Les défis de l’adaptation au climat et les possibilités techniques du XXIe siècle requièrent des politiques d’échange de données du XXIe siècle
Genève, le 24 novembre 2020 (OMM) – Une conférence historique sur les données organisée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a jeté les bases d’une modernisation complète des rôles, des règles et des exigences en matière d’échange international d’observations et d’autres données qui permettent de prendre le pouls de la planète.
La Conférence sur les données, tenue de façon virtuelle, a rassemblé plus de 1 200 représentants de Services météorologiques et hydrologiques nationaux, du secteur privé, d’agences spatiales, de fournisseurs et d’utilisateurs de données au plan mondial, du milieu universitaire, d’organisations internationales et de partenaires pour le développement. En termes de participation, il s’agissait de la plus grande conférence organisée par l’OMM en 70 ans d’existence. Et potentiellement de l’une des plus importantes.
«L’histoire ne s’arrête pas là. C’est le début d’un nouveau chapitre. La communauté de l’OMM est une pionnière de l’échange libre de données. Nous échangions des données même au plus fort de la guerre froide. Mais les temps ont changé», a annoncé le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas. «Ce n’est qu’en adoptant des politiques d’échange de données du XXIe siècle que nous pourrons relever les défis du XXIe siècle, parmi lesquels la nécessité d’améliorer les services d’alerte précoce pour atténuer les impacts croissants des conditions météorologiques extrêmes et la pression exercée sur les ressources».
L’explosion mondiale de la demande de services de surveillance et de prévision du temps, du climat et des ressources en eau conduit l’OMM à actualiser ses politiques en matière de données afin de tirer parti des dernières avancées technologiques dans les domaines des satellites et de l’informatique, de remédier aux observations lacunaires dans les pays en développement et d’adopter une approche du système Terre incluant les observations des océans et des glaces et la météorologie spatiale.
La Conférence sur les données, qui s’est tenue du 16 au 19 novembre, a atteint son objectif: réunir un vaste ensemble de parties prenantes afin de définir à la fois les principaux obstacles à un échange accru de données et les meilleures solutions pour les surmonter. Elle a également permis de mieux comprendre les rôles que joue un large éventail de parties prenantes, notamment le secteur privé, dans la fourniture de données.
«La Conférence de l’OMM sur les données a réussi à rassembler diverses parties prenantes pour qu’elles œuvrent ensemble à amplifier autant que possible le partage et l’utilisation des données en vue d’améliorer les services météorologiques, climatologiques et hydrologiques du monde entier», a expliqué M. Kevin Petty, Directeur des activités scientifiques, des opérations de prévision et des partenariats public-privé pour The Weather Company, qui relève d’IBM.
En outre, la Conférence a validé la manière de procéder suivie par l’OMM pour concevoir une politique globale unifiée en matière de données, à l’appui de l’échange de données dans tous les domaines clés de l’approche du système Terre – météorologie, climatologie, hydrologie, études de la composition de l’atmosphère et de la cryosphère, météorologie spatiale et océanographie.
«Nous vivons à une époque de technologies remarquables, où les innovations s’enchaînent à une vitesse sans précédent», a déclaré M. Michel Jean, le président de la séance de clôture. «Ce n’est qu’une question de temps avant que la fusion de la météorologie, des applications commerciales et des techniques relatives aux mégadonnées ne change la façon dont les individus et les entreprises abordent les données sur le temps, la glace, les océans, les constituants atmosphériques et l’eau, et qu’ils ressentent ses effets multiplicateurs sur l’amélioration de leur existence et des décisions commerciales dans les secteurs sensibles aux conditions météorologiques.»
Pour parvenir à une couverture mondiale en données, la Conférence a également approuvé les concepts de Réseau d’observation de base mondial (ROBM) et de Mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF). Le ROBM est une initiative menée par l’OMM pour améliorer l’échange de données d’observation afin de préserver et d’améliorer la qualité des prévisions du temps et du climat. Le SOFF fournira un financement durable et à long terme pour renforcer les observations dans les zones où les données sont rares et dans les pays en développement qui présentent les plus grands déficits de capacités.
Les conclusions de cet événement virtuel très réussi serviront à étayer les débats de la session 2021 du Conseil exécutif de l’OMM et du Congrès météorologique mondial, lequel représente l’organe décisionnel suprême de l’Organisation.
Le Congrès se prononcera de manière définitive sur la mise à jour de la politique de l’OMM en matière de données en remplacement des règles existantes, qui sont fondées sur la «résolution 40», laquelle stipule que l’OMM «s’engage à élargir et à renforcer l’échange international, libre et gratuit des données et des produits météorologiques et connexes». La Conférence sur les données a soutenu sans réserve cet engagement constant.
M. John Zillman, ancien Président de l’OMM et figure de proue de l’adoption de la résolution 40, a prononcé un discours inaugural lors de la Conférence sur les données.
«Pour maintenir nos capacités collectives de prévision et de surveillance du temps et du climat, l’échange international de données reste essentiel. Parce qu’elles ne mettent pas en concurrence leurs utilisateurs ni ne les excluent, la prévision et la surveillance du temps et du climat sont un bien public essentiel qui sert les générations actuelles et servira les générations futures», a-t-il rappelé.
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L’Organisation météorologique mondiale est l’organisme des Nations Unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau
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