Madrid, Espagne, le 10 décembre 2019 – Les représentants de douze organisations internationales qui fournissent de l’aide aux pays en développement se sont réunis aujourd'hui à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques pour lancer l'Alliance pour le développement hydrométéorologique.
Les membres de l'Alliance se sont engagés collectivement à intensifier les actions visant à renforcer la capacité des pays en développement à fournir des prévisions météorologiques, des systèmes d'alerte rapide et des services liés à l’hydrologie et au climat de qualité. Ces services «hydrométéorologiques» sont le fondement d’un développement résilient puisqu’ils permettent de protéger des vies, des biens et des moyens d'existence.
Les membres fondateurs de l’Alliance pour le développement hydrométéorologique sont les suivants: la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque islamique de développement, la Banque mondiale, le Fonds pour l’adaptation, le Fonds pour l'environnement mondial, le Fonds vert pour le climat, l'Organisation météorologique mondiale, le Programme alimentaire mondial, le Programme des Nations Unies pour le développement et le Programme des Nations Unies pour l'environnement.
L'Alliance est ouverte à toutes les institutions publiques internationales œuvrant dans les domaines du développement, de l’humanitaire et des finances, qui fournissent une assistance dans le but de renforcer les capacités hydrométéorologiques des pays en développement.
«Les données scientifiques sont sans équivoque: la température moyenne de la planète a augmenté de 1,1 °C depuis la période préindustrielle et de 0,2 °C par rapport à la période 2011–2015», a déclaré Petteri Taalas, Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale. «Pour une action climatique ambitieuse, les pays doivent disposer des alertes les plus fiables et des meilleurs services d'information climatologique disponibles. Or ce n’est pas le cas pour de nombreux pays en développement, qui sont confrontés à des contraintes en matière de capacités. L’Alliance est l’outil qui nous permet de renforcer collectivement notre soutien aux plus vulnérables.»
La Vice-Présidente (Développement durable) de la Banque mondiale, Laura Tuck, a souligné l’importance du rôle de l’Alliance.
«Il est rassurant de voir tous ces intervenants mettre officiellement leurs forces en commun au sein de l’Alliance et s'engager à combler le fossé qui sépare les pays développés des pays en développement en matière de services hydrométéorologiques et d'alerte rapide», a-t-elle déclaré. «L’Alliance nous aidera à être cohérents, systématiques et efficaces dans la manière dont nous aidons les pays à se préparer aux risques climatiques et à protéger les populations.»
Les membres de l'Alliance se sont engagés à unir leurs efforts dans quatre domaines:
Premièrement, améliorer les observations systématiques pour obtenir de meilleures données en renforçant la capacité des pays à assurer le bon fonctionnement des systèmes d'observation et en cherchant des moyens novateurs pour financer les observations dans les pays en développement.
Deuxièmement, affermir le soutien donné en vue d’améliorer l'adaptation, l'atténuation et la résilience en renforçant la capacité des pays à planifier l'atténuation et l'adaptation sur la base de données scientifiques.
Troisièmement, renforcer les systèmes d'alerte précoce afin d’améliorer la gestion des risques de catastrophe en mettant en place des systèmes nationaux d'alerte multidangers axés sur l’amélioration des informations sur les risques, des capacités de prévision, de la diffusion des alertes et des réponses préventives.
Quatrièmement, accroître les investissements en vue d'une plus grande efficacité et d'une plus grande durabilité, en encourageant la mise en place de programmes conçus de façon à aller au-delà des projets individuels, notamment en renforçant systématiquement le système hydrométéorologique opérationnel de l'Organisation météorologique mondiale intégré aux niveaux mondial, régional et national.
Les mesures prises par l'Alliance pour combler le déficit en matière de capacités hydrométéorologiques sont guidées par les principes définis dans les accords des Nations Unies, notamment les objectifs de développement durable, l'Accord de Paris sur les changements climatiques et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015–2030).
Pour de plus amples renseignements: Alliance pour le développement hydrométéorologique
Déclarations des membres fondateurs de l'Alliance
Banque africaine de développement
La Banque africaine de développement a décidé de se joindre à l'Alliance, consciente des capacités limitées de certains pays africains à faire face à la vulnérabilité aux chocs climatiques extrêmes. Par l'intermédiaire de l'Alliance, nous sommes déterminés à doubler notre soutien aux pays africains et à travailler avec eux pour les aider à passer de la gestion des situations d'urgence en cas de catastrophe au renforcement de la résilience face aux effets des phénomènes météorologiques extrêmes.
Anthony Nyong
Directeur, Changements climatiques et croissance verte
Banque asiatique de développement
L’Asie et la région du Pacifique sont particulièrement vulnérables aux effets des changements climatiques et des catastrophes. Il est crucial de fournir aux pays un appui coordonné pour renforcer les systèmes intégrés d'alerte précoce multidangers de bout en bout.
Woochong Um
Directeur général, Développement durable et changements climatiques
Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD)
La BERD soutient cette initiative, car le secteur privé a besoin de données météorologiques et climatologiques fiables pour prendre des décisions plus rationnelles en matière d'investissement dans le contexte des changements climatiques.
Terry McCallion
Directeur, Efficacité énergétique et changements climatiques
Banque islamique de développement
Il est essentiel de fournir des services hydrométéorologiques efficaces si l’on souhaite protéger les moyens de subsistance et améliorer la résilience des communautés face aux changements climatiques grâce à des systèmes améliorés d'alerte précoce et d’intervention axés sur l’atténuation des risques liés aux changements climatiques et aux catastrophes.
Amadou Thierno Diallo
Directeur général par intérim, Pratiques globales
Banque mondiale
L'année 2019 a été catastrophique du point de vue de l'impact des phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui souligne bien la nécessité d'améliorer et de mieux coordonner les services hydrométéorologiques et d'alerte précoce: dans le sud-est de l’Afrique, les cyclones tropicaux Idai et Kenneth ont fait 1 300 victimes et entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes; l'ouragan Dorian, qui a causé des dégâts chiffrés en milliards de dollars, a été le plus intense jamais enregistré aux Bahamas. L'Alliance pour le développement hydrométéorologique, ainsi que ses engagements, sont essentiels pour assurer que les pays obtiennent les meilleurs conseils et le soutien dont ils ont besoin face aux défis croissants des changements climatiques.
Laura Tuck
Vice-Présidente, Développement durable
Fonds pour l’adaptation
Le Fonds pour l’adaptation est honoré d'adhérer à l'Alliance pour le développement hydrométéorologique. Cet important partenariat s'inscrit parfaitement dans la mission du Fonds, qui est d'aider les communautés les plus vulnérables à s'adapter et à renforcer leur résilience face aux changements climatiques. Actuellement, 20 % du portefeuille de projets concrets sur le terrain sont consacrés à la réduction des risques de catastrophe, car le Fonds est fermement convaincu qu’il est indispensable de s’appuyer sur des services hydrométéorologiques fiables et solides pour soutenir l'adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement, lesquels sont confrontés à des impacts et des défis croissants dans ce domaine.
Sylviane Bilgischer
Présidente du Conseil
Fonds pour l’environnement mondial
On ne saurait trop insister sur la valeur des prévisions météorologiques et des alertes précoces de qualité qui, en raison des changements climatiques, sont toujours plus nécessaires à la résilience des moyens de subsistance et de l’économie des pays en développement. L'Alliance pour le développement hydrométéorologique revêt une importance particulière en tant que partenariat, en ce qu’elle permet de faire progresser de manière systématique les mesures d'adaptation aux changements climatiques. Le Fonds pour l'environnement mondial est ravi de lui apporter son soutien.
Naoko Ishii
Administratrice générale–Présidente
Fonds vert pour le climat
Fort du succès de la récente reconstitution des ressources, le Fonds vert pour le climat redouble d'efforts pour faire face à l'urgence de la crise climatique, notamment en renforçant la capacité des pays et communautés les plus vulnérables à faire face aux changements climatiques, à les gérer et à y réagir. Plus de 75 % de toutes les contributions déterminées au niveau national soulignent qu’il importe d'améliorer les systèmes d'information climatologique et d'alerte précoce. En collaboration avec les partenaires de l'Alliance, le Fonds vert pour le climat s’est engagé à accélérer la mise en œuvre d'initiatives novatrices qui répondront à ce besoin, à moderniser les services hydrométéorologiques et à renforcer la résilience de millions de personnes dans le monde.
Yannick Glemarec
Directeur exécutif
Organisation météorologique mondiale (OMM)
Les données scientifiques sont sans équivoque: la température moyenne de la planète a augmenté de 1,1 °C depuis la période préindustrielle et de 0,2 °C par rapport à la période 2011–2015. Pour une action climatique ambitieuse, les pays doivent disposer des alertes les plus fiables et des meilleurs services d'information climatologique disponibles. Or ce n’est pas le cas pour de nombreux pays en développement, qui sont confrontés à des contraintes en matière de capacités. L’Alliance est l’outil qui nous permet de renforcer collectivement notre soutien aux plus vulnérables.
Petteri Taalas
Secrétaire général
Programme alimentaire mondial
Les organismes humanitaires sont confrontés à un nombre croissant de chocs climatiques. Dans un tel environnement, il nous faut passer d'une simple réaction aux crises à leur anticipation et à une gestion plus efficace des risques. Les informations hydrométéorologiques de qualité sont une pièce essentielle de ce puzzle: elles nous permettent de déclencher une action préventive en collaboration avec les gouvernements avant que les aléas climatiques ne se transforment en catastrophes.
Gernot Laganda
Chef, Programmes Climat et Réduction des risques de catastrophe
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
L’Alliance marque le début d'une nouvelle génération dans le domaine de la coopération mondiale visant à fournir des services climatologiques de bout en bout aux personnes vulnérables dont la vie et les moyens d'existence sont mis à rude épreuve par l'irrégularité des précipitations, la sécheresse, les inondations et la hausse des températures. Depuis 2008, 9,6 millions de personnes ont bénéficié de l'appui apporté par le PNUD en vue d’améliorer l'accès aux informations climatologiques dans 50 pays. Conjugués à des actions solidement étayées en faveur du climat, à une meilleure gouvernance pour les questions liées au climat et à un renforcement des contributions déterminées au niveau national, ces services et cette coopération élargie accéléreront les efforts que le PNUD déploie à l’échelle de la planète pour atteindre les cibles définies dans l'Accord de Paris et les objectifs de développement durable.
Pradeep Kurukulasuriya
Directeur et Coordonnateur exécutif
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)
Investir dans la planification de l'adaptation et la science est une condition préalable essentielle à la paix et à la stabilité dans le monde. Plus nos services hydrométéorologiques seront efficaces, meilleure sera notre capacité d'observer et de prévoir les impacts des changements climatiques et d'assurer une gestion environnementale efficace, la réduction des risques de catastrophe et la sécurité alimentaire.
Inger Andersen
Directrice exécutive
Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec Clare Nullis, attachée de presse (courriel: cnullis@wmo.int.; tél. port.: +41 (0)79 709 13 97).