La gestion de l’eau et des données comme instrument de la paix

23 mars 2020
  • Author(s):
  • François Münger, Natasha Carmi, Caroline Pellaton, Jean Willemin du Geneva Water Hub

Tandis que le changement climatique se mue en crise planétaire, la planète prend la mesure de l’importance vitale que revêt l’eau. L’accès à l’eau potable est essentiel à la stabilité des sociétés humaines et à la durabilité des écosystèmes. De plus, la pénurie d’eau est susceptible d’entraîner des troubles politiques et sociaux. Ainsi, l’Inde et le Pakistan remettent aujourd’hui en cause le Traité des eaux de l’Indus, qu’ils ont signé en 1960, en raison de la modification récente du régime des précipitations et des «prélèvements d’eau» de plus en plus importants qui fait suite à la construction de barrages sur leurs territoires1. L’Australie, confrontée, d’une part, à des feux de brousse dévastateurs et, d’autre part, à une prolifération d’algues menaçant les écosystèmes d’eau douce et altérant la qualité de l’eau potable, connaît un autre type de crise2. En Russie, le gouvernement a été contraint de publier un plan d’action sur le changement climatique pour faire face à des conditions météorologiques extrêmes. La pénurie d’eau accroît la demande de nouveaux barrages et de cultures résistant à la sécheresse3. Au Pays-Bas, le pouvoir judiciaire a récemment déclaré que l’inaction du gouvernement en matière de changement climatique constituait une violation des droits humains4. La gestion durable des ressources en eau est donc un grand défi mondial du XXIe siècle.

Relever ce défi n’est pas aisé, d’autant que la population humaine ne cesse de croître. De plus en plus souvent, des problèmes hydriques sont un facteur de fragilisation, aux plans local, national et régional5. De l’avis général, la pénurie comme la baisse de qualité de l’eau augmentent les risques de conflits6. Il n’est donc pas surprenant que la gestion des ressources en eau soit devenue un grand enjeu politique. Depuis cinq ans, il est indiqué dans le rapport annuel sur les risques mondiaux du Forum économique mondial que les responsables politiques et économiques de la planète classent les crises liées à l’eau parmi les risques les plus sérieux7. Dans le rapport de 2020, les phénomènes météorologiques extrêmes, l’absence de mesures d’atténuation du changement climatique, les catastrophes naturelles et la crise de l’eau figurent parmi les dix risques les plus imminents et les plus inquiétants pour la stabilité mondiale: «À horizon de dix ans, les phénomènes météorologiques extrêmes et l’échec des politiques de lutte contre le changement climatique sont considérés comme les menaces les plus graves».

Le changement climatique se traduit souvent par des crues ou des sécheresses. Il entraîne de plus un accroissement de la variabilité du climat et une succession de phénomènes climatiques extrêmes, qui fragilisent beaucoup le développement durable. Ses principales conséquences sont les grandes pénuries d’eau et les inondations. Selon le Groupe d’experts de haut niveau sur l’eau et les catastrophes (HELP), sur les mille pires cataclysmes depuis 1990, 90 % sont d’origine hydrologique. En 2018, les catastrophes liées à l’eau ont coûté 6 500 vies humaines et ont compromis les moyens de subsistance de plus de 57 millions de personnes, ce qui correspond, sur le plan économique, à une perte de 140 milliards de dollars sur la planète (HELP, 2019).

Il ne faut pas oublier que le changement climatique sera surtout lourd de conséquences pour les États et les régions fragiles, dans lesquels il exacerbera les difficultés sociales, économiques et environnementales comme les problèmes de gouvernance. Les régions vulnérables constituent souvent un terrain fertile pour les conflits et les formes violentes d’extrémisme. Une stratégie efficace d’adaptation au changement climatique devrait donc intégrer tous les facteurs qui déstabilisent les pays et les régions. Par l’atténuation de ces facteurs, les pays les plus vulnérables pourraient être mieux armés pour faire face à l’évolution de leur climat.

À cet égard, la gestion des ressources en eau a une portée diplomatique qui reste inexploitée. Les crues et les sécheresses sévissent sans tenir compte des frontières politiques. Pour bien gérer les ressources hydriques, il faut collaborer à l’échelle internationale. Tout effort dans ce sens favorise donc la coopération et la paix. C’est dans cette perspective constructive que le Geneva Water Hub (GWH) a été créé en 2014, avec le soutien de la Direction du développement et de la coopération suisse et de l’Université de Genève.

Le GWH a pour but de mieux cerner et de mieux prévenir les tensions liées à l’eau, dans une perspective tant intersectorielle que transfrontière, au profit d’une gestion saine de l’eau en tant qu’instrument de paix et de coopération. Le GWH s’emploie à jeter des ponts entre les différents groupes de praticiens et à mettre à profit les ressources disponibles de la Genève internationale pour élaborer un programme «hydropolitique».

L’utilité des données pour la coopération dans le domaine de l’eau et pour la paix

Les crues et les sécheresses dont souffre la planète sont largement couvertes par les médias. Elles font clairement sentir le besoin de disposer de données complètes sur l’eau. Au cours des trois dernières années, deux importants organismes stratégiques, le Groupe de haut niveau sur l’eau (HLPW) et le Panel mondial de haut niveau sur l’eau et la paix (GHLPWP), ont oeuvré de concert pour que les questions relatives à l’eau soient considérées comme des priorités politiques. Ensemble, ils ont souligné la nécessité de disposer de données sur l’eau, formulé des recommandations pour la gestion de l’eau et fait valoir qu’une gestion intégrée de l’eau favorisait la paix et le développement durable.

En 2017, le Panel GHLPWP a publié «Une question de survie», un rapport présentant les analyses et les recommandations auxquelles il a souscrit au terme de deux ans de consultations et de discussions avec les parties prenantes. Il recommande notamment de renforcer «la prise de décision basée sur la connaissance, les données et la coopération», de même que de relever «le niveau des connaissances se rapportant aux questions de qualité et de quantité de l’eau […] à tous les niveaux. Les connaissances sur l’eau souterraine et les aquifères, qui représentent plus de 90 % des réserves mondiales d’eau douce non gelée, doivent être améliorées en priorité»8.

En mars 2018, le Groupe HLPW a publié son propre rapport final: «Faire en sorte que chaque goutte compte – Programme d’action pour l’eau ». Il y formule une autre série de recommandations décisives, dont l’une est de concevoir, à l’échelle nationale, des politiques et des systèmes pour les données sur l’eau. Puis de donner autant que possible libre accès à leurs données, avec le soutien de la World Water Data Initiative9

En 2019, HELP a également publié son premier rapport mondial, destiné tant aux gouvernements qu’aux parties prenantes. Les dirigeants et les utilisateurs y sont exhortés à tirer les leçons des grandes catastrophes liées à l’eau et à investir dans les systèmes d’informations. Selon ce rapport, les données sur l’eau sont essentielles pour nous permettre de nous préparer aux catastrophes10.

Les données sur l’eau au service de la paix 

Pour mieux révéler l’importance de la diffusion des données sur l’eau, tant pour la gestion des ressources que pour la paix, l’OMM et le GWH ont organisé deux réunions, dans la droite ligne des objectifs de développement durable et du programme de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). 
 
Le premier événement, la réunion intitulée «Coalition for Water Data and Peace», organisée avec le soutien de la mission permanente de l’Allemagne auprès des Nations Unies à Genève, visait à montrer l’utilité de recueillir et de mettre en commun les données à l’échelle internationale. Les missions internationales de Genève y ont été encouragée à s’unir pour mieux sensibiliser les gouvernements à l’importance des données sur l’eau.

Le deuxième événement, une table ronde sur les apports de l’hydrologie au développement durable et à la paix, s’est tenu en juin 2019, pendant le Congrès météorologique mondial, à l’ouverture de l’Assemblée hydrologique de l’OMM. Son thème principal était «Approfondir la vision et la stratégie de l’OMM en matière d’hydrologie ». Des missions qui avaient participé au premier événement ont également assisté à la table ronde, qui s’est avérée une excellente introduction aux délibérations de l’Assemblée hydrologique. Parmi les thèmes de discussion figuraient l’importance de l’eau pour le développement durable, et l’utilité de recueillir et de mettre en commun les données sur l’eau pour instaurer la paix. Les participants ont souligné que les décideurs politiques devaient absolument comprendre le lien entre science et politique pour être efficace et améliorer la gouvernance dans la perspective de la réalisation des objectifs de développement durable. 

L’Observatoire mondial pour l’eau et la paix 

De nombreux organismes et mécanismes contribuent de manière très sensible à la coopération internationale dans le domaine de l’eau. Les acteurs internationaux souffrent toutefois d’un manque de moyen pour collaborer avec l’efficacité voulue sur les plans politique et diplomatique. Soucieux de remédier au problème, le GHLPWP a appelé à la création de l’Observatoire mondial pour l’eau et la paix (GOWP), afin d’intégrer et de renforcer les activités actuelles, de même que de réduire les écarts entre pays dans le domaine de la gestion mondiale de l’eau. 
 
Le GOWP, qui a son siège à Genève, est une plateforme internationale pour la diplomatie et pour la paix. Son bureau central se trouve au Geneva Water Hub. Il s’agit d’un réseau ouvert, au sein duquel des partenaires régionaux ou locaux interagissent et se coordonnent avec des institutions neutres et crédibles oeuvrant pour préserver l’eau, la paix et la sécurité.
 
Le GOWP favorise la coopération dans le domaine de l’eau pour atténuer les tensions et les conflits entre les diverses parties prenantes et instaurer la paix. Renonçant aux méthodes traditionnelles de règlement des différends, de rétablissement ou de consolidation de la paix, il utilise des outils diplomatiques tels que la «gestion des connaissances» et la «facilitation discrète».
 
Le GOWP s’est fixé plusieurs objectifs pour favoriser le libre accès aux données sur l’eau:
  • Recueillir des données et recenser méthodiquement les activités menées sur toute la planète dans les domaines de l’eau, de la paix et de la sécurité, et fournir chaque année une synthèse des résultats. 
  • Créer un «espace sûr» lors des consultations préalables aux négociations pour élaborer les projets et examiner en amont les grands problèmes liés à l’eau, à la paix et à la sécurité, en partant du principe que la première étape de tout processus de négociation et de consultation est l’accord sur les données. 
  • Encourager l’élaboration et l’application de méthodes et d’outils innovants, s’appuyant sur des données sur l’eau, pour mieux comprendre et mieux résoudre les problèmes liés à l’eau, à la paix et à la sécurité. 

Le rôle des données dans la gestion des eaux souterraines transfrontalières: une entrée en matière diplomatique au sujet du bassin aquifère sénégalo-mauritanien 

Une collaboration dans le domaine de la gestion de l’eau en Afrique de l’Ouest offre un bel exemple de la manière dont ce type de démarche peut contribuer à instaurer la paix et la bonne volonté entre les pays. Afin de relever le défi d’une gestion durable de l’eau, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal ont entamé une discussion sur la gestion conjointe d’un système aquifère commun, essentiel au développement économique et social de leur région. Les quatre États partageant le bassin aquifère sénégalo-mauritanien (BASM) se sont réunis à Genève les 6 et 7 février 2019 à l’occasion d’une table ronde, dans l’idée d’envisager une coopération stratégique transfrontière pour la gestion des ressources en eau. Organisée conjointement par le GWH et le Secrétariat de la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux, sous l’égide de la CEE-ONU, cette réunion diplomatique avait pour but explicite que les quatre ministères en charge de l’eau ait un premier échange sur les connaissances actuelles relatives à ce système complexe d’aquifères. La production de données, la mise en commun des informations et le financement durable figuraient parmi les principaux points abordés. 

D’une superficie d’environ 350 000 km2, le BASM est le plus grand bassin hydrogéologique atlantique du nord-ouest de l’Afrique. Ses eaux souterraines sont une ressource stratégique pour les quatre États sur lesquels il s’étend. Leur population (qui s’élève au total à plus de 24 millions d’habitants) en est largement tributaire pour satisfaire ses besoins en eau potable et elles sont indispensables pour diverses utilisations sectorielles. Le BASM approvisionne en eau de grandes villes comme Dakar et Bissau. Les quatre États sont toutefois confrontés à des difficultés d’approvisionnement en eau, notamment en raison de la salinisation, de la pollution et des incidences du changement climatique sur les précipitations nécessaires à la recharge des nappes phréatiques. Compte tenu de la précarité de la situation du bassin aquifère, une coopération à l’échelle régionale s’impose, tout comme l’acquisition de plus amples connaissances sur les systèmes aquifères. 

Outre les quatre États du BASM, deux grandes organisations de bassin transfrontière de la région ont participé à la réunion: l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal et l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie. Elles ont exposé des méthodes novatrices qu’elles envisageaient d’appliquer pour assurer la gestion des eaux souterraines, en sus de leur mandat actuel de gestion des eaux de surface. Des experts et des partenaires techniques et financiers ont aussi activement participé à la réunion. 
 
Il est ressorti de la table ronde que la coopération autour du BASM devrait s’étendre aux aquifères des couches situées au-dessous du Maastrichtien, dont certains ne se trouvent que sur le territoire de quelques-uns des États riverains. À terme, la gouvernance du BASM devrait donc s’appuyer sur une perspective hydrogéologique intégrée, prenant en compte les interactions entre les eaux de surface et les eaux souterraines. Un partenariat entre les deux organisations de bassin transfrontière offre donc un grand potentiel pour la gestion durable du BASM. Si elles concluaient un accord institutionnel, celui-ci pourrait s’inspirer d’autres coopérations régionales, notamment des pratiques de gestion des eaux souterraines de la Commission du bassin du fleuve Orange-Senqu (en Afrique) et de la Commission internationale pour la protection du Danube et de la Commission internationale pour la protection du Rhin (en Europe).
 
Au terme de cette réunion, les États riverains ont proposé de créer un groupe de travail pour encourager la coopération transfrontalière sur le BASM. Ce groupe établirait des mécanismes institutionnels simples et adaptés pour garantir la production et la mise en commun systématiques des données, renforcer et équilibrer les capacités et les compétences des États, et mettre en oeuvre une stratégie régionale pour la gestion durable du BASM.

Organismes de bassin du XXIe siècle, développement durable et utilité des données dans les plans d’investissement communs 

Le renforcement du lien entre eau, paix et sécurité sur la planète exige la participation d’institutions fortes et la présence d’une réelle volonté politique. Des efforts conjoints sont nécessaires pour créer et mettre en oeuvre des programmes intersectoriels, transfrontaliers et inclusif sur le plan territorial. À cette fin, plusieurs accords institutionnels, tels que ceux des organismes de bassins fluviaux (OBF), peuvent indiquer la voie à suivre. 
 
Les OBF, qui vont de la petite association locale d’usagers d’un bassin versant à la grande agence d’eaux transfrontalières, ont un potentiel énorme à plusieurs égards. Ils peuvent contribuer à élaborer des stratégies inclusives de gestion de l’eau; offrir, grâce à leurs activités de conception et d’harmonisation, de nombreuses perspectives sur la gestion de l’eau; contribuer aux efforts de prévention et d’adaptation pour faire face au changement climatique et aux catastrophes hydrologiques; et avoir une action diplomatique informelle ou conciliatrice. Selon le GWH, les OBF sont tout désignés pour concevoir des réseaux de gestion de l’eau à l’échelle mondiale, oeuvrer contre les écarts de développement croissants entre États fragiles et États stables, et aider les régions à agir contre le manque de connexion entre niveaux ou secteurs dont souffrent souvent les autorités locales ou nationales. Comme le montre l’exemple bien documenté de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, les organismes de bassin peuvent jouer un rôle essentiel en mettant à profit des solutions de financement novatrices et en générant de nouveaux investissements dans des projets transfrontaliers et multisectoriels liés à l’eau. La prudence s’impose toutefois, car, jusqu’ici, les investissements ont été opérés à l’échelle mondiale ou nationale. Or, pour la gestion de l’eau, ils doivent également s’opérer à l’échelle locale (infranationale) et régionale (supranationale).
 
Dans son rapport, le GHLPWP a recommandé que les plans conjoints d’investissement dans les bassins fluviaux deviennent une pratique courante dans le secteur financier. Ces plans peuvent réduire les risques, mobiliser les acteurs politiques et financiers, et muer des objectifs généraux de coopération en résultats concrets favorables aux populations des bassins. Malheureusement, trop de «plans directeurs» ou de stratégies d’investissement ne sont pas menés à bien, faute de politique, de cadre stratégique ou d’une planification solide et détaillée des opérations, du financement et de la mise en oeuvre. Notre objectif est donc de soutenir les organisations infranationales ou supranationales, telles que les OBF, afin de relever les défis du XXIe siècle et de donner une impulsion planétaire dans le domaine de la gestion collaborative de l’eau. Cela exigera en particulier que les États puissent accéder aux données sur l’eau et qu’ils parviennent à un consensus sur celles-ci. 

La production de données pour la diplomatie de l’eau et du climat 

Au cours des deux dernières années, le Conseil européen a émis des conclusions sur la diplomatie de l’eau et la diplomatie du climat11, attestant que l’eau et le climat devenait des priorités dans les discussions de politique étrangère et de diplomatie préventive. 
 
Toute démarche diplomatique doit cependant s’appuyer sur des mécanismes éprouvés de production de données. Autrement dit, les États ne peuvent pas convenir d’objectifs communs ou d’actions conjointes s’ils ne se fondent pas sur des faits qu’ils ont établis ensemble – surtout lorsque les institutions politiques et le multilatéralisme sont remis en question, comme cela semble parfois être le cas en raison d’un manque de moyens pour traiter et prévenir les crises environnementales. Dans cette optique, les mécanismes de production de données devraient être conçus pour la commodité de l’utilisateur et être propices à l’engagement politique et à la mobilisation du public. Il a été reconnu, lors du Forum économique mondial de 2020, que les nouvelles technologies pouvaient permettre d’élaborer des systèmes de données et, ainsi, de redonner au public une certaine confiance dans la science, la diplomatie et la coopération. Elles peuvent donc nous aider à relever les défis sociétaux du XXIe siècle et à adopter des méthodes plus inclusives au service de la durabilité et de la diplomatie. 
 
Idéalement, en matière de gestion de l’eau, les systèmes d’information devraient non seulement se fonder sur des données hydrométéorologiques, mais aussi intégrer des données sociales, économiques et environnementales, de même que prendre en compte les textes juridiques applicables aux eaux transfrontalières et le droit humain à l’eau et à l’assainissement. Il est essentiel d’investir dans la fourniture des données et l’accès à l’information afin de préserver nos ressources naturelles et la stabilité planétaire. Ce sont des enjeux importants pour gagner la confiance du public et sa participation constructive.
 
Par son action, le GWH contribue à définir le programme hydropolitique mondial. Beaucoup d’efforts ont été consacrés à la mise en oeuvre des recommandations du GHLPWP, mais il faudra encore en déployer beaucoup. Une mobilisation autour des données sur l’eau et de la paix est essentielle pour relever les défis de notre siècle.

Footnotes

1 India Stops Water Flow From Three Rivers Into Pakistan

2 Australia Bushfires And The Threat to Drinking Water, Ecosystems

3 New Russia Climate Change Plan Acknowledges Extreme Weather Patterns; Looks To Drought-resistant Crops, Dams To Address Water Challenges

4 Dutch Court Says Government Inaction On Climate Change Violates Human Rights

5 FAO 2018: Water Management in Fragile Systems: Building Resilience to Shocks and Protracted Crises in The Middle East and North Africa

6 Water Scarcity: The Most Understated Global Security RiskLack of water will raise the risk of conflict – here's what we need to do

7 The Global Risks Report 2019, consulté pour la dernière fois le 8 janvier 2020

ONU (2016). Une question de survie (Rapport). Genève: Centre de l’eau de Genève

9 Groupe de haut niveau sur l’eau, «Making every drop count: an agenda for water action»(Faire en sorte que chaque goutte compte: un programme d’action pour l’eau (14 mars 2018).

10 Rapport mondial HELP sur l’eau et les catastrophes 2019

11 Le 19 novembre 2018, le Conseil a émis des conclusions sur la diplomatie de l’eau, soulignant le lien fondamental entre l’eau et le climat. «Le Conseil note que la pénurie d’eau est susceptible de compromettre la paix et la sécurité, car les risques liés à l’eau peuvent coûter cher sur les plans humain et économique, avec des conséquences directes pour l’UE, notamment par le biais des flux migratoires».

Le 20 janvier 2020, le Conseil, se référant à ses propres conclusions sur la diplomatie climatique adoptées le 18 février 2019, a rappelé que «le changement climatique est une menace existentielle pour l’humanité et la biodiversité dans tous les pays et toutes les régions, et appelle une réaction conjointe urgente. C’est pourquoi il est essentiel que l’UE donne l’exemple pour renforcer les ambitions de la planète en matière de climat.»

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