Le Comité des ouragans de l’OMM supprime Otis et Dora de sa liste de noms relative au bassin du Pacifique Nord-Est

20 mars 2024

En raison des lourdes pertes humaines et matérielles qu’a causées l’ouragan Otis lorsqu’il a frappé la station balnéaire d’Acapulco (Mexique), en octobre 2023, le Comité des ouragans de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a retiré ce nom de la liste de noms utilisés en alternance pour baptiser les ouragans du bassin du Pacifique Nord-Est.

Le Comité a également retiré Dora de cette liste, non pas à cause de dégâts directs imputables à cet ouragan, mais pour tenir compte des sensibilités, du fait du rôle météorologique indirect qu’a joué cet ouragan dans le déclenchement des incendies de forêt qui ont ravagé Maui, à Hawaii, en août 2023. Il est à noter que le nom Dora a été retiré de la liste de noms du bassin de l'Atlantique en 1964.

Otilio et Debora viendront compléter les listes de noms administrées par l’OMM pour faciliter la communication des avis de tempête et alerter les populations au sujet de risques potentiellement mortels. Les noms de cette liste sont réutilisés tous les six ans, à moins qu’une tempête ne soit si meurtrière que son nom soit retiré des listes.

Le Comité n’a supprimé aucun nom de la liste du bassin de l’Atlantique, ce qui n’était pas arrivé depuis 2014.

Bien connue du grand public, cette nomenclature ne constitue en réalité qu’une infime partie du travail accompli par le Comité des ouragans pour sauver des vies humaines. 

«Les travaux du Comité des ouragans sont essentiels pour garantir l’état de préparation de tous les habitants de la Région vivant dans les bassins de l’Atlantique et du Pacifique Est à l’approche de la saison des ouragans de 2024, ainsi que pour réduire l’impact de ces dangereuses tempêtes sur les vies et les biens», a déclaré Michael Brennan, Président du Comité des ouragans et Directeur du Centre météorologique régional spécialisé de Miami.

Group of delegates from various countries posing for a photo at an international conference.
WMO Hurricane Committee - March 2024

La session du Comité au Panama devrait également être axée sur les priorités opérationnelles, notamment la communication de prévisions et d’alertes relatives aux risques associés au vent, aux précipitations, aux ondes de tempête et aux inondations, et les évaluations des impacts. Cette année, la session du Comité comprendra deux séances spéciales, dont l’une sera consacrée au Groupe d’experts pour les observations et les services liés à l’océan et l’autre aux systèmes d’alerte précoce pour tous.

«Le Comité des ouragans incarne l’esprit de coopération et de prestation de services qui est si nécessaire à l’OMM alors que nous relevons le plus grand défi de notre époque: la crise climatique», a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo, dans une allocution vidéo destinée aux participants de cette session.

«Nous savons tous que 2023 a été l’année la plus chaude jamais observée. Le développement d’El Niño dans le Pacifique a joué un rôle dans ce réchauffement. Toutefois, nous avons également enregistré des niveaux de réchauffement sans précédent dans l’Atlantique Nord et l’Atlantique tropical. Cette situation se poursuit en 2024», a-t-elle ajouté.

Dans l’Atlantique, la chaleur océanique record a contribué à alimenter un nombre d’ouragans supérieur à la moyenne pendant la saison 2023 et elle a fortement contrebalancé les effets habituels d’El Niño (lequel tend à réduire le nombre d’ouragans).

Saison 2023 active

En 2023, le bassin de l’Atlantique a connu 20 tempêtes nommées et le bassin du Pacifique Est 17 tempêtes nommées.
La tempête la plus forte de la saison a été l’ouragan Otis, qui a touché terre près d’Acapulco (Mexique) le 25 octobre, en tant qu’ouragan de catégorie 5 (sur l’échelle Saffir-Simpson), avec des vents soutenus soufflant à 260 km/h. Otis a battu le record de l’ouragan le plus puissant ayant touché terre dans le Pacifique oriental après avoir subi une intensification rapide au cours de laquelle la vitesse des vents a augmenté de 185 km/h en 24 heures.

Au total, 51 personnes ont péri à Acapulco et 34 sont portées disparues. Selon les autorités mexicaines, Otis a causé des pertes économiques d’environ 3,2 milliards de dollars des États Unis (dollars É.-U.) (53 198 millions de pesos mexicains). 
Dora, ouragan persistant, est entré dans la catégorie 4 en traversant certaines zones du centre et de l’est du Pacifique. En franchissant la ligne de changement de date, Dora est devenu un typhon, qui s’est affaibli en atteignant l’ouest du Pacifique. 

Dora est passé au sud des îles Hawaï le 8 août et a atteint la ligne de changement de date le 12 août. Il constitue ainsi l’un des rares cyclones tropicaux à avoir traversé les trois bassins cycloniques du Pacifique et seulement le deuxième à le faire en tant qu’ouragan (le précédent étant l’ouragan John (1994).

Il n’y a pas eu de dégâts ou de décès directement attribués à Dora. Cependant, Dora est indirectement associé aux incendies catastrophiques qui ont ravagé Maui, à Hawaï. Certains éléments indiquent que le passage de Dora dans le sud a renforcé les alizés de faible altitude, lesquels ont attisé les incendies mortels dans les îles hawaïennes.
 

Colorful satellite imagery of a hurricane displaying a well-defined eye and intense convection.
Otis near landfall as a category 5 hurricane in Acapulco near 0600 UTC 25 October 2023

Alertes précoces pour tous

Le Comité des ouragans est composé d’experts des Services météorologiques et hydrologiques nationaux. Il représente la Région IV de l’OMM (Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes) et des pays associés, dont Cabo Verde. Le Portugal et l’Espagne ont participé à la session en tant qu’observateurs.

Les principaux résultats de cette session seront présentés à la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (SIDS4), qui se tiendra à Antigua-et-Barbuda en mai 2024. 

Dans l’Atlantique, la saison des ouragans dure officiellement du 1er juin au 30 novembre. Dans le Pacifique Nord-Est, elle s’étend du 15 mai au 30 novembre. 

Chaque année, on attribue en moyenne un nom à 85 cyclones tropicaux dans le monde. Au cours des cinquante dernières années, ces phénomènes ont provoqué en moyenne la mort de 43 personnes et des dégâts se chiffrant à 78 millions de dollars É.-U. D’après les statistiques de l’OMM pour la période de 1970 à 2019, ils sont également responsables d’un tiers des décès et du préjudice économique résultant des catastrophes liées au temps, au climat et à l’eau. Le nombre de décès a toutefois enregistré une forte baisse grâce aux mesures coordonnées par le Programme concernant les cyclones tropicaux de l’OMM, qui ont permis d’améliorer les prévisions, les alertes et la prévention des catastrophes.

Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a chargé l’OMM d’élaborer un plan d’action afin que d’ici à cinq ans, chaque habitant de la planète soit protégé par des systèmes d’alerte précoce.

Les travaux du Comité des ouragans de l’OMM sont au cœur de l’Initiative «Alertes précoces pour tous».

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

  • Clare Nullis Attachée de presse de l’OMM cnullis@wmo.int +41 79 709 13 97
  • WMO Strategic Communication Office Media Contact media@wmo.int
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