Le Congrès météorologique mondial a approuvé un ensemble de réformes ambitieuses visant à appréhender de manière plus globale le système terrestre et à mettre davantage l’accent sur les ressources en eau et l’océan, à mieux coordonner les activités relatives au climat et à renforcer la concertation nécessaire pour mettre la science au service de la société. Il a ouvert la voie à une plus grande participation du secteur privé, en plein essor, et à une collaboration plus rationnelle avec les organismes d’aide au développement.
La structure de gouvernance de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sera remaniée car il convient de la rendre plus apte à affronter les défis croissants que posent notamment le changement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes, la dégradation de l’environnement et l’urbanisation, tout en mettant à profit les progrès techniques liés aux satellites, aux mégadonnées et à l’avènement des superordinateurs. Il s’agit aussi de réduire les disparités croissantes entre pays riches et pays pauvres en matière de capacités et de consacrer davantage de ressources aux activités régionales de l’OMM.
«L’Organisation météorologique mondiale est de plus en plus nécessaire à la société», a fait valoir le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, qui a été réélu pour un nouveau mandat de quatre ans.
«La lutte contre le changement climatique est un enjeu majeur pour le bien-être de l’humanité au XXIe siècle et au-delà,» a-t-il déclaré. «L’OMM contribue aux mesures d’atténuation en livrant des faits scientifiques fondés sur l’observation et la modélisation à l’intention des décideurs, et joue un rôle majeur dans les politiques d’adaptation en favorisant l’instauration de services d’alerte précoce multidangers. L’Organisation sert aussi de plaque tournante pour le transfert de connaissances et de savoir-faire entre les Services météorologiques et hydrologiques les plus avancés et ceux qui le sont moins.»
«Le Congrès a souscrit à un nouveau modèle pour l’OMM et il est de notre devoir de le concrétiser sans délai», a ajouté M. Taalas.
Lors de sa session quadriennale qui s’est achevée le 14 juin, le Congrès a élu l’Allemand Gerhard Adrian à la présidence de l’OMM, ainsi que d’autres titulaires de fonctions et les membres du Conseil exécutif. Il a approuvé une augmentation de 2 % du budget ordinaire de l’OMM, qui passe à 271 544 400 francs suisses pour la période financière 2020-2023.
«L’OMM instaure les conditions d’une coopération fructueuse entre ses Membres pour qu’ils puissent œuvrer au bien-être de leurs citoyens en s’appuyant sur l’infrastructure météorologique mondiale coordonnée par l’Organisation», a déclaré M. Adrian.
«Mon objectif consiste à améliorer encore et à pérenniser cette infrastructure de même que l’indispensable échange de données à l’échelle du globe», a-t-il ajouté. «Il en va de notre responsabilité commune de renforcer l’OMM, et c’est une tâche que j’ai particulièrement à cœur.»
Le Congrès a approuvé un nouveau plan stratégique pour concrétiser sa vision d’ensemble: «À l’horizon 2030, un monde dans lequel toutes les nations, notamment les plus vulnérables, maîtriseront mieux les conséquences socio-économiques des phénomènes extrêmes liés au temps, à l’eau, au climat et à l’environnement et auront la capacité de favoriser le développement durable grâce aux meilleurs services possibles, tant sur terre qu’en mer et dans les airs.»
Cinq buts à long terme figurent dans ce plan, ainsi que les grandes priorités suivantes:
- Renforcer la prévention et réduire les pertes humaines et matérielles causées par les conditions hydrométéorologiques extrêmes,
- Favoriser la prise de décisions qui tiennent compte des facteurs climatiques afin de renforcer la résilience et l’adaptation face aux risques,
- Accroître la valeur socio-économique des services météorologiques, climatologiques et hydrologiques et des services environnementaux connexes.
Le nouveau mode de gouvernance est calqué sur les impératifs du Plan stratégique. Suite aux réformes qui viennent d’être approuvées, les différentes commissions techniques de l’OMM seront remplacées par deux commissions mieux structurées propices à un fonctionnement plus rationnel et efficace de l’Organisation.
La Commission des observations, des infrastructures et des systèmes d’information (Commission des infrastructures) contribuera à la conception et à la mise en œuvre de systèmes mondiaux coordonnés de collecte, de traitement, de transmission et de diffusion des données d’observation du système terrestre, ainsi que des normes correspondantes, à la coordination de la production et de l’utilisation des champs normalisés d’analyse et de prévision, ainsi qu’à l’élaboration et à l’application de pratiques rigoureuses de gestion des données et de l’information pour l’ensemble des programmes de l’OMM et les domaines d’application correspondants. Le Canadien Michel Jean a été élu président de la commission.
La Commission des services et applications se rapportant au temps, au climat, à l’eau et à l’environnement (Commission des applications) contribuera à l’élaboration et à la mise en œuvre de services et d’applications se rapportant au temps, au climat, à l’eau et à l’environnement, harmonisés à l’échelle du globe, qui seront propices à une prise de décision éclairée et procureront des avantages socio-économiques à tous les groupes d’utilisateurs et à la société dans son ensemble. Le Britannique Ian Lisk a été élu président de la commission.
Le Conseil de la recherche sur le temps, le climat, l’eau et l’environnement traduira les objectifs stratégiques de l’OMM et les décisions du Conseil et du Congrès en grandes priorités en matière de recherche, et assurera la mise en œuvre et la coordination des programmes de recherche censés servir ces priorités.
Le Conseil de concertation OMM/COI (Commission océanographique intergouvernementale) de l’UNESCO coordonnera la conception, l’intégration et la mise sur pied des activités relatives aux observations océanographiques et météorologiques, à la gestion des données et de l’information, à la prestation de services et aux systèmes de modélisation et de prévision, ainsi que les activités de recherche et de développement des capacités.
Le Groupe consultatif scientifique donnera des avis et adressera des recommandations au Congrès et au Conseil exécutif au sujet des stratégies de recherche de l’OMM et des axes scientifiques autour desquels devrait s’articuler autant que possible son mandat dans les domaines du temps, du climat, de l’eau et des sciences sociales et environnementales connexes.
L’Assemblée hydrologique qui s’est tenue durant la session du Congrès sera dorénavant convoquée à intervalles réguliers. L’OMM donnera davantage la priorité au renforcement des services hydrologiques opérationnels ainsi qu’à l’amélioration de la surveillance et de la prévision. Elle pourra ainsi mieux empoigner les problèmes que posent l’excès d’eau, la pénurie d’eau ou la pollution de l’eau, et les activités de gestion et de planification s’en trouveront facilitées, tout comme la prise de décision.
La réforme vise à coordonner les systèmes d’observation et de gestion des données, à normaliser observations et mesures, à instaurer des mécanismes de coopération avec des partenaires extérieurs à la communauté météorologique et à harmoniser les services dans l’intérêt des décideurs ainsi que pour accroître les retombées socio-économiques.
Le processus de réforme de l’OMM devrait apporter les avantages suivants:
- Étude du système terrestre englobant la météorologie, la climatologie, l’hydrologie, l’océanographie, la sismologie, la vulcanologie, la qualité de l’air et les gaz à effet de serre,
- Continuum de services multidangers axés sur les impacts et couvrant les domaines suivants: temps, eau, climat, aviation, navigation maritime, agriculture, urbanisme, énergie et santé,
- Approche climatologique globale: coordination des observations, des services, de la recherche et des mesures d’atténuation et d’adaptation,
- Participation plus active des Services hydrologiques aux activités de l’OMM et synergies entre la météorologie et l’hydrologie,
- Participation rationnelle et maîtrisée du secteur privé aux activités de l’OMM,
- Utilisation optimale des ressources dont disposent les Services météorologiques et hydrologiques nationaux et le Secrétariat de l’OMM, se traduisant par un soutien accru aux activités régionales.
Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec Clare Nullis, attachée de presse (courriel: cnullis@wmo.int.; tél. port.: +41 (0)79 709 13 97).