Les impacts des phénomènes hydrométéorologiques graves ne sont pas neutres du point de vue du genre. Le genre, tout comme la classe, la race, l’âge et d’autres composantes de l’identité sociale qui se recoupent, contribue à façonner les rôles, le pouvoir et les ressources dont disposent les femmes, les hommes et les personnes non binaires dans toute culture, y compris les ressources nécessaires à leur résilience. Les femmes, par exemple, sont souvent directement responsables des soins aux enfants, aux malades ou aux membres âgés de la famille, et sont donc moins aptes ou enclines à évacuer seules ou sont susceptibles de retarder l’évacuation pour sauver des membres de la famille ou des objets de valeur1,2.
|
Filles se tenant sur une digue construite à partir de sacs en plastique pour prévenir les inondations à Tarawa-Sud, dans les Kiribati (29 janvier 2020). (Source: ONU-Femmes/Rahel Steinbach.)
|
En outre, le manque d’informations pertinentes et opportunes sur les dangers imminents expose les femmes à des risques accrus. Bien souvent, les femmes ne disposent pas du même accès aux technologies, aux communications et aux services et se voient donc privées des informations essentielles. Cela est particulièrement vrai pour les femmes et les autres groupes marginalisés qui vivent dans des zones rurales ou isolées. Les canaux par lesquels l’information arrive aux personnes diffèrent également entre les sexes. Une étude menée au Népal a constaté que 71 % des hommes recevaient les messages d’alerte précoce par le biais d’une source officielle, comme les autorités publiques ou les organisations non gouvernementales (ONG), tandis que 51 % des femmes étaient informées par des sources sociales informelles, comme le bouche à oreille entre les membres de la communauté ou de la famille3.
Une étude d’ONU-Femmes et de l’UNICEF sur la parole manquante des femmes dans les initiatives de réduction des risques de catastrophe a confirmé que les normes de genre et les obstacles à la participation avaient une influence sur la vulnérabilité des femmes aux catastrophes. Le taux d’analphabétisme plus élevé et le taux de mobilité plus faible des femmes, ainsi que leur accès limité aux technologies de communication, notamment aux radios et aux téléphones portables souvent utilisés pour la diffusion des alertes précoces, sont autant de facteurs qui accentuent leur vulnérabilité. De plus, les hommes sont souvent considérés comme étant, au sein du foyer, la personne qui prend les décisions, ce qui peut mettre les femmes en danger. Il arrive que les femmes restent à la maison parce que leur mari a décidé de ne pas évacuer, ou qu’elles attendent le retour de leur mari avant de quitter les lieux. En raison des rôles et des attentes propres à chaque sexe, les femmes sont plus susceptibles de se trouver à la maison lorsqu’une catastrophe menace et d’assumer la responsabilité de l’évacuation de leur famille vers un lieu sûr4.
En outre, les besoins des femmes ne sont pas suffisamment pris en compte et les contributions et solutions qu’elles peuvent apporter en tant que femmes ne sont pas mises à profit, car bien souvent, elles n’ont pas voix au chapitre dans la conception des systèmes d’alerte précoce multidangers (MHEWS) et les processus décisionnels s’y rapportant. Lorsque les femmes participent activement, dans toute leur diversité, à l’élaboration et à la mise en œuvre des lois, politiques, plans opérationnels et procédures de gestion des catastrophes et que les MHEWS identifient les besoins divers des différents groupes et leur apportent des solutions, les initiatives de réduction des risques de catastrophe deviennent plus inclusives et accessibles et, en fin de compte, plus fructueuses. Bien que les institutions internationales et les spécialistes du développement s’accordent de plus en plus à reconnaître qu’il faut tenir compte de la situation spécifique des femmes pour comprendre et favoriser la résilience aux risques climatiques et sécuritaires, cette dimension n’est pas encore appliquée de manière significative dans la recherche et les initiatives concrètes de renforcement de la résilience climatique et de réduction des risques de catastrophe (Ide et al., 2021)5. Cet article examine ce que l’OMM, le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR) et ONU-Femmes ont appris concernant l’évaluation de la dimension hommes-femmes dans la réduction des risques de catastrophe et les systèmes d’alerte précoce, et comment les partenaires du système des Nations Unies conjuguent leurs efforts pour mieux aider les Membres dans ce domaine.
«Des initiatives bien pensées en matière de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation aux changements climatiques peuvent, lorsqu’elles prévoient une participation pleine et effective des femmes, favoriser une réelle égalité des sexes et œuvrer pour l’autonomisation des femmes, tout en veillant à atteindre les objectifs fixés en matière de développement durable, de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation aux changements climatiques.» – Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, recommandation 37.
Ce que nous avons appris
La saison cyclonique 2017 a été la plus coûteuse que les Caraïbes aient connue avec 17 tempêtes baptisées, parmi lesquelles 6 ouragans majeurs. La plupart des dommages ont été infligés par les ouragans Harvey, Irma et Maria. L’OMM a mené une évaluation des systèmes d’alerte précoce fondée sur des éléments factuels, en tenant compte des disparités entre femmes et hommes.
Ses principales conclusions sont synthétisées ci-après:
- Bien que la région des Caraïbes dispose de cadres législatifs affirmant l’égalité des femmes et des hommes, des inégalités structurelles persistent entre les sexes et entravent la capacité des femmes à participer pleinement aux processus des systèmes d’alerte précoce.
- L’intégration des femmes dans les processus des systèmes d’alerte précoce n’est toujours pas bien connue ni comprise, mais il existe une volonté, de la part des participants, de combler ces lacunes aux niveaux régional et national.
- Même si une cartographie des aléas et un recensement des risques ont été réalisés au titre de la préparation de la saison des ouragans 2017, peu de travaux systématiques ont été entrepris pour comprendre les risques spécifiques auxquels les femmes étaient exposées au niveau communautaire. Conséquence de l’utilisation insuffisante des données existantes sur la vulnérabilité sociale, la capacité des groupes vulnérables à prendre les mesures voulues en vue d’assurer leur préparation et leur sécurité n’a pas bénéficié d’un soutien optimal.
- Il s’est avéré que les femmes comme les hommes avaient reçu les messages envoyés par les autorités, mais n’y avaient pas réagi de la même façon. Ces différences tiennent à la manière dont les femmes et les hommes utilisent leur temps, à la structure des ménages (par exemple, ménages dirigés par des femmes, familles intergénérationnelles, etc.), au niveau des revenus et aux types de perception des risques. Voici les principaux constats:
- Lorsqu’ils perçoivent des risques, les hommes manifestent une certaine tendance à la procrastination. Lors des discussions de groupe, des participants hommes ont avancé que cette tendance pourrait être l’expression d’un certain «machisme». Quoi qu’il en soit, ce comportement empêche que les préparatifs soient menés en temps voulu.
- Il a été constaté que les ressources économiques et physiques limitées des femmes qui dirigent seules un foyer pauvre restreignent leur capacité à prendre les mesures voulues pour se protéger et protéger leur famille, ce qui leur fait courir des risques extrêmes dans un milieu caractérisé par des aléas multiples.
- Les communautés disposant de réseaux d’entraide et d’un capital social solides aident les hommes et les femmes à mieux identifier les risques et à comprendre et partager les connaissances sur les risques.
Voici les principales recommandations qui ont été formulées:
- Les fonctions de surveillance des dangers des Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) et des bureaux nationaux de gestion des catastrophes doivent être renforcées et les tests à l’échelle du système devraient devenir la norme.
- Il faudrait fournir des efforts systématiques pour accroître la crédibilité des alertes lancées et la confiance qu’elles inspirent.
- Il existe également un besoin urgent et permanent d’entretenir et remplacer les systèmes et le matériel de communication nécessaires aux systèmes d’alerte précoce en raison des impacts des aléas multiples et des dégâts matériels subis (vandalisme).
- En matière de conception des programmes d’alerte précoce, il faudrait faire davantage appel aux données socio-économiques et l’analyse des faits. Il faudrait cibler davantage les groupes vulnérables, y compris les femmes seules cheffes de famille, les hommes âgés chefs de famille, les malades chroniques et les handicapés, lors de l’élaboration et de la diffusion des messages d’alerte précoce relatifs aux préparatifs à engager et aux comportements à adopter.
- Il convient d’encourager la poursuite des recherches sur la façon dont le genre et d’autres dimensions de la différenciation sociale, telles que l’âge, la race/la communauté ethnique, le revenu du ménage, etc. se combinent avec les phénomènes météorologiques et climatiques pour conduire à une situation dans laquelle les femmes et les hommes de différents milieux ne sont pas exposés aux mêmes risques en matière de sécurité. Ignorer ces dynamiques risque de priver les personnes socialement marginalisées du pouvoir d’agir et de les exclure des interventions et des politiques, ce qui débouchera sur des solutions bancales et peu efficaces.
- Les messages d’alerte précoce devraient davantage exploiter les technologies de l’information et de la communication (TIC). Cela devrait aller de pair avec des progrès dans l’adaptation des messages aux femmes et aux hommes.
- Il faudrait clarifier, dans les programmes, le rôle et l’engagement des familles transnationales par rapport aux systèmes d’alerte précoce des Caraïbes pour qu’elles puissent tirer un maximum d’avantages de ces systèmes.
- Les bureaux chargés de la problématique hommes-femmes devraient être davantage associés aux travaux des bureaux nationaux de gestion des catastrophes et des SMHN de façon que les capacités gouvernementales existantes soient mieux exploitées.
|
|
Au Bangladesh, Sunita Rai, 40 ans, souffre d’une lésion de la moelle épinière due à une injection lors d’un accouchement par césarienne. Sa maison a été gravement endommagée par le cyclone Amphan en septembre 2020. Elle a utilisé l’aide financière d’ONU-Femmes pour installer un réservoir d’eau potable. (Source: ONU-Femmes/Fahad Kaizer.) |
Taronga, 16 ans, porte sa petite sœur de 2 ans, Teaborenga, dans une zone inondée du village d’Eita, à Tarawa-Sud, dans les Kiribati (jeudi 28 janvier 2016). (Source: UNICEF/UN056626/Sokhin.) |
Étude de cas de l’UNDRR
En 2021, l’UNDRR, en partenariat avec Shifting the Power Coalition et ActionAid Australia, a entrepris une étude sur les systèmes d’alerte précoce dirigés par des femmes dans le Pacifique. L’étude portait sur les initiatives Women’s Weather Watch (Fidji), Women Wetem Weta (Vanuatu), Meri Gat Infomesen (Papouasie-Nouvelle-Guinée) et le Centre des opérations d’urgence de la Fédération des personnes handicapées (Fidji). S’appuyant sur les réseaux communautaires existants et un ensemble de technologies, ces initiatives ont démontré avec succès comment, en diffusant des informations en temps réel, l’on pouvait aider divers groupes de femmes et leur communauté à mieux se préparer et à intervenir rapidement avant que les catastrophes ne surviennent, et ainsi sauver des vies et des moyens de subsistance. Ces initiatives mettent en œuvre différentes approches pour donner aux femmes et aux groupes marginalisés de la région Pacifique la capacité d’agir, en mettant à profit les systèmes d’information et de communication d’alerte précoce. Elles montrent comment les solutions novatrices conçues par les femmes et la façon dont celles-ci utilisent les technologies et systèmes des TIC appropriés et accessibles pour diffuser des messages d’alerte précoce efficaces en temps réel et dans les langues locales contribuent non seulement à renforcer la résilience des communautés, mais aussi à soutenir l’action des femmes, leur capacité d’initiative et l’égalité des sexes.
Il ressort de l’étude que ces initiatives dirigées par des femmes fournissent des indications précieuses sur les moyens de développer des MHEWS centrés sur les personnes, inclusifs, accessibles, efficaces et durables. Elles revêtent une importance particulière dans plusieurs domaines:
- Établissement de liens avec les communautés: être à l’écoute, apprendre et s’engager auprès des réseaux existants, en particulier les réseaux de femmes, permet d’établir des liens solides avec les communautés et fait bénéficier les MHEWS d’informations recueillies localement. Garantir une participation positive, sûre et inclusive, ainsi qu’un engagement qui reconnaisse et respecte l’expérience des femmes et reflète la diversité au sein de chaque communauté, contribue à élargir le sentiment d’appropriation et l’adhésion de la communauté aux MHEWS. L’un des éléments clés de cette démarche est de faire prévaloir une conception universelle grâce à une communication efficace dans plusieurs langues et d’améliorer l’accessibilité.
- Renforcement des connaissances de la communauté: améliorer la sensibilisation des communautés, en particulier la compréhension qu’ont les femmes du changement climatique et des risques de catastrophe, en s’appuyant sur les connaissances scientifiques traditionnelles et modernes, peut faciliter la gestion des risques de catastrophe au niveau communautaire et donner aux femmes davantage de moyens de s’investir. L’amélioration des connaissances sur les catastrophes augmente également la probabilité que les alertes précoces soient suivies d’effets dès leur réception.
- Appui à la collecte de données et à la surveillance des aléas au niveau communautaire: aider les communautés au travers de la mobilisation de ressources et d’un renforcement des capacités adéquats favorise la participation à la collecte systématique de données sur les aléas, les vulnérabilités socio-économiques et les impacts des catastrophes à l’échelle locale et le partage d’informations et de données entre la communauté et les instances nationales.
- Diffusion de messages d’alerte précoce efficaces: en associant les communautés à l’élaboration des messages et en utilisant différents canaux de communication pour leur transmission, on a l’assurance que les messages d’alerte précoce seront bien reçus et suivis d’effets. La mise en place d’un mécanisme de retour d’informations bidirectionnel permettant aux communautés de partager des informations en temps réel permet d’apporter des améliorations en continu.
- Intégration des MHEWS dirigés par des communautés et des femmes: reconnaître et soutenir officiellement les initiatives des MHEWS dirigées par des communautés et des femmes et les relier aux écosystèmes national et régional des MHEWS peut contribuer à améliorer l’accès à l’information. En outre, le renforcement des liens entre les MHEWS dirigés par des femmes et les organismes scientifiques assure une large diffusion de connaissances exactes sur les risques. Cela peut nécessiter d’adapter les lois et les politiques, de prévoir des dotations budgétaires annuelles et d’orienter la composition des organes de décision dans le sens d’une meilleure représentation des femmes, des personnes handicapées et des initiatives communautaires.
- Autonomisation et changement porteur de transformations: lorsqu’ils bénéficient d’un soutien adéquat, les MHEWS dirigés par des communautés ou des femmes produisent des effets d’entraînement positifs très étendus, notamment une plus grande égalité entre les sexes et une amélioration de la situation des femmes, ainsi qu’un engagement et une autonomisation plus larges au niveau communautaire.
Saleha Begum, 45 ans, vit au Bangladesh. Mère célibataire, elle a deux enfants souffrant de déficience physique et s’occupe également de son petit-fils. La pandémie de Covid-19 lui a fait perdre son emploi de journalière. Sa maison a été ravagée par le cyclone Amphan en septembre 2020. Elle a utilisé l’aide financière d’ONU-Femmes pour rembourser ses dettes et accéder à un traitement médical pour tous les membres de sa famille. (Source: ONU-Femmes/Fahad Kaizer.) |
ONU-Femmes a octroyé une aide au Groupe d’agricultrices du nord-est de la Dominique, pour leur permettre d’obtenir de la main-d’œuvre et des équipements et remettre leurs exploitations en production après le passage de l’ouragan Maria en septembre 2017. Quelque 76 % des agricultrices ont déclaré des pertes importantes à la suite du passage de l’ouragan, et certaines femmes n’ont pas pu |
Intégrer la dimension hommes-femmes dans les MHEWS
La Conférence de 2015 sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte des services météorologiques et climatologiques6 a été l’occasion pour l’OMM de renouveler son engagement sur les efforts d’équité entre les femmes et les hommes avec les agences partenaires. À la suite de la conférence, l’OMM a mis à jour sa politique en matière d’égalité des sexes et élaboré un plan d’action visant à intégrer la dimension hommes-femmes dans sa gouvernance, ses structures de travail, ses programmes et la prestation des différents services. La publication de 2019 intitulée «Gendered Impacts of Weather and Climate: Evidence from Asia, Pacific and Africa» présente 18 études de cas sur l’aspect hommesfemmes réalisées par des Membres de l’OMM. Ces études de cas fournissent des recommandations pratiques aux SMHN sur les moyens de combler les asymétries d’information et mettre en place des services sensibles à la parité en termes de contenu, de canaux de diffusion et de mécanismes de retour d’informations, dans l’objectif général de renforcer les capacités d’adaptation et d’atténuer les effets néfastes des phénomènes météorologiques et climatiques.
Lors de sa première session, en 20217 , la Commission des services et applications se rapportant au temps, au climat, à l’eau et à l’environnement de l’OMM (Commission des services ou SERCOM) a établi un poste de correspondant pour les questions relatives à l’égalité entre les femmes et les hommes, afin de faciliter et suivre la mise en œuvre du Plan d’action de l’OMM pour l’égalité hommes-femmes au sein de la SERCOM. Le correspondant a été chargé de créer, maintenir et étendre un réseau de correspondants pour les questions relatives à l’égalité entre les femmes et les hommes et d’experts femmes participant aux travaux de la SERCOM. En collaborant avec les réseaux de correspondants pour les questions relatives à l’égalité entre les femmes et les hommes des autres organes de l’OMM et des autres organismes du système des Nations Unies et en prenant en considération les études pertinentes8 , ces correspondants amélioreront la compréhension des besoins des utilisateurs en fonction du sexe et, par suite, encourageront la fourniture de services météorologiques, hydrologiques, climatologiques et environnementaux sensibles à l’égalité entre les femmes et les hommes.
La troisième Conférence sur les alertes précoces multidangers (MHEWC-III)9 intitulée «Après l’état des lieux, le changement d’échelle dans la perspective de l’objectif G du Cadre de Sendai – Renforcement de la connaissance et de la pratique des systèmes d’alerte précoce multidangers pour une résilience fondée sur les risques», qui se tiendra les 23 et 24 mai, devrait proposer des recommandations pour renforcer l’intégration de la dimension hommes-femmes dans les activités de l’OMM sur les MHEWS. Une séance de la conférence consacrée à la parité sera également l’occasion de partager les bonnes pratiques. L’OMM prévoit d’intégrer la déclaration finale de la conférence MHEWC-III, y compris les recommandations sur la parité, dans ses interventions et engagements lors des sessions des 22, 23 et 28 mai de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe.
L’OMM reconnaît que la diversité et l’égalité des sexes sont essentielles à l’amélioration de la gouvernance, des performances et des niveaux de créativité organisationnelle. L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont cruciales pour garantir l’excellence scientifique, relever les défis que posent le changement climatique, la prévention des catastrophes et le développement durable et, en particulier, atteindre l’objectif de développement durable 5 «Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles». L’OMM se félicite de contribuer activement au Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et est déterminée à collaborer avec les Membres et les partenaires pour réaliser l’égalité des sexes, donner aux femmes les moyens de jouer un rôle de premier plan dans la réduction des risques de catastrophe et l’action en faveur du climat, et bâtir des sociétés adaptées au climat.
Enfants dans les Îles Salomon. (Source: UNDRR/Rose.) |
«Des paroles aux actes»
L’OMM, l’UNDRR et le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER), ainsi que d’autres partenaires, sont en train d’élaborer un guide sur les MHEWS «Words Into Action» (Des paroles aux actes), qui sera examiné lors de la troisième Conférence sur les alertes précoces multidangers (MHEWC-III). Ce document donnera aux gouvernements, aux parties prenantes et aux partenaires des orientations sur l’institutionnalisation, l’exploitation, le suivi et le renforcement des approches MHEWS inclusives et centrées sur les personnes permettant d’intervenir rapidement.
Équité entre les femmes et les hommes dans le projet du Fonds d’adaptation du bassin de la Volta
Les projets extrabudgétaires de l’OMM offrent une occasion de mieux prendre en compte la dimension hommes-femmes dans les systèmes d’alerte précoce. Le projet du Fonds d’adaptation du bassin de la Volta, mis en œuvre au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali et au Togo, en est un exemple. Huit ateliers nationaux ont été organisés à ce jour sur le thème de l’intégration du genre dans le système d’alerte précoce «de bout en bout» dédié à la prévision des crues (E2E-EWS-FF) et dans la Gestion intégrée des crues (GIC) dans les pays du bassin de la Volta. Leur principal objectif était d’améliorer la compréhension des questions et besoins liés à la dimension hommesfemmes ainsi que de développer les connaissances et les compétences sur le système d’alerte précoce de bout en bout et la gestion intégrée des crues. Sur la base des discussions, des recommandations et un plan d’action ont été soumis aux décideurs en vue d’intégrer la dimension hommes-femmes aux niveaux local et national.
En outre, dans le cadre d’une étroite collaboration avec l’UNDRR, des projets visant à renforcer les MHEWS dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est font actuellement l’objet d’analyses axées sur l’intégration du genre et du handicap dans la chaîne de valeur de l’alerte précoce à l’action rapide.
|
Notes de bas de page
6 Organisée par l’OMM, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ONU-Femmes, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale.
9 Organisée conjointement par l’OMM, l’UNDRR et le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER) du Bureau des affaires spatiales de l’Organisation des Nations Unies (UNOOSA), ainsi que d’autres partenaires du Réseau international des systèmes d’alerte précoce multidangers (IN-MHEWS).
Auteurs
Par Christa Pudmenzky, Université du Queensland méridional (Australie), Correspondante de la SERCOM pour les questions relatives à l’égalité entre les femmes et les hommes, Ian Lisk, Met Office (Royaume-Uni), Président de la SERCOM, Lisa Vitols, Environnement et Changement climatique Canada, Claudia Ribero, Servicio Meteorológico Nacional (SMN) (Argentine), Correspondante des services de l’OMM à l’aviation pour les questions relatives à l’égalité entre les femmes et les hommes, Branwen Millar, Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR), Rahel Steinbach, ONU-Femmes, Victoria Bannon et Rosanna Drew, Humanitarian Consulting, Australie, Erica Allis, Lina Sjaavik, Stephanie Gallasch, Ramesh Tripathi et Barbara Tapia, Secrétariat de l’OMM