Maintenir l’engagement des participants dans un cours en ligne destiné aux formateurs

18 novembre 2020

Note: Cet article est l’adaptation d’un chapitre d’une publication à paraître intitulée WMO Global Campus Innovations

  • Author(s):
  • Patrick Parrish, Secrétariat de l’OMM

Dans le contexte des mesures prises d’urgence pour faire face à la pandémie de COVID-19, il s’est avéré nécessaire de réduire les manifestations en présentiel et de proposer rapidement des solutions d’enseignement à distance pour poursuivre les objectifs de développement des capacités. Toutefois, le Bureau de l’enseignement et de la formation professionnelle de l’OMM avait reconnu la valeur de l’apprentissage à distance bien avant les changements spectaculaires qui sont intervenus sur les différents lieux de travail.

En 1951, le premier Congrès météorologique mondial a adopté la résolution 10, par laquelle il autorisait l’OMM à «participer au programme élargi d’assistance technique des Nations Unies en vue du développement économique des pays insuffisamment développés». Par conséquent, tout au long de ses 70 premières années d’existence, l’OMM a accordé une place centrale au développement des compétences des Membres afin de promouvoir des normes communes de prestation de services de haut niveau. Ainsi, l’une des activités clés des départements techniques de l’OMM consiste à améliorer les connaissances et les compétences des membres du personnel des Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN). Ces dernières décennies, grâce à l’enseignement à distance ainsi qu’aux cours pour les formateurs proposés par le Bureau de l’enseignement et de la formation professionnelle, l’OMM a pu étendre la portée et l’ampleur de ses activités de développement des capacités.

De l’importance de former les formateurs

Le Conseil exécutif de l’OMM a commencé à désigner des centres régionaux de formation professionnelle (CRFP) dans les années 1960 pour recenser, puis appuyer, les centres locaux afin d’offrir des possibilités d’apprentissage, de développer les qualifications de base et d’améliorer la prestation de services. Les CRFP ont veillé à ce que les Membres des pays en développement aient accès à des cours de formation qui correspondent à leurs attentes et soient dispensés dans les langues locales et avec une plus grande proximité géographique. Les cours de formation des formateurs ont été élaborés pour aider les CRFP et soutenir les instructeurs nationaux. Les premiers cours visaient à partager les connaissances scientifiques et techniques les plus récentes afin que les formations régionales et nationales soient conformes aux normes internationales quant aux sciences et aux services.

Toutefois, à mesure que les technologies d’enseignement ont évolué et que les approches pédagogiques basées sur les compétences se sont révélées être les plus efficaces pour développer les connaissances et les compétences opérationnelles, l’accent a été mis sur les cours destinés aux formateurs. Au début des années 2000, ces cours étaient conçus pour aider les instructeurs à acquérir une connaissance pratique de méthodes telles que l’application de principes d’apprentissage cognitifs et constructivistes, ainsi que d’approches fondées sur les compétences pour améliorer les résultats de l’apprentissage. L’objectif était que les apprenants mettent en pratique de nouvelles compétences en plus de recevoir les informations de base requises. En moyenne, ces cours rassemblaient 20 à 25 participants en résidence pour deux semaines.

En 2014, ces principes d’apprentissage ont été codifiés dans les publications OMM‑N° 1209 et OMM‑N° 1114, axées, respectivement, sur les compétences requises des formateurs et sur les directives pour les formateurs basées sur le cadre de compétences. Il était donc attendu que les cours soient davantage harmonisés et couvrent plus complètement l’ensemble des compétences définies. L’idée de développer des compétences en matière de formation provient d’une réflexion plus approfondie sur les décisions à prendre pour concevoir une formation efficace. Elle a nécessité de proposer un cours plus long, permettant aux participants de s’exercer à mener à bien l’ensemble du processus de planification d’une formation, ce qui n’était pas possible en présentiel pour des raisons de temps, de logistique et de coûts. Cette réflexion a également mis en relief le besoin de toucher davantage de participants, avec de nouveaux formateurs chaque année.

Pour quelles raisons dispenser des formations en ligne?

En offrant des cours via Internet, nous pouvions toucher davantage d’instructeurs. Ce résultat est dû en partie à la suppression d’un lieu physique et des frais de déplacement. Par ailleurs, l’apprentissage en ligne simplifie également la prestation dans d’autres langues. En effet, les animateurs peuvent être situés n’importe où dans le monde. De plus, les animateurs et les apprenants en langue seconde peuvent prendre plus de temps pour lire les textes et composer leurs réponses, en s’aidant parfois de la traduction automatique. Il existe de nombreuses raisons pour intensifier l’apprentissage à distance, notamment:

  • La promotion d’un plus grand rayonnement et de l’égalité des chances;
  • Un apprentissage plus durable grâce à des impacts plus étendus et à des possibilités d’interaction à plus long terme avec les apprenants;
  • Une réduction des coûts et une diminution des perturbations du travail dues aux déplacements;
  • Des possibilités d’intervenir en amont des activités de formation et d’entretenir des contacts réguliers par la suite, lors de la mise en pratique des nouvelles connaissances et compétences sur le lieu de travail;
  • Des outils facilitant l’évaluation des impacts de la formation;
  • Une meilleure diffusion de l’apprentissage à d’autres personnes, par exemple en conservant les ressources utilisées;
  • De la flexibilité pour les apprenants et les formateurs qui doivent faire face à des responsabilités familiales et professionnelles;
  • Une plus grande pertinence grâce à un lien immédiat avec l’environnement professionnel des apprenants;
  • L’autonomisation et l’indépendance accrues des apprenants, qui acquièrent des compétences pour se former tout au long de leur vie.

Dès le premier cours en ligne, le nombre moyen d’étudiants obtenant un certificat de fin de formation est passé à 37, soit une augmentation de 60 %, pour une réduction des coûts d’au moins 85 %. Pour les neuf cours proposés de 2014 à 2019, en anglais, russe, français et espagnol (avec l’aide des CRFP de l’OMM), 333 certificats ont été délivrés au total. Si l’on considère que chacun de ces 333 participants a un impact direct sur l’apprentissage de nombreuses autres personnes dans le cadre de la formation qu’il dispense, alors on peut supposer que des milliers de personnes auront bénéficié de l’amélioration de ces pratiques de formation.

Comme on le verra, les critères de délivrance des certificats sont très stricts , ce qui va à l’encontre des idées reçues selon lesquelles les cours en ligne ne peuvent pas être aussi rigoureux que ceux dispensés en présentiel. Et alors que beaucoup s’attendaient à ce qu’il soit difficile de maintenir la motivation des participants tout au long d’un cours en ligne complet, en particulier dans les régions où l’accès à Internet est difficile, il convient de se féliciter du taux de réussite enregistré. Mentionnons par exemple le dernier cours en date, le cours en ligne 2020 de l’OMM sur les innovations en matière d’enseignement et de formation professionnelle. Il est lié à une publication à venir du Campus mondial et bien qu’il en diffère par son format et son contenu, il couvre en grande partie le même domaine. Plus de 100 certificats de fin de formation ont été délivrés pour ce cours, qui était, à bien des égards, encore plus exigeant que les précédents.

Enfin, dispenser des cours en ligne permet de promouvoir l’utilisation de cette solution d’apprentissage et de nouveaux outils pour motiver les stagiaires, tels que des forums de discussion, des simulations, des jeux et des moyens de diffusion variés. Ce cours a permis à de nombreux enseignants de découvrir les possibilités de l’apprentissage en ligne. Il a inclus de nombreux exemples d’apprentissage actif et eu un impact général sur les méthodes de ces formateurs. Augmenter l’offre de cours en ligne permet de répondre aux besoins de développement des capacités d’un plus grand nombre de Membres de l’OMM. En effet, selon les statistiques annuelles des CRFP, l’apprentissage en ligne a presque doublé ces dernières années. Il concernait 600 étudiants en 2014/15 et 1128 étudiants en 2016/17. Comme l’ont confirmé les agents des CRFP, cette augmentation peut être attribuée en partie au cours en ligne de l’OMM pour les formateurs.

Les craintes habituelles associées au passage d’une expérience en classe à un environnement en ligne sont la perte de motivation, la diminution des connaissances et des compétences ainsi que la baisse des inscriptions. Aucune de ces craintes ne s’avéra justifiée. En réalité, en repartant de zéro et en concevant le cours comme une expérience en ligne, nous avons enregistré des améliorations dans chacun de ces domaines.

Format du cours

Le cours en ligne de l’OMM pour les formateurs est presque entièrement asynchrone, ce qui signifie qu’il ne requiert pas la présence simultanée en ligne des animateurs et des participants. Ces derniers accèdent au site Web du cours, consultent les ressources, contribuent aux discussions et participent aux activités aux moments où ils sont disponibles. Cela permet non seulement aux participants et aux animateurs d’adapter le cours à leur emploi du temps, mais aussi de suivre la formation depuis n’importe quel fuseau horaire. Bien que les cours soient généralement axés sur une ou deux Régions, dans certains cas, les participants viennent de presque toutes les Régions. La langue est une barrière plus forte que la géographie. Le cours de 2018 en langue française a attiré des participants et des animateurs de cinq Régions de l’OMM, et le cours de 2020 en langue anglaise a réuni des participants provenant des six Régions de l’OMM.

L’un des inconvénients de l’approche asynchrone est que les participants, et surtout leurs responsables, peuvent accorder moins d’attention au cours que s’il fallait le suivre en résidence. Il est bien demandé dans le formulaire de nomination que les représentants permanents auprès de l’OMM acceptent de dégager 6 à 8 heures dans la semaine de travail des participants, mais, d’après notre expérience, seulement 50 % environ des participants se voient attribuer ce temps. La plupart adaptent simplement le cours à leur emploi du temps personnel et le suivent en dehors des heures de travail et le week-end. De nombreux participants ont également indiqué que 8 heures ne suffisaient pas pour accomplir les activités du cours, en partie parce qu’ils ne les effectuent pas dans leur langue maternelle. Néanmoins, la plupart d’entre eux terminent le cours.

Le cours a évolué et s’est amélioré au fil du temps. L’édition 2019 a mis l’accent sur les solutions d’enseignement mixtes, tandis que l’édition 2020 s’est concentrée sur les innovations en matière d’enseignement et de formation. Les dernières versions du cours entièrement axées sur les compétences (2017 et 2018) ont été proposées en neuf unités d’une semaine, regroupées en trois modules, avec deux pauses d’au moins une semaine entre les modules (pour tenir compte des vacances et du temps nécessaire pour rattraper les devoirs). Une session d’orientation préparatoire d’environ deux semaines est également offerte pour «briser la glace» et permettre aux participants et aux animateurs d’apprendre à se connaître et de prendre ainsi un engagement social important.

Les unités de cours sont conformes au cadre de compétences de l’OMM pour les formateurs (voir la publication OMM‑N° 1209). Comme pour toute formation axée sur les compétences, le fait que les participants terminent le cours indique qu’ils ont mobilisé des compétences fondamentales, reçu des appréciations à ce sujet et prouvé qu’ils ont acquis les connaissances de base requises et qu’ils détiennent ainsi les clés pour devenir tout à fait compétents.

Stratégies d’engagement

Un cours en ligne de plusieurs semaines doit être conçu avec soin pour que les participants restent stimulés. Alors que beaucoup s’inquiètent du fait que l’enseignement à distance entraîne inévitablement un taux d’abandon élevé, le cours en ligne de l’OMM destiné aux formateurs affiche un taux de réussite de plus de 75 %. En outre, la majorité des 25 % restants quittent le cours au cours des premières semaines, ou ne le commencent pas du tout. Bien qu’aucune analyse approfondie n’ait été menée pour déterminer les principales raisons pour lesquelles des inscrits quittent le cours ou ne le commencent pas, le nombre de personnes qui partent avant ou pendant les premières semaines indique que le format est inattendu pour certaines d’entre elles. Ce format est clairement décrit dans les annonces du cours, mais certaines personnes peuvent avoir la curiosité de voir à quoi il ressemble avant de décider de ne pas apprendre en ligne. Passé les deux premières semaines, le pourcentage de ceux qui ne finissent pas le cours est très faible, moins de 10 %, et est souvent dû à des activités professionnelles incompatibles. Néanmoins, ces 10 % ont bénéficié de leur participation partielle et aucun investissement n’est perdu.

Comment maintenir la motivation de 37 participants, en moyenne, sans qu’ils ne se rencontrent du tout? Il est nécessaire d’associer plusieurs facteurs:

Pertinence – L’engagement commence par l’accès à des activités et contenus pertinents. Les élèves doivent valoriser ce qu’ils apprennent et savoir que cela peut avoir un impact positif sur leurs performances professionnelles. Dès le début du cours, nous présentons les exigences de l’OMM en matière de compétences pour les formateurs, et les élèves évaluent eux-mêmes leur niveau de compétences actuel. Cela stimule leur curiosité et leur attente de récompense.

Les supports sont également conçus en tenant compte du fait que certaines personnes n’ont pas l’habitude d’étudier pour se former, car les participants sont souvent inscrits sur la base de leurs compétences opérationnelles ou de leur niveau de scolarité. De nombreux sujets complexes sont enseignés, tels que les processus d’évaluation des besoins, l’évaluation de l’apprentissage et la conception de travaux pratiques, mais le niveau et la longueur des textes et des discussions sont limités pour éviter de submerger les apprenants par trop de termes techniques et d’informations. En outre, une grande partie du contenu est fournie sous forme de fiches de travail et d’autres supports pratiques pouvant être utilisés sur le lieu de travail. En d’autres termes, certains contenus sont intégrés dans des outils d’application.

Apprentissage par projet – L’activité la plus pertinente est la création d’un plan de cours, basé sur un modèle fourni en début de formation. C’est cette activité qui cimentera le cours. Les sections du plan correspondent directement aux compétences de l’OMM, ou à des sous-composantes de celles-ci (voir la figure 1). Si beaucoup de participants n’ont jamais planifié de formation à l’aide de cette méthode, tous ont dû prendre des décisions similaires. Ils sont invités à choisir un projet de formation auquel ils ont participé, participent actuellement ou participeront bientôt. Le plan est élaboré progressivement à partir du contenu de chaque unité et des compétences correspondantes, puis il est amélioré grâce aux retours d’information individuels communiqués en continu par les formateurs.

La portée et la durée du plan de cours font de son élaboration un devoir assez long – souvent de 10 à 20 pages. Cependant, grâce à la progressivité de sa rédaction et aux retours d’information réguliers, presque tous les participants réussissent à terminer ce devoir. Pour aider les participants à comprendre ce qui est attendu d’eux, il leur est proposé des exemples de plan de cours liés à des projets antérieurs ainsi qu’une grille de notation décrivant les attentes relatives à chaque section. L’élaboration du plan de cours est une tâche difficile, mais ce défi constitue l’une des stratégies d’engagement les plus payantes. Pour motiver les participants à mener à bien des tâches longues, le premier secret est de proposer un effort qui offre des récompenses significatives. Le fait que les participants intègrent ensuite fréquemment le plan de cours dans leur pratique professionnelle démontre la pertinence de cette activité et la satisfaction que les participants y trouvent.

Figure 1: Pages one and two of the Training Development Plan template used in 2019

Figure 1: Première et deuxième pages du modèle de plan de cours utilisé en 2019

Unit 2: Learning Activities and Assessment

Figure 2: Un extrait de la deuxième unité du cours en ligne 2019 pour les formateurs

Autres méthodes d’apprentissage actif – Le projet de plan de cours n’est qu’une des méthodes d’apprentissage actif utilisées dans le cadre de la formation. De nombreuses personnes pensent que l’apprentissage en ligne consiste en des lectures téléchargeables et des conférences enregistrées, avec de temps en temps des tests et des possibilités de poser des questions, mais une telle approche ne permettrait pas d’exploiter le potentiel de l’apprentissage à distance pour ce qui concerne la transmission de compétences et de connaissances et le maintien de la motivation des stagiaires. Presque toutes les activités de classe peuvent être reproduites en ligne sous une forme ou une autre.

Des lectures approfondies, obligatoires ou facultatives, sont incluses dans le cours de l’OMM pour les formateurs, mais elles ne sont pas complètement passives. Elles sont souvent assorties de questions de réflexion, qui deviennent des sujets de discussion dans les forums, ainsi que d’exemples pour contextualiser les lectures, et de fiches de travail ou de modèles pour faciliter l’enseignement pendant et après le cours. Chacune des neuf unités comprend au moins une activité ciblée qui donne l’occasion aux participants de faire part de leurs réactions. Voici quelques exemples qui rencontrent un succès certain:

  • Récits des expériences d’apprentissage les plus marquantes: il s’agit d’une activité menée au début du cours, pour «briser la glace». Chaque participant est invité à partager une expérience d’apprentissage qui l’a marquée, que ce soit dans un cadre d’apprentissage formel ou informel. Cette activité aide les stagiaires à réfléchir de manière critique à la meilleure façon d’apprendre.
  • Refonte de la présentation visuelle: dans le cadre d’une unité sur les procédés de conception, dont une partie est consacrée aux principes de conception visuelle, les participants suivent des lignes directrices pour mettre en commun la refonte d’une de leurs présentations didactiques, ou d’une seule diapositive complexe de celles-ci.
  • Utilisation d’une simulation de formation en ligne: après avoir visionné une simulation de prévision météorologique en ligne (à l’aide d’un outil développé par EUMETSAT), les participants disposent d’un temps limité pour prendre une décision en s’aidant de divers produits.
  • Partage d’exemples d’évaluation: les participants font circuler des enquêtes ou d’autres méthodes qu’ils ont utilisées pour connaître l’avis des participants sur leurs cours et en discutent.

Une conception claire et cohérente – Le cours de neuf unités inclut de nombreuses ressources et activités, et la clarté de sa structure est essentielle pour éviter de déconcerter et d’intimider les apprenants. C’est Moodle, le fameux environnement d’apprentissage virtuel en libre accès, qui est utilisé pour dispenser le cours. Il permet d’afficher les unités une par une, tout en donnant un aperçu de l’ensemble de la formation. En cliquant sur une unité, les apprenants peuvent visualiser l’ensemble des ressources offertes et des exigences à satisfaire pendant la semaine correspondante. Cette structure ordonnée les aide à planifier leur semaine.

Chaque unité est conçue de façon à être achevée en 6 à 8 heures environ. Elle ne contient pas plus de 6 ou 7 lectures et activités, en plus des travaux liés au plan de cours. Pour préciser les résultats attendus dans chaque unité, une introduction est publiée chaque semaine sous forme de message sur le forum ou de vidéo en ligne. Elle relie ce qui est appris de semaine en semaine et donne des orientations claires. Les unités contiennent des activités variées, mais leur structure de base est toujours la même.

Moodle permet aux apprenants de suivre visuellement leur progression au sein d’une unité. Des résumés des modules sont proposés à trois moments du cours pour aider les élèves à développer un sentiment croissant de réussite.

Reconnaissance de la réussite progressive

Sustaining Engagement in an Online Course for Trainers
Figure 3: Un exemple de macaron en libre accès

Les structures régulières rythment l’apprentissage, et un élément clé de ce rythme est la reconnaissance périodique des acquis. Ainsi, pour compléter chaque section, il faut cocher des cases mais aussi réussir un quiz final. Ces quiz ne sont pas difficiles et ne constituent pas un élément d’évaluation essentiel, mais les apprenants doivent avoir passé en revue tout le cours pour pouvoir y répondre. Il est possible de les repasser jusqu’à obtenir une note minimale, ce qui motive l’élève à revoir les contenus qu’il a manqués ou qu’il n’a pas compris. Lorsqu’il réussit ce quiz, l’élève obtient un macaron numérique. Les neuf macarons du cours sont un moyen important de stimuler les apprenants.

L’initiative Open Badge encourage l’utilisation de ces «micro-certificats». Il s’agit d’une nouvelle tendance de l’apprentissage tout au long de la vie pour le développement professionnel continu. Les macarons numériques en libre accès définissent les réalisations du stagiaire plus rigoureusement que les certificats de présence. Des normes ont été établies pour permettre de rassembler les badges obtenus auprès de divers prestataires de formation et de les stocker dans un «sac à dos» personnel contenant des métadonnées qui décrivent comment le badge a été obtenu. Ce «sac à dos» peut servir à donner aux superviseurs et aux futurs employeurs des preuves des compétences acquises. Ces macarons représentent une forme de «ludification» de l’apprentissage, c’est-à-dire l’utilisation, dans des environnements non ludiques, de méthodes de motivation propres aux jeux.

Communication et retours d’information réguliers

En étudiant en ligne, le stagiaire peut se sentir isolé, surtout s’il est de nature extravertie. Or, les participants du cours (qui sont tous des instructeurs) sont souvent des personnes très sociables. Pour surmonter cet inconvénient potentiel de l’enseignement à distance, il faut assurer une communication régulière et ouverte. Une communication trop limitée ou trop formelle amplifie la distance. Pour combler ce que l’on appelle la «distance transactionnelle», les échanges doivent être nombreux, chaleureux, stimulants et utiles, tout en respectant les contraintes de temps.

Dès le début, les principes d’une bonne communication en ligne sont enseignés, démontrés et mis en pratique. Il est possible que dans une même semaine, des centaines de messages et de réponses soient postés sur les forums de discussion de l’unité, en plus des devoirs à faire. Les participants et les animateurs apprécient la possibilité d’interagir avec des agents d’autres institutions et d’autres pays qui ont des responsabilités professionnelles similaires.

Lorsqu’un message est publié sur le forum, un courriel est envoyé aux participants. Le nombre de courriels pouvant devenir accablant, il est possible de choisir de recevoir dans un seul courriel un résumé quotidien des messages, ou de ne lire les messages du forum qu’en se connectant sur le site Web du cours. Pour éviter les discussions confuses, certains forums sont dédiés aux questions générales (notation, horaires, etc.) et d’autres aux thèmes du cours. En outre, certaines activités sont gérées comme des discussions séparées, avec leurs propres règles et structures. Par exemple, le «préau» des animateurs est un forum spécialisé dans lequel les participants proposent des solutions aux comportements problématiques des étudiants qu’ils pourraient rencontrer dans leurs cours. Chaque personne lit un scénario de situation problématique, puis propose une solution qu’un enseignant pourrait utiliser. Un participant ne peut voir les propositions des autres participants que lorsqu’il a soumis les siennes.

La forme de communication la plus importante est le retour d’information sur les résultats des travaux d’apprentissage. Sans cette communication fondamentale, l’apprentissage perd de sa valeur. Pour apporter régulièrement et en temps utile de tels retours d’information dans un cours de cette ampleur, il est nécessaire de disposer de plusieurs animateurs. Heureusement, le Bureau de l’enseignement et de la formation professionnelle a constitué un vivier d’animateurs bénévoles ayant une expertise qu’ils aiment partager. En raison du nombre de participants et de l’importance accordée à l’envoi sous 24 heures d’une réponse aux messages du forum, le cours a parfois eu jusqu’à 20 animateurs actifs. Ces animateurs sont essentiels pour les forums et le plan de cours, lequel requiert un examen attentif et des avis approfondis. L’OMM a élaboré un guide pour les animateurs, qui aide les nouveaux venus à se préparer à relever le défi de l’enseignement en ligne et à fournir des avis appropriés et un soutien adéquat. Des grilles de notation des devoirs sont également fournies.

Challenging Scenarios
Figure 4: Scénario de discussion dans le «préau» des animateurs

Retombées à long terme

Grâce à ce cours, une communauté de formateurs s’est constituée au fil des ans dans les disciplines de l’OMM. Certains formateurs restent en contact et participent à d’autres activités, par exemple via la communauté CALMet, qui est étroitement liée au Campus mondial de l’OMM. Jusqu’à la moitié des animateurs bénévoles sont d’anciens participants aux cours et tous les animateurs font partie de la communauté CALMet. Devenir animateur permet aux anciens participants d’élargir leurs connaissances et leurs compétences en tant que formateur et d’offrir leurs services à la communauté internationale. De cette façon, le cours est continuellement renouvelé: de nouveaux participants apportent des questions et des idées nouvelles, et d’autres animateurs apportent d’autres points de vue. Ainsi, ce cours, avec l’environnement social qu’il offre, favorise le développement de la profession.

Le portail des ressources pour les formateurs de l’OMM est une autre réalisation très utile du cours. Toutes les ressources, fiches de travail, modèles et exemples utilisés pour le cours au fil des ans, sont désormais disponibles sur ce portail. Elles sont ainsi accessibles à tout moment et peuvent être exploitées pour des cours locaux.

Conclusion

Nous nous sommes toujours efforcés d’intégrer les nouvelles technologies et les méthodes actuelles de formation dans les cours de l’OMM destinés aux formateurs. Tout comme l’OMM encourage les Membres à fournir des services en recourant aux technologies et aux procédures les plus récentes, elle soutient l’adoption de technologies et de techniques éducatives modernes qui ont fait la preuve de leur efficacité et de l’accroissement de leurs retombées dans des universités et instituts de formation professionnelle. Ces efforts sont encore plus fructueux que prévu, car ils ont permis à l’OMM de se préparer bien à l’avance à passer rapidement à d’autres méthodes de diffusion, rendues nécessaires par la pandémie actuelle. La publication à paraître intitulée WMO Global Campus Innovations mettra en lumière de nombreuses approches supplémentaires suivies par les Membres dans le cadre de leurs initiatives d’enseignement et de formation.

    Partager :