le Ministère de l’Éducation de la République populaire de Chine ont signé un mémorandum d’accord pour la mise en oeuvre de bourses d’études à long terme dans les domaines de la météorologie et de l’hydrologie opérationnelle, aux niveaux de la licence et de la maîtrise. Cette collaboration fondée sur le partage des coûts portait sur l’enseignement de base et la formation spécialisée dans les universités et établissements chinois, y compris dans les centres régionaux de formation professionnelle de l’OMM à Beijing et Nanjing, et était destinée à des ressortissants de pays africains. En 2011, cinq bourses d’études supplémentaires ont été ajoutées à l’accord initial au profit de ressortissants des pays les moins avancés et de petits États insulaires en développement (PEID), surtout en Asie et dans la région du Pacifique. Depuis la signature du premier mémorandum d’accord, 54 bourses d’études ont été octroyées à des étudiants issus de 35 pays.

Dès août 2012, la formation des boursiers en Chine a encore pris de l’expansion et s’y sont ajoutés quatre mois de formation spécialisée pendant lesquels les boursiers sont rattachés à des prévisionnistes expérimentés à Beijing. Cette formation permettra de consolider le savoir-faire météorologique des boursiers diplômés de l’Université des sciences et techniques de l’information de Nanjing (NUIST). Ce programme axé sur la prévision, qui fera l’objet d’un bilan à la fin du premier stage, devrait être offert tous les ans à l’ensemble des boursiers diplômés. En outre, une bourse d’études complète de doctorat à la NUIST sera remise au moins à un boursier qui aura fait preuve d’excellence dans ses études universitaires supérieures. Des échanges sont en cours entre l’OMM et le ministère de l’Éducation en vue de pérenniser cette initiative.

Tous les étudiants qui entreprennent des études de météorologie en Chine fréquentent la NUIST. En 2011, cette université a offert, avec un soutien de l’OMM, cinq autres bourses complètes à des étudiants issus de pays Membres de l’OMM. Les cinq premiers étudiants ont commencé leurs études en septembre 2012.

Philippines

En 2012, le Gouvernement philippin a aidé six boursiers du Pacifique Sud-Ouest (Conseil régional V de l’OMM) à suivre, au Centre régional de formation professionnelle de l’OMM aux Philippines, des cours destinés aux techniciens en météorologie et aux météorologistes. Ces bourses d’études ont été mises sur pied en collaboration avec l’Administration des services atmosphériques, géophysiques et astronomiques des Philippines (PAGASA), en collaboration avec l’Université des Philippines et l’OMM. PAGASA négocie actuellement avec le Gouvernement philippin l’organisation de cours semblables à l’avenir. Le soutien de gouvernements tels que celui des Philippines est crucial pour un grand nombre de personnes qui acquièrent une formation spécialisée au profit des Membres du Pacifique qui sont tributaires du transport aérien et du tourisme, et vulnérables aux effets néfastes des cyclones tropicaux, des ondes de tempête et des inondations, et qui prévoient une élévation du niveau des mers liée au changement climatique. Pour bénéficier de services météorologiques, climatologiques et hydrologiques adéquats, ces pays ont besoin d’un personnel qualifié et compétent que seuls des partenariats de ce type peuvent fournir.

Fédération de Russie

Tous les ans, le Gouvernement russe, en collaboration avec l’OMM, octroie des bourses à des étudiants en météorologie et hydrologie, pour des cursus qui portent aussi sur l’écologie, l’économie, la gestion et l’océanographie. Au cours des quatre dernières décennies, plus de 170 boursiers de l’OMM – dont 50 ces dix dernières années – ont achevé leurs études avec succès à l’Université hydrométéorologique d’État de la Fédération de Russie à Saint-Pétersbourg. Bon nombre d’entre eux ont accédé à des postes influents de haut niveau au sein de leurs Services météorologiques  hydrologiques nationaux.

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord

Au fil des ans, le Service météorologique britannique (Met Office) a parrainé des étudiants afin qu’ils suivent des cursus universitaires consacrés à des domaines très variés, allant de la météorologie aux affaires. Ce partenariat entre le Met Office et l’OMM a vraiment fait ses preuves en 2011 lorsque l’Université de Reading a créé un programme de maîtrise en météorologie et climatologie appliquées avec un volet gestion, destiné spécifiquement aux Membres de l’OMM. L’OMM et le Met Office ont officialisé les dispositions pratiques de cette collaboration en signant un mémorandum d’accord en mars 2012. Six boursiers ont achevé le premier cours avec succès en septembre 2012, et cinq autres issus de diverses régions du monde entreprendront le cursus de maîtrise 2012.


Équité entre les sexes

«Les connaissances et les compétences que j’ai acquises dans le cadre du programme de bourses d’études ont eu un effet positif sur la qualité des services météorologiques et climatologiques de mon pays.» Mme Irene Bernard KALUMBETE, République-Unie de Tanzanie“

L’OMM assure l’équité entre les sexes lors de l’élaboration et de l’exécution de ses programmes. La dimension sexospécifique est une préoccupation majeure lors de la sélection des bénéficiaires des bourses d’études de l’OMM. Les femmes des pays en développement ont besoin de posséder certaines connaissances et compétences pour être bien représentées et pleinement intégrées dans les processus décisionnels où les questions relatives au temps, au climat et à l’eau entrent en ligne de compte.

En 2012, l’Université des femmes Ewha de la République de Corée a lancé un programme d’études pour les 2e et 3e cycles dans le domaine de la météorologie au sein du Département des sciences et génie atmosphériques, cursus sanctionné par des diplômes de maîtrise et de doctorat. Les cours se dérouleront en anglais. En mai 2012, l’OMM et l’Université Ewha ont conclu un accord pour promouvoir ensemble la formation des femmes dans le domaine de la météorologie. En vertu de cette entente, l’Université Ewha propose, par l’intermédiaire de l’OMM, jusqu’à deux bourses d’études par an pour une formation du niveau maîtrise.


Élargir le champ des connaissances

Dans le domaine des bourses, l’activité consiste surtout à aider les Membres à former un vivier de personnel qualifié, mais les compétences acquises dans le cadre de la formation pratique ne sont pas négligées pour autant. L’OMM offre, en partenariat avec un nombre croissant d’établissements, des possibilités de formation en cours d’emploi.

La formation en cours d’emploi à l’Administration météorologique chinoise pour les boursiers diplômés de la NUIST a déjà été mentionnée. Des pays tels que l’Autriche, l’Allemagne, la Norvège, la Roumanie, l’Espagne, la France et la Suisse ont également prêté leur concours pour ce type de formation. Ces programmes renforcent les liens entre la communauté météorologique et la communauté climatologique, en faisant découvrir tant aux hôtes qu’aux boursiers diverses méthodes de travail et en les aidant à cerner des préoccupations et problèmes communs.

Depuis plus de 20 ans, l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA) offre aux boursiers une formation pratique à la météorologie et à la climatologie opérationnelle.

La coopération entre la NOAA et l’OMM est articulée autour de quatre volets:

• Bureau pour l’Afrique – Des bourses sont accordées à des météorologues et scientifiques africains de métier qui suivent une formation au Climate Prediction Centre pendant des périodes de quatre mois. Ce Bureau gère la section météorologique et la section climatologique. Les candidats doivent s’engager à réintégrer leur lieu d’affectation dans leur pays d’origine pendant au moins un an dès leur formation achevée;
   
• Bureau pour l’Amérique du Sud et les régions tropicales – Le programme de quatre mois est conçu pour répondre aux besoins opérationnels d’un bureau de prévision moderne, et pour tirer le meilleur parti possible des outils disponibles et de la prévision objective dans les domaines de la climatologie, de l’hydrologie et de la météorologie tropicales appliquées;
   
• Bureau pour le Pacifique – Des bourses d’études de six semaines sont accordées aux prévisionnistes du Pacifique Sud. À l’instar du programme de l’Amérique du Sud et des régions tropicales, ce programme est également adapté aux besoins opérationnels d’un bureau de prévision moderne et conçu pour tirer le meilleur parti possible des outils disponibles et de la prévision objective dans les domaines de la climatologie, de l’hydrologie et de la météorologie tropicales appliquées;
   
• Détachements de courte durée au Centre d’avis d’ouragans pour les prévisionnistes des Caraïbes.
  
  
  Le Cadre mondial pour les services climatologiques
  
  Dans le cadre de son Programme de bourses d’études, l’OMM a déjà commencé à mettre en place des partenariats pour renforcer la formation d’experts pour les besoins du Cadre mondial pour les services climatologiques. C’est pourquoi un arrangement a été conclu avec le Met Office du Royaume-Uni pour que des experts issus de pays en développement et de PMA puissent recevoir à l’Université de Reading une formation en météorologie appliquée et gestion au niveau de la maîtrise. Cette maîtrise devrait aider les participants à acquérir les compétences voulues pour mettre au point des applications ou des services météorologiques et climatologiques. Le programme est destiné, exclusivement pour le moment, à des ressortissants de pays en développement, surtout à ceux qui travaillent pour les Services météorologiques nationaux de PMA. Il complète par un volet gestion la plupart des modules météorologiques et climatologiques du programme de météorologie appliquée. Le retour d’information émanant du premier groupe de diplômés a été très positif.
  
  L’OMM a également amorcé une collaboration avec le Centre mondial d’excellence de l’Université de Kyoto, au Japon, dans le cadre d’un programme expérimental qui a pour objet la «Science de la durabilité et de la capacité de survie au service d’une population capable de s’adapter à des conditions météorologiques extrêmes». Ce programme est axé sur l’adaptation au changement climatique et à l’évolution de la fréquence, de l’intensité et de l’ampleur des phénomènes météorologiques extrêmes qui ont un impact considérable sur les populations du monde entier. Il comporte à la fois des cours et des activités de recherche intensive sous la supervision étroite d’un ou de plusieurs professeurs. L’OMM poursuivra sa collaboration avec l’Université de Kyoto pour assurer le maintien de son programme dans une perspective à long terme.
  
  Le développement soutenu des ressources humaines grâce à l’enseignement et à la formation est un élément essentiel à la viabilité des services météorologiques. L’enseignement et la formation sont importants non seulement du point de vue des techniques, mais également dans des domaines tels que la planification, la gestion, la communication et les affaires publiques, ainsi que pour d’autres fonctions administratives et d’assistance. Le Programme de bourses d’études apportera beaucoup au Cadre mondial pour les services climatologiques. Il répond à la nécessité de renforcer les capacités humaines grâce au développement d’un savoir-faire adapté dans les domaines des sciences et des politiques relatives au changement climatique. La formation des météorologues, des climatologues et des hydrologues et la formation spécialisée, comme celles qui sont offertes par l’Université de Reading et l’Université de Kyoto, sont satisfaisantes sur ce plan. Il faut accorder la priorité aux questions de développement des ressources humaines qui ont une incidence sur la capacité des Services météorologiques et hydrologiques nationaux à exercer une influence auprès des gouvernements et au sein de la société et à mieux servir les objectifs nationaux de développement.