Le Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC) (en anglais) permet aux secteurs et aux populations vulnérables de faire face et de s'adapter à la variabilité et à l'évolution du climat. Comment? En procurant des informations basées sur la science qui pourront être intégrées dans les plans, les politiques et les pratiques. Le CMSC veille à ce que le contexte décisionnel et les besoins des «utilisateurs» occupent une place centrale dans les activités d'élaboration. Cette manière de mettre au point les services climatologiques modifie les relations dynamiques entre le bénéficiaire et le prestataire, valorisant leurs savoirs respectifs et les engageant dans une démarche de coproduction. Il en va tout autrement dans la chaîne linéaire classique de production d'informations sur le temps et le climat, où les données sont recueillies, les informations élaborées et les produits transmis aux utilisateurs sans trop savoir si le résultat est de nature à faciliter la prise de décisions.
Fin 2013, plusieurs organismes ont entrepris de valider le concept de CMSC (en anglais) avec l'appui du Ministère norvégien des affaires étrangères. Le Programme d'adaptation pour l'Afrique devait accroître la résilience des populations les plus vulnérables face aux aléas météorologiques et climatiques grâce à la fourniture de meilleurs services en Tanzanie et au Malawi, au profit notamment de la sécurité alimentaire, la santé et la réduction des risques de catastrophe.
Cet article expose les enseignements qui ont été tirés de la partie du projet axée sur la sécurité alimentaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Programme de recherche sur les changements climatiques, l'agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS) du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale ont codirigé ce volet du projet; les activités ont été mises en œuvre avec le Service météorologique de Tanzanie (TMA), le Département des changements climatiques et des services météorologiques (DCCMS) du Malawi et un éventail de partenaires nationaux et locaux.
Des services climatologiques axés sur l'agriculture et la sécurité alimentaire
Les populations rurales de Tanzanie et du Malawi sont durement touchées par les impacts de la variabilité et de l'évolution du climat. Les intenses sécheresses et les terribles inondations survenues ces dernières décennies, conjuguées à l'irrégularité des pluies et à la modification des régimes de précipitation, ont accentué l'insécurité alimentaire et rendu plus difficile le relèvement après chaque événement. Le Programme ciblait les populations vulnérables souffrant d'insécurité alimentaire dans les districts de Longido, Kiteto et Kondoa enTanzanie et dans les districts de Balaka et Zomba au Malawi. Quand c'était possible, les activités étaient associées à l'Initiative en faveur de la résilience des communautés rurales (R4) du PAM qui propose une méthode de gestion des dangers intégrant la microassurance, le crédit, l'épargne et la réduction des risques.
La compréhension des besoins des utilisateurs
Au début du Programme, en 2014, le PAM a coordonné dans les deux pays des consultations auprès des parties prenantes afin de savoir quelles informations climatologiques étaient fournies et comment elles parvenaient aux utilisateurs finals. Il a organisé séparément une série de consultations des citoyens, par le biais d'un exercice participatif de planification communautaire. Cela a permis de connaître les besoins en matière de services climatologiques, les moyens de communication souhaités, les prévisions météorologiques disponibles, la confiance qui leur était accordée et les catégories de produits qui apparaissaient les plus utiles. Par l'entremise du Centre mondial d'agrosylviculture, le CCAFS a enquêté auprès de 660 fermiers et consulté 85 sources privilégiées afin d'évaluer les informations dont ont besoin les agriculteurs et d'établir les niveaux de référence (Coulibaly et al., 2015a,b). Les résultats des consultations des parties prenantes et de l'enquête d'évaluation ont été validés lors d'un atelier national de consultation sur la radio et les technologies de l'information et de la communication (Hampson et al., 2015; Kaur et al., 2015).
Les niveaux de référence et les conclusions de l'atelier ont guidé la mise au point des services climatologiques et des modes de diffusion requis pour atteindre les localités. L'enquête a aidé à définir une façon concertée et participative d'établir et de fournir les informations. Elle a précisé les produits climatologiques à communiquer en priorité aux agriculteurs et aux éleveurs, par exemple. Il est apparu que les membres de la population prenaient les décisions touchant les moyens de subsistance à la lumière de divers éléments: les prévisions saisonnières, la date de début des pluies, la probabilité de phénomènes extrêmes, la date de fin des pluies et la répartition intrasaisonnière des précipitations. Ils estimaient important que les informations leur parviennent plus rapidement et à l'échelle locale. Ils souhaitaient également recevoir des indications sur les meilleures décisions à prendre et les meilleurs choix à effectuer compte tenu des prévisions. Dans les deux pays, les modes de communication préférés étaient les services de vulgarisation agricole, la radio et la téléphonie mobile (surtout pour les femmes). Les entretiens ont révélé que les villageois continuaient d'utiliser le savoir ancestral pour prendre des décisions sur les cultures et autres moyens de subsistance, même s'ils reconnaissaient qu'il n'est pas toujours fiable. Dans la majorité des cas, une plus grande confiance était accordée aux connaissances ancestrales qu'aux prévisions officielles du temps.
La prestation des services climatologiques
Les agents de vulgarisation agricole, le personnel des Services météorologiques, les bénévoles de la Croix-Rouge et les autres intermédiaires ont reçu une formation sur l'obtention, l'analyse et la diffusion des informations climatologiques selon la méthode PICSA (approche participative des services climatologiques en faveur de l'agriculture). Élaborée par l'Université de Reading, cette méthode conjugue les informations locales sur le climat à des outils de planification personnalisés afin d'aider les exploitants à prendre des décisions en fonction des options et des risques. Lors d'un premier atelier, les fermiers évaluent leurs stratégies d'exploitation agricole et d'activités de subsistance par rapport aux risques climatiques; pour cela, ils dressent le bilan des ressources employées et établissent le calendrier des travaux saisonniers. Des séries de données climatologiques servent à expliquer la variabilité et les tendances du climat local et à calculer la probabilité que les conditions attachées aux différentes options de gestion soient réunies pendant le calendrier arrêté. Les fermiers cherchent des moyens de modifier leurs pratiques agricoles ou autres et précisent les risques, coûts, avantages et conditions de pluviosité qui leur sont associés. Juste avant le début de la saison de culture, les animateurs présentent les prévisions saisonnières, guident leur interprétation et les utilisent pour actualiser les calendriers dressés plus tôt en fonction des risques propres à l'espèce ou au cultivar. Les participants mettent à jour leurs plans et décident des aménagements à apporter pour la saison à venir. La méthode PICSA a été employée lors de cinq ateliers qui ont formé 325 intermédiaires dans les deux pays.
À la formation des intermédiaires s'est ajoutée l'organisation de la fourniture des services par radio et SMS. Les organisations Fonds Radios Rurales et Radios Rurales Internationales ont été choisies comme partenaires pour élaborer et diffuser des émissions interactives sur les services climatologiques (Perkins et al., 2015). La société Zodiak Broadcasting Station a été engagée au Malawi; 3 595 exploitants agricoles ont reçu des informations agroclimatiques par SMS en 2016 et quelque 5 000 fermiers en ont pris connaissance par des émissions de radio nationales. Le Fonds Radios Rurales a mis en place un mécanisme de retour d'information sur les services climatologiques par le biais d'une émission de radio nationale et d'une plate-forme SMS interactive. En Tanzanie, un service de SMS destiné aux populations rurales avait été lancé en 2012 par un partenariat réunissant le TMA, le CCAFS et l'Université d'agriculture Sokoine; il a été renforcé et élargi au sein du Programme, pour atteindre 6 000 abonnés - 10 fois plus que le nombre initial d'utilisateurs.
On s'est attaché à augmenter le nombre de femmes pouvant recevoir des informations climatologiques par la radio, les études préparatoires ayant révélé qu'elles disposaient d'un accès nettement moindre que les hommes à ce moyen de communication. Au Malawi, des groupes d'écoute d'émissions spécialisées ont été créés et dotés d'appareils radio à énergie solaire afin d'atteindre également les femmes. L'initiative a remporté un franc succès et les membres des groupes d'écoute étaient considérés comme des «experts du climat local» car ils transmettaient les principaux messages communiqués à la radio.
La coproduction de l'information climatologique
L'une des innovations a été l'organisation dans les districts de Journées de planification et de révision, au titre de la démarche de coproduction. Une diversité d'acteurs participaient à ces journées, tenues après la parution d'une prévision saisonnière. Les services de district, le personnel du SMHN, les agents de vulgarisation agricole et les autres parties prenantes à l'échelon des localités et des districts préparaient ensemble les messages à transmettre aux communautés souffrant d'insécurité alimentaire, accompagnés d'un ensemble d'options (avis), avant le début de chaque saison agricole. C'était aussi l'occasion d'évaluer les progrès et d'indiquer au SMHN les améliorations à apporter aux services procurés à la population. De telles journées ont eu lieu au Malawi en octobre et en novembre 2015, et en Tanzanie en décembre 2016.
La méthode PICSA requiert absolument des données historiques. Lorsqu'elles étaient insuffisantes ou inadéquates, les SMHN ont récupéré les relevés anciens, ont contrôlé leur qualité et les ont numérisés. À partir des données passées, ils ont déterminé les caractéristiques du climat dans les districts et ont présenté leurs analyses aux intermédiaires, puis aux fermiers, dans le but d'aider ceux-ci à comprendre le climat local. L'Université de Reading a prêté son concours à ces travaux. En Tanzanie, le personnel du TMA a reçu une formation sur les meilleurs outils de réduction d'échelle des prévisions saisonnières, dont l'outil PCT (prévisibilité du climat) de l'Institut international de recherche sur le climat et la société. Depuis 2014, les prévisions pour la saison des pluies font l'objet d'une réduction d'échelle dans cinq districts deTanzanie. Au Malawi, le DCCMS a réduit l'échelle des prévisions saisonnières nationales au profit de 27 des 28 districts du pays, avec actualisation des prévisions de district à la mi-saison. Il voulait, en établissant des prévisions adaptées et localisées pour le district de Balaka, répondre à la demande de prévisions saisonnières plus fiables et plus précises formulée par les utilisateurs.
Resultats
Le CCAFS et le PAM ont demandé à la société Statistics for Sustainable Development d'évaluer en toute indépendance l'utilité des activités liées aux services climatologiques par rapport aux besoins des agriculteurs et des éleveurs. Pour leur part, le Centre de recherche international sur l'environnement et le climat (CICERO) et l'Institut Chr. Michelsen se sont chargés du suivi et de l'évaluation de l'ensemble du Programme.
Les services climateologiques ont guidé les décisions
Bien que l'accès à l'information climatologique et les modes de communication aient varié d'un emplacement à l'autre, la majorité des fermiers participants ont indiqué avoir changé au moins une de leurs décisions (tableau 1). Au Malawi, 97 % des répondants de la population témoin ont déclaré avoir apporté des modifications à leurs cultures, troupeaux ou autres moyens de subsistance d'une saison à l'autre. Ce chiffre était de 52 % enTanzanie, mais avec de nets écarts entre les trois districts: 70 % des répondants à Kiteto et 68 % à Kondoa avaient modifié leurs décisions en fonction des services climatologiques, seulement 8 % à Longido.
L'information climatologique servait surtout à la gestion des cultures. Dans le district de Balaka, au Malawi, sept agriculteurs sur huit ont indiqué avoir opté pour une variété de maïs plus précoce en raison de la climatologie locale. Peu d'éleveurs ont tenu compte de l'information climatologique, comme le montre le faible pourcentage de répondants dans le district tanzanien de Longido. L'exercice de surveillance et d'évaluation du Programme dirigé par CICERO en Tanzanie pourrait apporter une réponse. Lors des entretiens à Longido, les agents de vulgarisation ont indiqué qu'ils n'avaient pas fourni les prévisions saisonnières pendant la formation PICSA, comme c'était prévu, estimant qu'elles étaient constamment inexactes (West et al., 2018). Une autre explication possible est le fait que le projet a débuté dans ce district avant que soient intégrées les journées de planification et de révision destinées à traduire et adapter les prévisions saisonnières. Quoi qu'il en soit, ce résultat montre la nécessité de procurer des orientations ou avis très précis aux éleveurs.
“[Les interventions] m'ont surtout ouvert l'esprit, je comprends maintenant comment évolue le temps et je peux planifier en conséquence.” - Extrait d'un entretien, étude de cas au Malawi
Le rapport CICERO met en évidence l'importance de tenir compte des limites que les conditions sociales imposent à l'adaptation et rappelle que l'information climatologique seule n'induit pas toujours un changement de comportement (West et al., 2018). Ainsi, certains agriculteurs ont refusé de changer de variété de culture quand les espèces de remplacement étaient impropres à la consommation humaine (West et al., 2018).
“Je sais que j'ai survécu [aux mois de famine] parce que j'ai cultivé plusieurs variétés de plantes.” - Extrait d'un entretien, étude de cas au Malawi
Les résultats étaient différents au Malawi. Après la formation PICSA, les fermiers avaient obtenu un meilleur rendement de leur exploitation en adoptant les semences hybrides, les méthodes de paillage et les techniques d'agriculture de conservation. Il semble que les éleveurs aient commencé à vacciner le bétail et à consulter davantage les vétérinaires après avoir reçu des informations climatologiques par radio ou texto.
Les services climatologiques ont amélioré l'agriculture de subsistence
La majorité des fermiers qui avaient reçu la formation PICSA et les informations climatologiques estimaient que leur famille vivait mieux. Beaucoup percevaient davantage leur exploitation comme une entreprise et avaient plus d'assurance dans leurs décisions touchant l'agriculture et les moyens de subsistance (tableau 1). Parmi les avantages mentionnés figuraient l'augmentation de la production et des revenus, la possibilité d'accéder aux soins et à l'instruction, la réduction du temps de travail comme journalier sur d'autres exploitations et le statut rehaussé à l'intérieur de la communauté et du foyer. Dans le district de Balaka, les fermiers ont indiqué que leurs voisins les admiraient parce qu'ils avaient obtenu un certain rendement, aussi minime soit-il, une année où beaucoup n'avaient rien récolté du tout.
“Je peux dire que [l'initiative] a modifié le rendement parce que si j'avais encore planté le maïs local la saison dernière, je n'aurais même pas récolté un sac.” - Extrait d'un entretien, étude de cas au Malawi
Alors que plus de femmes que d'hommes indiquaient mettre à profit la formation sur les produits climatologiques pour prendre des décisions, plus d'hommes que de femmes rapportaient une amélioration des conditions de vie de la famille. Il est possible que l'explication se trouve dans l'accès aux ressources et à la prise de décisions au sein des ménages - très souvent, les hommes peuvent investir davantage de ressources et accéder plus facilement aux marchés et aux biens (semences de qualité) que les femmes.
“Après avoir vendu une partie de mon troupeau de race locale, j'ai acheté des vaches boran qui ont commencé à produire plus de lait. J'ai aussi utilisé l'argent de la vente pour construire une maison avec des toilettes.” - Extrait d'un entretien, étude de cas à Longido
L'efficacité des modes de communication
Les villageois ont trouvé les émissions de radio spécialisées très utiles, surtout la présence d'experts invités qui donnaient des conseils et répondaient aux questions. La coproduction des informations a mis à contribution le personnel des SMHN, les experts du Ministère de l'agriculture et des services de vulgarisation, les membres du PAM et les spécialistes de Radios Rurales. Les enquêtes sur le terrain réalisées par le PAM ont montré que la création de groupes pour garantir que les femmes pourraient écouter les émissions de radio était une très bonne façon de transmettre l'information.
Les enseignements
Tant les succès remportés que les difficultés rencontrées au cours de la première phase du Programme d'adaptation pour l'Afrique offrent des enseignements utiles.
Un seul exercice de consultation et de détermination des attentes s'est avéré insuffisant pour adapter les services aux besoins des populations vulnérables. Les réponses apportées se sont centrées sur les produits climatologiques généraux et n'ont pas mis en avant des produits ou des modes de communication nouveaux ou améliorés. Il importe d'exécuter à intervalle régulier des exercices de coconception afin de déceler l'évolution de la compréhension des services climatologiques par les utilisateurs.
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Tableau 1.Proportion d'agriculteurs/éleveurs ayant indiqué que la formation PICSA avait eu une incidence sur la gestion de l'exploitation et le bien-être de la famille. Source: Stats4SD (2017). |
Les mécanismes de coproduction des services climatologiques aux échelles voulues ont manqué d'efficacité et de continuité au début de l'exécution. L'organisation des Journées de planification et de révision et l'élaboration des messages pour la radio sont de bons exemples d'une collaboration fructueuse. Le Programme n'a pourtant donné lieu qu'à un léger changement des modes de prestation des services par les deux SMHN participants.
Les petits exploitants bénéficient maintenant de services climatologiques qui leur offrent la possibilité d'agir. La coconception reste utile pour améliorer la compréhension des prévisions.Toutefois, les SMHN pourraient envisager de réétalonner les produits des modèles et de diffuser les résultats des vérifications de la qualité afin de résoudre les préoccupations liées à l'exactitude. Il est également recommandé d'intégrer le savoir traditionnel afin de favoriser la confiance dans les produits (West et al., 2018; Kakota et al., 2016).
Il n'est pas facile pour un SMHN de fournir régulièrement des prévisions du climat et des informations historiques sur un emplacement précis qui répondent aux attentes des agriculteurs et intègrent les modes de communication participative. Les deux SMHN ont eu de la difficulté à traiter et analyser les relevés historiques de stations pour recueillir les informations qu'exige la méthode PICSA. L'insuffisance de longs relevés numérisés de qualité contrôlée a empêché d'offrir dans un plus grand nombre de villages des services climatologiques adaptés aux besoins des fermiers, à l'échelle locale où se prennent les décisions. Des capacités et ressources sont nécessaires pour parvenir à l'échelle voulue.
Les mécanismes de participation structurés, comme la méthode PICSA, permettent aux populations de comprendre les prévisions saisonnières et les informations historiques, mais l'application à plus grande échelle exige beaucoup d'efforts et d'investissements. Quoique la méthode PICSA soit un outil intéressant, elle exige d'être adaptée au contexte local et au calendrier des activités saisonnières, puis affinée tout au long de la saison de culture selon les observations communiquées par les utilisateurs. Par ailleurs, dans les pays qui ne disposent pas d'un solide service de vulgarisation agricole, il est crucial de faire appel à des intermédiaires tels les bénévoles de la Croix-Rouge, comme cela a été fait au Malawi et en Tanzanie. L'apprentissage se fait mieux quand la population participe à la définition du plan de la formation.
Le projet conduit au Malawi et en Tanzanie a montré que la radio permettait d'atteindre une population assez vaste sans trop d'investissements et devrait être envisagée plus souvent pour procurer les services climatologiques. Les émissions interactives sont un bon moyen de sensibiliser et d'informer aux échelles de temps de la météorologie.
L'intégration des services climatologiques dans d'autres activités de gestion des risques et de renforcement de la résilience peut accroître l'efficacité globale des mesures d'adaptation. Ainsi, les fermiers qui bénéficiaient de l'initiative R4 au Malawi ont reçu un ensemble de services de gestion des risques comprenant également des informations sur le climat. L'accès élargi à ce genre d'informations, aux nouvelles pratiques et aux outils récents permet aux agriculteurs de prendre des décisions qui préserveront leurs moyens de subsistance face aux risques futurs.
Enfin, le projet a rappelé quelques principes fondamentaux
des services climatologiques - entreprise interdisciplinaire dans laquelle les partenariats sont cruciaux. Si certains partenaires ignorent au départ la nature des services en question, les agents d'exécution doivent consacrer très tôt du temps à expliquer les notions pertinentes et les liens entre diverses activités. La planification conjointe aide à faire comprendre la boucle de coproduction aux fournisseurs d'informations climatologiques, aux intermédiaires qui acheminent ces dernières et aux organisations qui permettent aux groupes cibles d'y accéder. La coproduction, quand elle est réussie, fait en sorte que les liens d'interdépendance sont constamment améliorés et privilégiés. Elle facilite aussi l'orientation de la culture institutionnelle vers la prestation de services aux échelles de temps voulues pour que les populations puissent s'adapter au changement climatique.
Les prochaines étapes
La deuxième phase du Programme d'adaptation du CMSC a été lancée en septembre 2018 au Malawi et enTanzanie. Prenant appui sur les réussites et les enseignements de la phase précédente, elle visera à mettre en pratique les cadres nationaux pour les services climatologiques et à renforcer la résilience à l'égard des risques liés au temps et au climat. Les capacités des acteurs qui contribuent à la coproduction des services climatologiques (fournisseurs, intermédiaires, utilisateurs finals, etc.) seront élargies afin que, par leur collaboration, les populations vulnérables reçoivent des informations qui favorisent la prise de décisions éclairées quand se profile un risque de nature climatique.
Références
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Coulibaly YJ, Kundhlande G, Tall A, Kaur H, Hansen J. 2015b. Which climate services do farmers and pastoralists need in Malawi? Baseline Study for the GFCS Adaptation Programme in Africa. CCAFS Working Paper no. 112. Copenhagen, Denmark: CGIAR Research Programme on Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS). hdl.handle.net/10568/65727
Hampson KJ, Chapota R, Emmanuel J, Tall A, Huggins-Rao S, Leclair M, Perkins K, Kaur H, Hansen J. 2015. Delivering climate services for farmers and pastoralists through interactive radio: scoping report for the GFCS Adaptation Programme in Africa. Copenhagen, Denmark: CCAFS Working Paper no. 111. CGIAR Research Programme on Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS). hdl.handle.net/10568/65728
Kakota T, Tostensen A. 2016. Global Framework for Climate Services Adaptation Programme in Africa: Malawi 2014-2016. LUANAR and CMI.
Kaur H, Tall A, Mwanga S, Kisanga J. 2015. Scaling Up Climate Information Services for Farmers and Pastoralists in Tanzania through ICTs and Rural Radio, Dar es Salaam on 27-28, April 2015: GFCS Adaptation Programme in Africa. CCAFS Workshop Report.
Copenhagen, Denmark: CGIAR Research Programme on Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS). hdl.handle.net/10568/69451
Perkins K, Huggins-Rao S, Hansen J, van Mossel J, Weighton L, Lynagh S, 2015. Interactive radio’s promising role in climate information services: Farm Radio International concept paper. CCAFS Working Paper no. 156. Copenhagen, Denmark: CGIAR Research Programme on Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS). hdl.handle.net/10568/70260
Stats4SD. 2017. Evaluation of Climate Services Interventions in the GFCS Adaptation Programme for Africa: Beneficiary Assessment Final Evaluation Summary Report. Report prepared by Statistics for Sustainable Development and Cramer-Njihia Consultants for the World Food Programme and CGIAR Research Programme on Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS).
West JJ, Daly ME, Yanda PZ. 2018. Evaluating User Satisfaction with Climate Services in Tanzania 2014 – 2016 Summary Report to the Global Framework for Climate Services Adaptation Programme in Africa. CICERO Senter. brage.bibsys.no/xmlui/handle/11250/2500793
Auteurs
James Hansen, Institut international de recherche sur le climat et la société, Institut de la Terre, Université Columbia, Palisades, NY, (États-Unis d’Amérique)
Katiuscia Fara, Programme alimentaire mondial, Rome, (Italie)
Kathryn Milliken, Programme alimentaire mondial, Rome, (Italie)
Clement Boyce, Département des changements climatiques et des services météorologique, Blantyre, (Malawi)
Ladislaus Chang’a, Service météorologique de Tanzanie, Dar es Salaam,(Tanzanie)
Erica Allis, Cadre mondial pour les services climatologiques, OMM