Lancement d’une coalition sur la santé, l’environnement et le changement climatique

29 mai 2018

Les dirigeants de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) lancent une coalition mondiale sur la santé, l’environnement et le changement climatique. Alors que les problèmes environnementaux, et notamment la pollution atmosphérique, coûtent la vie à 12,6 millions de personnes chaque année, l’un des principaux objectifs de cette coalition est de réduire ce nombre.

Les dirigeants de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) lancent une coalition mondiale sur la santé, l’environnement et le changement climatique. Alors que les problèmes environnementaux, et notamment la pollution atmosphérique, coûtent la vie à 12,6 millions de personnes chaque année, l’un des principaux objectifs de cette coalition est de réduire ce nombre.

M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, M. Erik Solheim, Directeur exécutif du PNUE, et M. Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM, ont présenté aux délégués de l’Assemblée mondiale annuelle de la Santé les priorités, les opportunités et les défis pour les mois et les années à venir.

«Si nous souhaitons obtenir la "Santé pour tous", nous allons devoir limiter les coûts de la santé et pour cela, il faut trois choses: de la prévention, de la prévention et encore de la prévention,» a indiqué M. Tedros. «Nous devons faire en sorte que l’air soit pur, l’eau potable et l’alimentation nutritive.»

D’après l’OMS, environ 7 millions de personnes meurent prématurément chaque année de maladies causées par la pollution atmosphérique, y compris d’accidents vasculaires cérébraux, de maladies cardiaques, d’affections respiratoires et de cancers. La pollution atmosphérique de la plupart des grandes villes dépasse les valeurs recommandées par l’OMS.

Nombre de polluants dangereux pour la santé sont aussi nocifs pour l’environnement et intensifient le changement climatique. Le carbone noir, émis par les moteurs diesel, les cuisinières et l’incinération des déchets, et l’ozone troposphérique sont deux polluants dangereux mais qui ont une courte durée de vie dans l’atmosphère. On estime qu’en réduisant les émissions de polluants de ce type, provenant de la circulation des véhicules, des cuisinières, de l’agriculture et de l’industrie par exemple, on pourrait contribuer à diminuer le réchauffement mondial de 0,5 °C d’ici 2050.

M. Taalas a souligné qu’il était nécessaire de s’attaquer aux polluants à courte durée de vie, mais que le grand défi était de réduire les émissions de dioxyde de carbone. En effet, ce dernier est le principal gaz responsable du changement climatique et il persiste dans l’atmosphère et les océans pendant des milliers d’années.

M. Taalas a indiqué qu’en 2017, les concentrations moyennes mondiales de CO2 avaient dépassé le seuil des 400 ppm et que la moyenne des températures avait été supérieure de 1,1 °C aux niveaux de l’époque préindustrielle. Il a précisé que le changement climatique avait des répercussions négatives sur les économies des pays en développement et que le coût des catastrophes naturelles, notamment des cyclones tropicaux, avait battu un nouveau record l’année dernière.

Il a appelé à accélérer l’application de l’Accord de Paris sur le changement climatique pour contenir la hausse des températures en deçà de 2 °C d’ici la fin du siècle.

«D’un point de vue réaliste, on s’attend plutôt à une hausse de 2 à 4 °C. Si nous utilisons toutes les ressources en combustibles fossiles, elle sera de 8 °C» a-t-il précisé.

M. Taalas a également indiqué que le monde disposait de 30 ans pour réduire son empreinte carbone, juguler les émissions de gaz à effet de serre et passer à des énergies propres et renouvelables en recherchant une solution efficace tant contre le changement climatique que contre la pollution.

«La nécessité urgente de combattre la pollution dans des pays tels que la Chine a donné une nouvelle impulsion aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de lutte contre le changement climatique à long terme» a déclaré M. Solheim.

«Si nous accélérons l’exploitation de sources d’énergie renouvelable, moins de personnes mourront à cause de la pollution atmosphérique, alors créons un environnement sans pollution» a-t-il ajouté.

L’OMM collabore déjà étroitement avec l’OMS et le PNUE, mais, au sein de cette coalition, préconisée par la COP 22 à Marrakech, elle va s’appuyer sur les Services météorologiques nationaux pour renforcer la protection de la santé contre les risques environnementaux et les risques liés au changement climatique.

Il s’agira d’améliorer les services climatologiques, tels que les prévisions saisonnières, qui permettent de mieux gérer les maladies influencées par le climat comme le choléra et le paludisme, les avis de vagues de chaleur - pour lutter contre ce problème grandissant - et les services d’alerte précoce multidangers en cas de conditions météorologiques à fort impact, comme les cyclones tropicaux.

La coalition va d’abord faire porter ses travaux sur la qualité de l’air avec cinq domaines d’action communs. Grâce à son réseau d’observation, son Système d'annonce et d'évaluation des tempêtes de sable et de poussière (SDS-WAS) et ses stations de la Veille de l'atmosphère globale, l’OMM soutiendra les efforts déployés au plan mondial pour améliorer la cartographie et le suivi de la qualité de l’air.

Le SDS-WAS peut être très utile pour savoir où et quand des tempêtes de poussière peuvent se déclencher, et permettre ainsi aux partenaires du secteur sanitaire de planifier plus efficacement leurs interventions. Par ailleurs, ces derniers peuvent profiter du suivi et des prévisions de l’OMM s’agissant de l'atmosphère mondiale lors des pics de pollution de l’air, par exemple pendant les tempêtes de poussière.

Ainsi, la coalition mondiale sur la santé, l’environnement et le changement climatique s’attachera à mettre en commun les compétences et à parvenir à une meilleure coordination. L’un de ses résultats les plus immédiats sera une conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé, qui aura lieu à Genève, du 30 octobre au 1er novembre 2018.

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