Rapport sur la situation des services climatologiques en 2020: passer des alertes précoces à des actions rapides

12 octobre 2020

Au cours des 50 dernières années, plus de 11 000 catastrophes ont été attribuées aux aléas météorologiques, climatologiques et hydrologiques. Elles ont fait 2 millions de morts et occasionné 3 600 milliards de dollars É.-U. de pertes économiques. D’après un nouveau rapport interorganisations, alors que le nombre moyen de décès enregistrés pour chaque catastrophe a diminué d’un tiers au cours de cette période, le nombre de catastrophes observées a été multiplié par cinq et les pertes économiques par sept.

Genève, le 13 octobre 2020 – Au cours des 50 dernières années, plus de 11 000 catastrophes ont été attribuées aux aléas météorologiques, climatologiques et hydrologiques. Elles ont fait 2 millions de morts et occasionné 3 600 milliards de dollars É.-U. de pertes économiques. D’après un nouveau rapport interorganisations, alors que le nombre moyen de décès enregistrés pour chaque catastrophe a diminué d’un tiers au cours de cette période, le nombre de catastrophes observées a été multiplié par cinq et les pertes économiques par sept.

Sous l’effet du changement climatique, les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont augmenté en fréquence, en intensité et en gravité, et ont durement touché les communautés vulnérables. Pourtant, une personne sur trois n’est toujours pas couverte de manière adéquate par les systèmes d’alerte précoce, selon le 2020 State of Climate Services Report (rapport sur la situation des services climatologiques en 2020), publié le 13 octobre, à l’occasion de la Journée internationale de la réduction des risques de catastrophe.

D’après ce rapport, en 2018, environ 108 millions de personnes dans le monde ont eu besoin d’une aide humanitaire internationale à la suite de tempêtes, d’inondations, de périodes de sécheresse et d’incendies. On estime que ce nombre pourrait augmenter de près de 50 % d’ici 2030, pour un coût d’environ 20 milliards de dollars É.-U. par an.

Ce rapport, établi par 16 institutions financières et organismes internationaux, recense les lieux où les gouvernements peuvent investir dans des systèmes d’alerte précoce efficaces, qui renforcent la résilience des pays face à de multiples risques liés au temps, au climat et à l’eau, et propose des modalités d’investissement en rapport. Il présente également des exemples de réussite.

Ses auteurs insistent sur la nécessité de passer à des prévisions axées sur les impacts – qui ne renseignent plus sur ce que sera le temps mais sur ce qu’il fera – de façon que les individus et les entreprises puissent agir rapidement en fonction des alertes émises.

The 2020 State of Climate Services report

Le rapport sur la situation des services climatologiques en 2020 contient 16 études de cas différentes sur des systèmes d’alerte précoce efficaces pour des dangers tels que les cyclones tropicaux et les ouragans, les inondations, les périodes de sécheresse, les vagues de chaleur, les feux de forêt, les tempêtes de sable et de poussière, les invasions de criquets pèlerins, les hivers rigoureux et les débordements de lacs glaciaires.

«Les systèmes d’alerte précoce sont indispensables pour prévenir efficacement les catastrophes et s’adapter au changement climatique. Être préparé et capable de réagir au bon moment, au bon endroit, peut sauver de nombreuses vies et protéger les moyens de subsistance des populations partout dans le monde», a annoncé le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), M. Petteri Taalas.

«Alors que la COVID-19 a généré au plan international une grande crise sanitaire et économique dont il faudra des années pour se remettre, il est crucial de se rappeler que le changement climatique continuera de représenter une menace permanente et croissante pour les vies humaines, les écosystèmes, les économies et les sociétés pendant les siècles à venir», a-t-il déclaré.

«La période de reprise qui suit la pandémie de COVID-19 nous donne l’occasion d’emprunter une voie plus durable qui nous mène à la résilience et à l’adaptation dans le contexte du changement climatique d’origine anthropique», explique M. Taalas dans l’avant-propos du rapport.

Le rapport sur la situation des services climatologiques en 2020 donne les bases nécessaires pour comprendre la façon de mieux protéger les plus vulnérables, notamment par le biais de mécanismes tels que l’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS), qui, avec l’Agence française de développement, a financé la publication du rapport.

Sous la houlette de l’OMM, les 16 entités internationales suivantes ont participé à la rédaction du rapport: Agence française de développement, Bureau commun sur le climat et la santé relevant de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’OMM, Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, Climate Policy Initiative, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Fonds pour l’adaptation, Fonds pour l’environnement mondial, Fonds vert pour le climat, Groupe de la Banque mondiale et son Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement, Groupe sur l’observation de la terre, OMM, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Partenariat pour une action rapide tenant compte des risques, Programme alimentaire mondial, Programme des Nations Unies pour le développement et Secrétariat de l’Initiative CREWS.

Capacités lacunaires

Près de 90 % des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID) ont indiqué, dans leurs contributions déterminées au niveau national relatives au changement climatique, que les systèmes d’alerte précoce étaient une priorité absolue. Toutefois, nombre d’entre eux ne disposent pas des capacités nécessaires et les investissements financiers ne parviennent pas toujours là où ils sont le plus nécessaires.

Or, la situation est particulièrement grave dans les PEID et les PMA. Depuis 1970, les aléas météorologiques, climatologiques et hydrologiques ont fait perdre aux PEID 153 milliards de dollars É.-U. – un montant significatif si l’on considère que le PIB moyen des PEID est de 13,7 milliards de dollars É.-U. Ils ont aussi fait 1,4 million de victimes (70 % du total des décès) dans les PMA depuis.

Seuls 40 % des 138 Membres de l’OMM ont indiqué disposer de systèmes d’alerte précoce multidangers. Cela signifie qu’à l’échelle de la planète, une personne sur trois n’a toujours pas accès aux alertes précoces. Actuellement, seuls 75 Membres de l’OMM (39 %) ont déclaré fournir des services de prévisions axées sur les impacts.

La diffusion des alertes est médiocre dans de nombreux pays en développement, et les progrès des technologies de communication ne sont pas pleinement exploités pour atteindre les personnes à risque, en particulier dans les PMA.

Au plan mondial, les capacités ne sont pas suffisantes pour traduire les alertes précoces en actions rapides – surtout dans les PMA. L’Afrique est confrontée aux plus grandes lacunes en matière de capacités. Sur ce vaste continent, alors que les connaissances des risques et la prévision de ceux-ci sont bonnes, seules 44 personnes sur 100 ont accès aux alertes précoces, dans les pays où des données sont disponibles.

Tous les services météorologiques et climatologiques s’appuient sur des données issues d’observations systématiques. Cependant, les réseaux d’observation sont souvent inadéquats, en particulier en Afrique où, en 2019, seules 26 % des stations répondaient aux exigences de l’OMM en matière d’établissement de rapports.

Il faut aller plus loin

L’augmentation des catastrophes liées au climat impose d’accroître les investissements en faveur de l’adaptation dans tous les domaines, en particulier pour réduire les risques liés au temps, à l’eau et au climat, via l’amélioration de l’accès aux informations sur les risques et le renforcement des systèmes d’alerte précoce multidangers.

Point positif, le financement de l’action climatique atteint des niveaux records et a franchi pour la première fois la barre du demi-billion de dollars É.-U. en 2017/18. Toutefois, les mesures prises sont encore loin de répondre aux besoins d’un scénario de réchauffement planétaire de 1,5 °C. Selon les estimations de la Commission mondiale sur l’adaptation, pour la période 2020–2030, il faudra dépenser 180 milliards de dollars É.-U. par an à cette fin.

Bien que le financement annuel de l’action climatique ait atteint pour la première fois les 500 milliards de dollars É.-U. en 2018, le financement de l’adaptation n’en constitue qu’une très petite partie (5 %), dont le financement de l’information sur les risques et des systèmes d’alerte précoce ne représente à son tour qu’une fraction.

Recommandations stratégiques

Les auteurs du rapport formulent six recommandations stratégiques pour améliorer la mise en place et le fonctionnement des systèmes d’alerte précoce dans le monde:

  1. Investir pour combler les lacunes en matière de systèmes d’alerte précoce, en particulier dans les PMA et les PEID africains;
  2. Axer les investissements sur la transformation des alertes précoces en actions rapides;
  3. Assurer le financement durable du système mondial d’observation, sur lequel reposent les alertes précoces;
  4. Suivre les flux financiers pour mieux comprendre comment et avec quels impacts ces ressources sont allouées par rapport aux systèmes d’alerte précoce qui doivent être mis en place;
  5. Assurer le suivi et l’évaluation des systèmes d’alerte précoce avec davantage de constance afin de juger plus précisément de l’efficacité de ces derniers;
  6. Éliminer les lacunes en matière de données, en particulier dans les PEID.

The 2020 State of Climate Services report

Messages

Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe, Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR):
«La COVID-19 a fait du risque l’affaire de tous. Nous devons mettre cette compréhension et cette dynamique au service de la lutte plus vaste que nous livrons pour notre planète contre une urgence climatique plus importante, plus forte et plus dévastatrice. La réduction des risques, et en particulier l’adaptation au climat, exige une gouvernance solide en matière de risques et une approche multidangers. À ce jour, 93 États Membres de l’ONU ont développé des stratégies nationales de prévention des catastrophes, un domaine auxquels tous les plans nationaux d’adaptation au titre de l’Accord de Paris accordent la priorité absolue. Cette tendance doit se poursuivre. L’un des principaux défis consistera à faire en sorte que les systèmes d’alerte précoce multidangers puissent tenir compte des risques biologiques parallèlement aux phénomènes météorologiques extrêmes.»

Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO):
«Les mesures préventives fondées sur des données météorologiques fiables, des systèmes d’alerte précoce efficaces et des évaluations précises des risques de catastrophe peuvent protéger des millions de moyens de subsistance des conflits et des catastrophes naturelles. Par conséquent, j’ai toujours axé mes activités à la tête de la FAO sur le principe directeur «Alerte précoce, réponse rapide» pour faire face aux risques qui pèsent sur le système agroalimentaire mondial, même avant la dernière invasion de criquets pèlerins et la pandémie de COVID-19.»

Mikko Ollikainen, Directeur du Secrétariat du Fonds pour l’adaptation:
«L’année 2020 a mis en évidence l’importance de développer, dans les pays en développement vulnérables, une large résistance tant au changement climatique qu’aux risques sanitaires et économiques. Les services climatologiques jouent un rôle fondamental dans ce domaine, et le Fonds occupe une place essentielle dans ce partenariat grâce à ses projets d’adaptation concrets sur le terrain au service des populations les plus vulnérable – environ 20 % de ses projets étant consacrés aux systèmes d’alerte précoce et à la prévention des catastrophes afin de renforcer la résilience des pays. Le Fonds offre également un soutien en matière de préparation et de nouvelles subventions visant à accélérer l’élargissement des projets, l’apprentissage et l’innovation aux fins de l’adaptation, y compris la réduction des risques de catastrophe.»

Yannick Glemarec, Directeur exécutif du Fonds vert pour le climat:
«Ce rapport lance un avertissement opportun sur la nécessité de disposer de services climatologiques pour protéger les populations les plus vulnérables des phénomènes climatiques dévastateurs. Le Fonds vert pour le climat, qui est le plus grand pourvoyeur mondial de financements axé sur le climat dans les pays en développement, contribue à combler les lacunes en matière de capacités recensées par l’OMM grâce à son mécanisme de financement intégré des composants de l’alerte précoce. Il s’agit de la technologie de surveillance météorologique, de la formation du personnel technique et de la mise en place de réseaux de communication solides pour garantir que les membres des collectivités reçoivent et comprennent les informations sur le climat. Le Fonds cible les plus vulnérables: 74 % des 877 millions de dollars É.-U. alloués à ce jour par le Fonds pour développer les systèmes d’information sur le climat et d’alerte précoce ont été engagés en faveur de PMA, de PEID et de pays africains. Le Fonds agit comme un amplificateur en reliant des réseaux disparates d’information sur le climat aux plans sous-national, national, régional et mondial afin d’améliorer les observations disponibles sur le climat à l’échelle mondiale. Nos activités portent notamment sur une meilleure préparation des pêcheurs du Malawi aux ondes de tempête et sur le renforcement des infrastructures dans des nations des Caraïbes telles qu’Antigua-et-Barbuda, qui sont frappées de plus en plus fréquemment par des ouragans. La collaboration du Fonds avec l’OMM est essentielle, car nous nous efforçons d’intensifier l’utilisation des systèmes d’information sur le climat et d’alerte précoce fondés sur des données scientifiques rigoureuses.»

Notes à l’intention des rédacteurs:
Les entités suivantes ont contribué au 2020 State of Climate Services Report: Risk Information and Early Warning Systems (rapport sur l’état des services climatiques en 2020: systèmes d’alerte précoce et information sur les risques):
Agence française de développement
Bureau commun sur le climat et la santé relevant de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’Organisation météorologique mondiale
Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes
Climate Policy Initiative
Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Fonds pour l’adaptation
Fonds pour l’environnement mondial et ses Fonds pour les pays les moins avancés et Fonds spécial pour les changements climatiques
Fonds vert pour le climat
Groupe de la Banque mondiale et Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement
Groupe sur l’observation de la Terre
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Organisation météorologique mondiale
Partenariat pour une action rapide tenant compte des risques
Programme alimentaire mondial
Programme des Nations Unies pour le développement
Secrétariat de l’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS)

Notes aux rédacteurs

Genève, le 13 octobre 2020 – Au cours des 50 dernières années, plus de 11 000 catastrophes ont été attribuées aux aléas météorologiques, climatologiques et hydrologiques. Elles ont fait 2 millions de morts et occasionné 3 600 milliards de dollars É.-U. de pertes économiques. D’après un nouveau rapport interorganisations, alors que le nombre moyen de décès enregistrés pour chaque catastrophe a diminué d’un tiers au cours de cette période, le nombre de catastrophes observées a été multiplié par cinq et les pertes économiques par sept.

Sous l’effet du changement climatique, les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont augmenté en fréquence, en intensité et en gravité, et ont durement touché les communautés vulnérables. Pourtant, une personne sur trois n’est toujours pas couverte de manière adéquate par les systèmes d’alerte précoce, selon le 2020 State of Climate Services Report (rapport sur la situation des services climatologiques en 2020), publié le 13 octobre, à l’occasion de la Journée internationale de la réduction des risques de catastrophe.

D’après ce rapport, en 2018, environ 108 millions de personnes dans le monde ont eu besoin d’une aide humanitaire internationale à la suite de tempêtes, d’inondations, de périodes de sécheresse et d’incendies. On estime que ce nombre pourrait augmenter de près de 50 % d’ici 2030, pour un coût d’environ 20 milliards de dollars É.-U. par an.

Ce rapport, établi par 16 institutions financières et organismes internationaux, recense les lieux où les gouvernements peuvent investir dans des systèmes d’alerte précoce efficaces, qui renforcent la résilience des pays face à de multiples risques liés au temps, au climat et à l’eau, et propose des modalités d’investissement en rapport. Il présente également des exemples de réussite.

Ses auteurs insistent sur la nécessité de passer à des prévisions axées sur les impacts – qui ne renseignent plus sur ce que sera le temps mais sur ce qu’il fera – de façon que les individus et les entreprises puissent agir rapidement en fonction des alertes émises.

The 2020 State of Climate Services report

Le rapport sur la situation des services climatologiques en 2020 contient 16 études de cas différentes sur des systèmes d’alerte précoce efficaces pour des dangers tels que les cyclones tropicaux et les ouragans, les inondations, les périodes de sécheresse, les vagues de chaleur, les feux de forêt, les tempêtes de sable et de poussière, les invasions de criquets pèlerins, les hivers rigoureux et les débordements de lacs glaciaires.

«Les systèmes d’alerte précoce sont indispensables pour prévenir efficacement les catastrophes et s’adapter au changement climatique. Être préparé et capable de réagir au bon moment, au bon endroit, peut sauver de nombreuses vies et protéger les moyens de subsistance des populations partout dans le monde», a annoncé le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), M. Petteri Taalas.

«Alors que la COVID-19 a généré au plan international une grande crise sanitaire et économique dont il faudra des années pour se remettre, il est crucial de se rappeler que le changement climatique continuera de représenter une menace permanente et croissante pour les vies humaines, les écosystèmes, les économies et les sociétés pendant les siècles à venir», a-t-il déclaré.

«La période de reprise qui suit la pandémie de COVID-19 nous donne l’occasion d’emprunter une voie plus durable qui nous mène à la résilience et à l’adaptation dans le contexte du changement climatique d’origine anthropique», explique M. Taalas dans l’avant-propos du rapport.

Le rapport sur la situation des services climatologiques en 2020 donne les bases nécessaires pour comprendre la façon de mieux protéger les plus vulnérables, notamment par le biais de mécanismes tels que l’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS), qui, avec l’Agence française de développement, a financé la publication du rapport.

Sous la houlette de l’OMM, les 16 entités internationales suivantes ont participé à la rédaction du rapport: Agence française de développement, Bureau commun sur le climat et la santé relevant de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’OMM, Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, Climate Policy Initiative, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Fonds pour l’adaptation, Fonds pour l’environnement mondial, Fonds vert pour le climat, Groupe de la Banque mondiale et son Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement, Groupe sur l’observation de la terre, OMM, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Partenariat pour une action rapide tenant compte des risques, Programme alimentaire mondial, Programme des Nations Unies pour le développement et Secrétariat de l’Initiative CREWS.

Capacités lacunaires

Près de 90 % des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID) ont indiqué, dans leurs contributions déterminées au niveau national relatives au changement climatique, que les systèmes d’alerte précoce étaient une priorité absolue. Toutefois, nombre d’entre eux ne disposent pas des capacités nécessaires et les investissements financiers ne parviennent pas toujours là où ils sont le plus nécessaires.

Or, la situation est particulièrement grave dans les PEID et les PMA. Depuis 1970, les aléas météorologiques, climatologiques et hydrologiques ont fait perdre aux PEID 153 milliards de dollars É.-U. – un montant significatif si l’on considère que le PIB moyen des PEID est de 13,7 milliards de dollars É.-U. Ils ont aussi fait 1,4 million de victimes (70 % du total des décès) dans les PMA depuis.

Seuls 40 % des 138 Membres de l’OMM ont indiqué disposer de systèmes d’alerte précoce multidangers. Cela signifie qu’à l’échelle de la planète, une personne sur trois n’a toujours pas accès aux alertes précoces. Actuellement, seuls 75 Membres de l’OMM (39 %) ont déclaré fournir des services de prévisions axées sur les impacts.

La diffusion des alertes est médiocre dans de nombreux pays en développement, et les progrès des technologies de communication ne sont pas pleinement exploités pour atteindre les personnes à risque, en particulier dans les PMA.

Au plan mondial, les capacités ne sont pas suffisantes pour traduire les alertes précoces en actions rapides – surtout dans les PMA. L’Afrique est confrontée aux plus grandes lacunes en matière de capacités. Sur ce vaste continent, alors que les connaissances des risques et la prévision de ceux-ci sont bonnes, seules 44 personnes sur 100 ont accès aux alertes précoces, dans les pays où des données sont disponibles.

Tous les services météorologiques et climatologiques s’appuient sur des données issues d’observations systématiques. Cependant, les réseaux d’observation sont souvent inadéquats, en particulier en Afrique où, en 2019, seules 26 % des stations répondaient aux exigences de l’OMM en matière d’établissement de rapports.

Il faut aller plus loin

L’augmentation des catastrophes liées au climat impose d’accroître les investissements en faveur de l’adaptation dans tous les domaines, en particulier pour réduire les risques liés au temps, à l’eau et au climat, via l’amélioration de l’accès aux informations sur les risques et le renforcement des systèmes d’alerte précoce multidangers.

Point positif, le financement de l’action climatique atteint des niveaux records et a franchi pour la première fois la barre du demi-billion de dollars É.-U. en 2017/18. Toutefois, les mesures prises sont encore loin de répondre aux besoins d’un scénario de réchauffement planétaire de 1,5 °C. Selon les estimations de la Commission mondiale sur l’adaptation, pour la période 2020–2030, il faudra dépenser 180 milliards de dollars É.-U. par an à cette fin.

Bien que le financement annuel de l’action climatique ait atteint pour la première fois les 500 milliards de dollars É.-U. en 2018, le financement de l’adaptation n’en constitue qu’une très petite partie (5 %), dont le financement de l’information sur les risques et des systèmes d’alerte précoce ne représente à son tour qu’une fraction.

Recommandations stratégiques

Les auteurs du rapport formulent six recommandations stratégiques pour améliorer la mise en place et le fonctionnement des systèmes d’alerte précoce dans le monde:

  1. Investir pour combler les lacunes en matière de systèmes d’alerte précoce, en particulier dans les PMA et les PEID africains;
  2. Axer les investissements sur la transformation des alertes précoces en actions rapides;
  3. Assurer le financement durable du système mondial d’observation, sur lequel reposent les alertes précoces;
  4. Suivre les flux financiers pour mieux comprendre comment et avec quels impacts ces ressources sont allouées par rapport aux systèmes d’alerte précoce qui doivent être mis en place;
  5. Assurer le suivi et l’évaluation des systèmes d’alerte précoce avec davantage de constance afin de juger plus précisément de l’efficacité de ces derniers;
  6. Éliminer les lacunes en matière de données, en particulier dans les PEID.

The 2020 State of Climate Services report

Messages

Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe, Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR):
«La COVID-19 a fait du risque l’affaire de tous. Nous devons mettre cette compréhension et cette dynamique au service de la lutte plus vaste que nous livrons pour notre planète contre une urgence climatique plus importante, plus forte et plus dévastatrice. La réduction des risques, et en particulier l’adaptation au climat, exige une gouvernance solide en matière de risques et une approche multidangers. À ce jour, 93 États Membres de l’ONU ont développé des stratégies nationales de prévention des catastrophes, un domaine auxquels tous les plans nationaux d’adaptation au titre de l’Accord de Paris accordent la priorité absolue. Cette tendance doit se poursuivre. L’un des principaux défis consistera à faire en sorte que les systèmes d’alerte précoce multidangers puissent tenir compte des risques biologiques parallèlement aux phénomènes météorologiques extrêmes.»

Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO):
«Les mesures préventives fondées sur des données météorologiques fiables, des systèmes d’alerte précoce efficaces et des évaluations précises des risques de catastrophe peuvent protéger des millions de moyens de subsistance des conflits et des catastrophes naturelles. Par conséquent, j’ai toujours axé mes activités à la tête de la FAO sur le principe directeur «Alerte précoce, réponse rapide» pour faire face aux risques qui pèsent sur le système agroalimentaire mondial, même avant la dernière invasion de criquets pèlerins et la pandémie de COVID-19.»

Mikko Ollikainen, Directeur du Secrétariat du Fonds pour l’adaptation:
«L’année 2020 a mis en évidence l’importance de développer, dans les pays en développement vulnérables, une large résistance tant au changement climatique qu’aux risques sanitaires et économiques. Les services climatologiques jouent un rôle fondamental dans ce domaine, et le Fonds occupe une place essentielle dans ce partenariat grâce à ses projets d’adaptation concrets sur le terrain au service des populations les plus vulnérable – environ 20 % de ses projets étant consacrés aux systèmes d’alerte précoce et à la prévention des catastrophes afin de renforcer la résilience des pays. Le Fonds offre également un soutien en matière de préparation et de nouvelles subventions visant à accélérer l’élargissement des projets, l’apprentissage et l’innovation aux fins de l’adaptation, y compris la réduction des risques de catastrophe.»

Yannick Glemarec, Directeur exécutif du Fonds vert pour le climat:
«Ce rapport lance un avertissement opportun sur la nécessité de disposer de services climatologiques pour protéger les populations les plus vulnérables des phénomènes climatiques dévastateurs. Le Fonds vert pour le climat, qui est le plus grand pourvoyeur mondial de financements axé sur le climat dans les pays en développement, contribue à combler les lacunes en matière de capacités recensées par l’OMM grâce à son mécanisme de financement intégré des composants de l’alerte précoce. Il s’agit de la technologie de surveillance météorologique, de la formation du personnel technique et de la mise en place de réseaux de communication solides pour garantir que les membres des collectivités reçoivent et comprennent les informations sur le climat. Le Fonds cible les plus vulnérables: 74 % des 877 millions de dollars É.-U. alloués à ce jour par le Fonds pour développer les systèmes d’information sur le climat et d’alerte précoce ont été engagés en faveur de PMA, de PEID et de pays africains. Le Fonds agit comme un amplificateur en reliant des réseaux disparates d’information sur le climat aux plans sous-national, national, régional et mondial afin d’améliorer les observations disponibles sur le climat à l’échelle mondiale. Nos activités portent notamment sur une meilleure préparation des pêcheurs du Malawi aux ondes de tempête et sur le renforcement des infrastructures dans des nations des Caraïbes telles qu’Antigua-et-Barbuda, qui sont frappées de plus en plus fréquemment par des ouragans. La collaboration du Fonds avec l’OMM est essentielle, car nous nous efforçons d’intensifier l’utilisation des systèmes d’information sur le climat et d’alerte précoce fondés sur des données scientifiques rigoureuses.»

Notes à l’intention des rédacteurs:
Les entités suivantes ont contribué au 2020 State of Climate Services Report: Risk Information and Early Warning Systems (rapport sur l’état des services climatiques en 2020: systèmes d’alerte précoce et information sur les risques):
Agence française de développement
Bureau commun sur le climat et la santé relevant de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’Organisation météorologique mondiale
Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes
Climate Policy Initiative
Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Fonds pour l’adaptation
Fonds pour l’environnement mondial et ses Fonds pour les pays les moins avancés et Fonds spécial pour les changements climatiques
Fonds vert pour le climat
Groupe de la Banque mondiale et Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement
Groupe sur l’observation de la Terre
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Organisation météorologique mondiale
Partenariat pour une action rapide tenant compte des risques
Programme alimentaire mondial
Programme des Nations Unies pour le développement
Secrétariat de l’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS)

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