Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques: Investir dans les alertes précoces et les interventions rapides

27 janvier 2021

Genève, le 26 janvier 2021– Alors que le changement climatique entraîne une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, la nécessité de mettre en place des systèmes d’alerte précoce et d’intervention rapide a été au cœur des débats du Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques, qui s’est tenu les 25 et 26 janvier.

Climate Adaptation Summit

Genève, le 26 janvier 2021– Alors que le changement climatique entraîne une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, la nécessité de mettre en place des systèmes d’alerte précoce et d’intervention rapide a été au cœur des débats du Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques, qui s’est tenu les 25 et 26 janvier.

Ce sommet en ligne, organisé par les Pays-Bas, a réuni de hauts responsables à l’échelle mondiale et des acteurs locaux. Il a donné l’occasion aux participants de lancer un programme d’action complet pour l’adaptation et d’annoncer des contributions financières à l’appui d’initiatives visant à rendre notre monde plus résistant aux effets du changement climatique.

«Selon l’Organisation météorologique mondiale, ces 50 dernières années, on a observé plus de 11 000 catastrophes dues aux aléas météorologiques, climatiques et hydrologiques, qui ont coûté quelque 3 600 milliards de dollars É.-U», a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, lors de la séance d’ouverture.

«Les conditions météorologiques extrêmes et les phénomènes d’origine climatique ont également tué plus de 410 000 personnes au cours de la dernière décennie, en grande majorité dans des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire inférieur. C’est pourquoi j’ai appelé à une percée en matière d’adaptation et de résilience», a-t-il ajouté.

Bien que le nombre de décès ait diminué dans le monde, les populations pauvres continuent d’être exposées de manière disproportionnée.

«Une personne sur trois n’est toujours pas adéquatement couverte par les systèmes d’alerte précoce, et les dispositifs rapides fondés sur les risques n’ont pas l’envergure requise. Nous devons travailler ensemble pour que les systèmes d’alerte précoce couvrent le monde entier afin de contribuer à réduire ces pertes», a-t-il précisé lors de l’ouverture du Sommet.

Climate Adaptation Summit

Gestion des risques de catastrophe

Un événement spécial sur la gestion des risques de catastrophes – l’un des thèmes d’action du Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques – a porté sur l’urgence d’accroître les investissements dans les systèmes d’alerte précoce. Il a également été axé sur la nécessité de passer des alertes précoces aux interventions rapides fondées sur les risques avant que le danger ne survienne.

Cet événement, intitulé Getting ahead the climate curve: Investing in early warning and early action (Prendre une longueur d’avance sur le climat: Investir dans les alertes précoces et les interventions rapides), a été organisé conjointement par le Partenariat pour une action rapide tenant compte des risques (REAP), l’Organisation météorologique mondiale (OMM), par l’intermédiaire de l’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS), et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix‑Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Il a réuni des dirigeants et des décideurs, provenant notamment des pays les plus exposés au changement climatique.

La France, la Finlande et la Commission européenne y ont pris de nouveaux engagements financiers en faveur de l’Initiative CREWS pour renforcer les capacités des systèmes d’alerte précoce. Mme Carole Dieschbourg, Ministre luxembourgeoise de l’environnement, du climat et du développement durable, a présenté la stratégie d’action climatique de son pays et annoncé un doublement des financements ces cinq prochaines années à l’appui des pays les plus vulnérables, tels que les petits États insulaires en développement.

Climate Adaptation Summit

Capacités lacunaires

Les systèmes d’alerte précoce sont un moyen très efficace de s’adapter au changement climatique et de renforcer la résistance aux conditions météorologiques extrêmes. On estime que les investissements dans ces systèmes permettent de sauver des vies et de protéger des biens pour au moins dix fois leur montant.

Seuls 40 % des Membres de l’OMM indiquent avoir mis en place un système d’alerte précoce. Par ailleurs, il ressort du Rapport 2020 de l’OMM sur la situation des services climatologiques qu’il existe une incapacité générale à traduire les alertes précoces en interventions rapides.

«Aux échelons les plus élevés, la sensibilisation aux impacts du changement climatique et la volonté politique d’y faire face atteignent des niveaux sans précédent. Les systèmes d’alerte précoce et les interventions fondées sur les risques constituent l’un des moyens les plus efficaces de s’adapter au changement climatique et de réduire le nombre de victimes et les pertes économiques dues aux phénomènes extrêmes», a assuré le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas.

«Nous devons étendre les prévisions axées sur les impacts pour faciliter la transition des alertes précoces aux interventions rapides, en alertant non plus seulement sur ce que le temps sera, mais aussi sur ce qu’il fera», a-t-il déclaré. «Toutefois, pour offrir de bons services d’alerte précoce, il faut disposer de bonnes observations. Les données lacunaires en Afrique et dans d’autres parties du monde ont des conséquences négatives, en particulier dans les régions où les données sont rares, mais aussi au niveau mondial», a déclaré M. Taalas, pour expliquer la logique qui sous-tend le projet de mécanisme de financement des observations systématiques.

M. Juergen Voegele, Vice-président pour le développement durable à la Banque mondiale, a souligné la nécessité d’intensifier les investissements axés sur l’adaptation.

Parvenir aux utilisateurs finaux

Selon la Commission mondiale sur l’adaptation, lorsqu’une alerte est émise 24 heures avant le déclenchement d’une tempête ou d’une vague de chaleur, elle peut réduire de 30 % les dégâts occasionnés. Ainsi, dépenser 800 millions de dollars É.-U. pour équiper les pays en développement de tels systèmes permettrait d’éviter chaque année des pertes allant de 3 à 16 milliards de dollars É.-U.

D’après le Rapport sur les catastrophes dans le monde 2020, publié par la FICR, le nombre de personnes touchées par les catastrophes liées au climat a augmenté, mais le nombre de décès dus à ces catastrophes a diminué.

Adaptation Summit focuses on early warnings

«Cette diminution est une bonne indication de nos progrès, et un signe que la prévention des catastrophes et l’adaptation au climat portent leurs fruits», a précisé le Secrétaire général de la FICR, M. Jagan Chapagain.

«Néanmoins, ces progrès ne sont pas assez rapides, surtout dans les régions les plus durement frappées par le changement climatique. La plupart des personnes qui ont été tuées ou directement touchées par des catastrophes liées au climat provenaient de pays à revenu faible et à revenu intermédiaire inférieur. Alors que les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient, nous devons aider en priorité les personnes les plus vulnérables et les plus exposées aux risques et au stress climatiques, même si elles sont les plus difficiles à atteindre», a-t-il déclaré. À l’occasion du Sommet, M. Chapagain a lancé le cadre d’action du Partenariat REAP, qui définit la manière dont les partenaires entendent développer à grande échelle les mesures précoces fondées sur les risques, afin de protéger un milliard de personnes des catastrophes dans les années à venir.

Le Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques a permis de présenter des initiatives efficaces, qui améliorent la résilience des populations vulnérables face aux changements climatiques. Par exemple, le projet DARAJA, un mot qui signifie «pont» en swahili, a réussi à rapprocher les populations des quartiers informels de Dar es‑Salaam (Tanzanie) et de Nairobi (Kenya) et les fournisseurs d’informations sur le temps et le climat. Ce projet est financé et réalisé dans le cadre du programme WISER (Services d’information météorologique et climatologique pour l’Afrique), qui est géré par le Service météorologique du Royaume-Uni et relève du Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni.

«Dans les Caraïbes, huit pays reçoivent à présent des financements via l’Initiative CREWS et renforcent leur coordination pour lutter contre une menace commune: les ouragans», a rapporté Mme Arlene Laing, de l’Organisation météorologique des Caraïbes.

Les engagements de l’Initiative CREWS

L’Initiative CREWS a été lancée lors de la Conférence de Paris sur les changements climatiques, en 2015, avec pour objectif de réunir 100 millions de dollars É.-U. pour renforcer la résilience, en particulier dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.

On estime que grâce à ses 13 projets, qui couvrent plus de 50 pays dans le monde, les systèmes d’alerte précoce protègent 10 millions de personnes supplémentaires. Il est à noter que huit pays des Caraïbes bénéficient désormais d’un financement au titre de l’Initiative CREWS.

Le Commissaire européen à la gestion des crises, M. Janez Lenarčič, a annoncé une première contribution de 10 millions d’euros à l’Initiative CREWS.

M. Ville Skinnari, Ministre finlandais de la coopération au développement et du commerce extérieur, a indiqué que la Finlande rejoignait l’Initiative CREWS et qu’elle s’engageait à verser 5 millions d’euros à son fonds d’affectation spéciale dans le cadre de l’engagement accru des pays en faveur de l’adaptation au changement climatique. Il a précisé que cet engagement allait dans le sens des objectifs du Partenariat REAP.

Climate Adaptation Summit

L’Ambassadeur de France chargé des négociations sur le changement climatique, M. Stéphane Crouzat, a quant à lui annoncé une nouvelle contribution de 4 millions d’euros à l’Initiative CREWS, ce qui porte à 26 millions d’euros la contribution totale de son pays depuis 2016.

Le Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU sur les changements climatiques, M. Selwin Hart, s’est félicité des engagements ambitieux pris pour développer les alertes précoces et les interventions rapides via l’Initiative CREWS et le Partenariat REAP afin de protéger un milliard de personnes des catastrophes d’ici 2025.

«L’alliance conclue aujourd’hui entre l’Initiative CREWS et le Partenariat REAP représente exactement ce qui est nécessaire pour combler le fossé entre les alertes précoces et les interventions rapides, et pour protéger des vies et des biens de subsistance de la crise climatique que nous traversons», a déclaré M. Hart.

Selon Mme Anne-Marie Trevelyan, Défenseure internationale de l’adaptation et de la résilience et Ministre du commerce, de l’énergie et de la croissance écologique du Royaume-Uni, l’adaptation au changement climatique représentera un thème phare de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques prévue à Glasgow en fin d’année.

Au titre des objectifs de développement durable et du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, les gouvernements s’engagent à réduire considérablement la mortalité due aux catastrophes dans le monde et à accroître l’accès aux systèmes d’alerte précoce et leur disponibilité d’ici 2030, ainsi qu’à mesurer les progrès accomplis pour atteindre cet objectif.

Avec nos remerciements aux membres de l’Initiative CREWS


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Partenaires d’exécution de l’Initiative CREWS

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Dossier de presse
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