L’Organisation intelligente caractérisée par la souplesse et la réactivité – prête pour le XXIe siècle – coordonne son action dans tous les domaines et adopte une vision globale et inclusive sur le temps, l’eau et le climat. Afin d’y parvenir, la réforme des organes constituants de l’OMM cherche avant tout à faire concorder les structures de gouvernance et de travail avec les éléments du Plan stratégique pour la période 2020-2030. Il s’agit d’une démarche indispensable pour se préparer aux extrêmes hydrométéorologiques et atténuer les risques de catastrophe. La protection contre les crues éclair et les sécheresses, par exemple, requiert des systèmes d’observation et de prévision fondés sur l’ensemble du système terrestre si l’on veut couvrir toutes les échelles de temps, de la minute aux décennies.
Depuis le Dix-septième Congrès météorologique mondial tenu en 2015, le Conseil exécutif de l’OMM s’emploie à définir une nouvelle structure de gouvernance calquée sur la chaîne de valorisation qui relie la collecte des données, le traitement des observations, l’établissement de prévisions et la fourniture aux Membres de services sur le temps, l’eau et le climat, sans omettre le rôle crucial de la recherche dans tous ces aspects. Le but est d’augmenter l’efficacité et de mieux associer les Membres et les experts tout au long du processus.
La souplesse et la réactivité de l’Organisation intelligente découleront d’un cycle biennal de sessions des commissions techniques et du Congrès. Aux sessions ordinaires du Congrès, dont l’ordre du jour comprend la tenue d’élections et la présentation de rapports tous les quatre ans, comme l’exige la Convention, s’ajouteront des sessions extraordinaires à mi-parcours consacrées à des sujets précis. La réunion des Membres tous les deux ans facilitera la contribution de ces derniers aux travaux de l’OMM et accélérera l’adoption et l’application des décisions.
D’autres changements ont pour but d’accroître l’apport des Membres aux activités de l’Organisation, d’associer les experts des milieux universitaires et du secteur privé à des activités non gouvernementales et de faciliter la création de partenariats – mesures propres à rehausser l’image des SMHN à l’échelon national et international.
D’autres changements ont pour but d’accroître l’apport des Membres aux activités de l’Organisation, d’associer les experts des milieux universitaires et du secteur privé à des activités non gouvernementales et de faciliter la création de partenariats – mesures propres à rehausser l’image des SMHN à l’échelon national et international.
Les chiffres sont clairs:
- Un tiers des Membres ne participe pas du tout aux activités de l’OMM;
- Un tiers des Membres y participe de manière sporadique seulement;
- Dix Membres y participent pleinement, dans tous les domaines.
Pour favoriser la participation active des Membres, un mécanisme de coordination fera en sorte que les conseils régionaux soient associés aux travaux des commissions techniques et d’autres organes de l’OMM. Les présidents des conseils régionaux – en qualité de membres du nouveau Comité de coordination technique du Conseil exécutif – influeront directement sur le programme de travail des commissions techniques.
Les conseils régionaux continueront de déterminer les besoins, les exigences et les priorités dans les régions, mais les présidents pourront s’assurer, par le biais du Comité de coordination technique, qu’il en est tenu compte dans les travaux des commissions techniques. Cela garantira que les commissions procurent aux régions les connaissances, l’assistance, l’orientation et les solutions et normes techniques dont elles ont besoin. En outre, les conseils régionaux se chargeront de la coordination en ce qui a trait aux experts nationaux ou régionaux qui sont membres des équipes d’experts de l’OMM.
Par ce genre de mesures, la réforme vise l’équilibre entre les régions et l’égalité entre les sexes, tout en associant davantage les Membres aux activités de l’OMM en général.
Deux commissions techniques
Le nombre de commissions techniques sera ramené à deux après la réforme des organes constituants:
- La Commission des observations, des infrastructures et des systèmes d’information;
- La Commission des services et applications se rapportant au temps, au climat, à l’eau et à l’environnement.
Chacune comprendra des comités permanents pour les activités normatives et sera secondée par des groupes d’étude pour les travaux exploratoires ou par des équipes d’experts. Une démarcation nette sera établie entre les activités intergouvernementales menées à bien par les commissions techniques et les travaux conduits par les experts au sein des différents comités et groupes. Les spécialistes des milieux universitaires et du secteur privé pourront se joindre aux équipes d’experts et groupes d’études non intergouvernementaux.
Les normes énoncées dans le Règlement technique devraient bénéficier d’une approche globale du système terrestre. Grâce à l’apport d’un vaste réseau d’experts et à la souplesse du travail en petites équipes spécialisées, la structure sera plus efficace et davantage axée sur les résultats. Un calendrier précis et l’emploi judicieux des ressources financières – incluant la possibilité d’aider les experts des pays en développement – permettront une large participation de tous les Membres.
Les deux commissions techniques seront complétées par le Conseil de la recherche, organe non gouvernemental, ainsi que par les groupes d’experts axés sur les activités transsectorielles et les activités avec les partenaires.
Autres instances créées
Outre le Comité de coordination technique, le Conseil exécutif a créé le Comité consultatif en matière de politiques générales, chargé de le conseiller sur toute question relative à la stratégie et à l’orientation de l’Organisation. Il a également suggéré que le Congrès mette sur pied un groupe consultatif scientifique indépendant et un conseil de la recherche sur le temps, le climat, l’eau et l’environnement, qui apporteront une multiplicité de compétences, d’usages et de perspectives.
De nouveaux mécanismes de coordination interinstitutions resserreront la collaboration et les relations avec les principaux partenaires. Ces organes mixtes rationaliseront les travaux, les programmes et les projets exécutés avec la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO, l’Organisation de l’aviation civile internationale, le Programme alimentaire mondial, ONU-Eau et bien d’autres instances.
Amélioration des partenariats
L’OMM est l’une des instances chargées de l’objectif de développement durable 13 sur la lutte contre les changements climatiques; cependant, la réalisation de la plupart des 17 objectifs est directement ou indirectement tributaire du temps, du climat et de l’eau – pauvreté, faim et sécurité alimentaire, santé, autonomisation des femmes, gestion des ressources en eau, énergie, industrie et infrastructure, villes et urbanisation, climat, vie aquatique et vie terrestre. Le Programme de développement durable souligne l’importance des partenariats et de la coopération internationale pour réaliser les objectifs fixés. L’amélioration des partenariats et de la coopération est également au cœur de la réforme engagée par l’OMM.
L’étroite concertation permise par des partenariats plus synergiques optimisera l’emploi des ressources de l’Organisation et des Membres. L’approche globale du système terrestre préconisée par la réforme permettra aux experts et aux chercheurs de renom, ainsi qu’au secteur privé et aux milieux universitaires, de prendre part aux activités de l’OMM. Elle devrait également briser les cloisonnements au sein du Secrétariat et unifier les capacités des Membres. Les SMHN seront appelés à intervenir davantage dans la protection des personnes et des biens et dans le renforcement de la résilience à l’égard du temps et du climat.
L’Équipe spéciale chargée de la réforme
Comme souvent, les difficultés proviennent des détails. L’Équipe spéciale chargée de la réforme des organes constituants de l’OMM, établie par le Conseil exécutif à sa soixante-dixième session en 2018, détermine les éléments qui seront soumis au Congrès en juin afin de faciliter la transition. Elle s’emploie à régler les questions touchant la façon dont les nouveaux organes travailleront ensemble, l’élaboration d’un premier calendrier, l’esquisse des plans de travail pour le cycle biennal, la participation d’experts des pays en développement et des pays les moins avancés, sans oublier bien sûr la réorganisation du Secrétariat. L’Équipe spéciale poursuivra cette tâche cruciale afin d’orienter et de suivre la transformation jusqu’à la soixante-douzième session du Conseil exécutif, en 2020, et veillera à la mise en œuvre de la réforme après le Dix-huitième Congrès.
Souplesse, intelligence et réactivité: l’OMM saura, par la rapidité et l’utilité accrues de sa fonction de coordination, aider les Membres à fournir les informations et services qui répondent aux besoins nationaux et régionaux et qui abordent les nouveaux enjeux. En outre, les Membres y gagneront une plus grande notoriété et la reconnaissance de leur apport au programme d’action de la communauté internationale.