Un comité international d’experts de l’OMM travaillant sous les auspices des archives de l’OMM sur les extrêmes météorologiques et climatiques a procédé à une analyse détaillée et à une vérification de la distance et de la durée du système. Il a établi que la durée de 36 jours du cyclone tropical Freddy à l’état de tempête tropicale ou à un stade supérieur constituait le nouveau record mondial de la plus longue durée de vie d’un cyclone tropical.
Une réanalyse de la durée du précédent record détenu par le cyclone tropical John dans l’océan Pacifique Nord en 1994 a indiqué que ce dernier s’est manifesté à l’état de tempête tropicale ou à un stade supérieur pendant une durée totale de 714 heures, soit 29,75 jours.
En termes de distance, l’analyse de l’OMM indique que le cyclone Freddy a parcouru 12 785 km ± 10 km (7 945 milles, 6 905 milles marins) à l’état de tempête tropicale ou à un stade supérieur. Il est suivi de près par le cyclone tropical John, qui a couvert une distance de 13 159 km ± 10 km (8 177 milles, 7 105 milles nautiques) à l’état de tempête tropicale ou à un stade supérieur. À titre de comparaison, cette distance représente près de 33 % de la circonférence de la Terre.
«Freddy était un cyclone tropical hors du commun, non seulement par sa longévité, mais aussi par sa capacité à survivre à de multiples interactions terrestres, ce qui a malheureusement eu de lourdes conséquences pour les populations d’Afrique du Sud-Est», explique Chris Velden, membre du comité et expert en cyclones tropicaux et en satellites de l’Université du Wisconsin, États-Unis.
«Cette enquête souligne le soin que l’OMM apporte à la certification de toutes les observations météorologiques. Des évaluations minutieuses permettent de s’assurer de la validité de nos relevés mondiaux de tous les phénomènes météorologiques», a déclaré Randall Cerveny, Rapporteur de l’OMM pour les extrêmes météorologiques et climatiques.
L’OMM va mettre à jour ses archives des extrêmes météorologiques et climatiques pour tenir compte de ce nouveau record. Ces archives contiennent notamment les valeurs maximales et minimales de la température et de la hauteur de précipitation à l’échelle du globe, la masse du grêlon le plus lourd, la période sèche la plus longue, les rafales de vent les plus fortes, les éclairs les plus longs et les décès liés aux conditions météorologiques. Elles sont utilisées par les historiens de la météorologie et, de plus en plus, par les décideurs politiques.
Les phénomènes extrêmes présentés aux archives de l’OMM pour validation sont des «instantanés» de notre climat actuel. Il est possible, et même probable, que des phénomènes encore plus extrêmes se produisent à l’avenir. Lorsque de telles observations sont réalisées, des comités d’évaluation de l’OMM sont constitués afin de décider si elles se rapportent ou non à des extrêmes», a déclaré M. Randall Cerveny.
Le comité d’évaluation de l’OMM était composé d’experts du Centre d’avis de cyclones tropicaux de Melbourne (Bureau météorologique australien), du Centre météorologique régional spécialisé (CMRS) de La Réunion (Météo-France, France) qui avait prévu le cyclone Freddy, ainsi que de scientifiques d’Espagne, du Canada, de Hong Kong (Chine) et des États-Unis.
Ces résultats ont été publiés dans le Bulletin en ligne de l’American Meteorological Society.