Chers collègues,
J’ai le plaisir de vous présenter ce numéro du Bulletin de l’OMM, qui vient compléter le thème de la Journée météorologique mondiale «Alertes précoces et actions rapides: informations hydrométéorologiques et climatologiques au service de la prévention des catastrophes».
Le Bulletin met l’accent sur «les alertes précoces et l’action anticipée», au travers d’une série d’articles consacrés à l’exploitation des technologies et des services, à l’articulation entre risque et résilience, au Système mondial d’alerte multidanger, au Centre d’excellence OMM-UNDRR et à l’égalité hommes-femmes dans le contexte de la réduction des risques de catastrophe.
Au cours des cinquante dernières années (1970-2019), une catastrophe liée à des phénomènes météorologiques, climatiques ou hydrologiques extrêmes s’est produite presque chaque jour en moyenne – ôtant la vie à 115 personnes et provoquant 202 millions de dollars É.-U. de pertes quotidiennement. Le nombre de catastrophes enregistrées a été multiplié par cinq pendant cette période de cinquante ans; en cause, les changements climatiques d’origine humaine, le nombre accru de phénomènes météorologiques extrêmes et l’amélioration de la communication de l’information. Grâce à des alertes améliorées, le nombre de vies perdues a été divisé pratiquement par trois au cours de la même période, en raison de prévisions météorologiques plus efficaces et d’une gestion active et coordonnée des catastrophes.
Les systèmes d’alerte précoce multiplient le retour sur investissement par plus de dix: une alerte à 24 heures de l’arrivée d’une tempête ou d’une vague de chaleur peut réduire de 30 % les dommages causés par ces phénomènes. Ainsi, dépenser 800 millions de dollars É.-U. pour équiper les pays en développement de tels systèmes permettrait d’éviter chaque année entre 3 et 16 milliards de dollars É.-U de pertes. En dépit de ces avantages considérables, qui sont connus, une personne sur trois dans le monde n’est toujours pas couverte par des services d’alerte précoce – et la proportion est presque deux fois plus élevée en Afrique. Les personnes vulnérables sont touchées de manière disproportionnée.
Dans le cadre des efforts mondiaux d’adaptation, le Secrétaire général de l’ONU annoncera, à l’occasion de la Journée météorologique mondiale, que l’Organisation sera le fer de lance d’une nouvelle action visant à garantir que chaque personne sur Terre sera protégée par des systèmes d’alerte précoce d’ici cinq ans. Le Secrétaire général António Guterres a demandé à l’OMM de diriger cette entreprise et de présenter un plan d’action lors de la prochaine Conférence des Parties (COP 27) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tiendra cette année en Égypte. L’OMM dirigera l’action menée pour parvenir à une couverture universelle des services d’alerte précoce, en étroite collaboration avec les principaux partenaires concernés, à titre de contribution collective aux efforts pour l’adaptation au niveau mondial. Elle tentera de remédier aux lacunes en matière d’observation, de développer la capacité de tous les pays d’émettre des alertes à l’approche des catastrophes, tout en améliorant la capacité dont les pays disposent pour agir après ces alertes et intervenir d’une manière qui soit centrée sur les personnes, inclusive et accessible. Pour remédier aux lacunes en matière d’alerte précoce, les acteurs de l’ensemble de la chaîne de valeur des alertes précoces aux actions rapides seront mis à contribution. Le nouveau plan cherche à tirer parti des activités et des partenariats existants de l’OMM.
Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à ce numéro du Bulletin de l’OMM, en espérant qu’il attirera l’attention sur l’importance critique de l’amélioration des observations, des systèmes et des services d’alerte précoce afin que la population mondiale puisse se protéger, assurer sa subsistance et atténuer les dommages économiques.
Prof Petteri Taalas
Secrétaire général
Organisation météorologique mondiale